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Plainte déposée contre l'Institut Confucius de l'Université McMaster

Une ex-enseignante du chinois fait état de discrimination

Écrit par Omid Ghoreishi, Epoch Times
14.11.2012
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  • Sonia Zhao parle de la persécution du Falun Gong en Chine lors d'un rassemblement à Toronto au mois d'août 2012. Mme Zhao a démissionné de l'Institut Confucius de l'Université McMaster en raison des politiques de l'Institut qui stipulent que les enseignants ne peuvent avoir aucune association avec le Falun Gong. (Gordon Yu/Époque Times)

Une ancienne enseignante à l'Institut Confucius (IC) de l'Université McMaster a déposé une plainte au Tribunal des droits de la personne de l'Ontario concernant les allégations de pratiques d'embauche discriminatoires à l'IC.

Sonia Zhao, une Chinoise venue au Canada en 2010 pour enseigner le chinois mandarin à l'IC de McMaster, affirme avoir dû signer une déclaration promettant de ne pas pratiquer le Falun Gong (aussi appelé Falun Dafa) pour obtenir son poste.

Les IC sont des organismes à but non lucratif, financés par le régime communiste chinois, qui possèdent des centaines de branches partout dans le monde. Bien que ces instituts soient présentés comme des véhicules pour faire la promotion de la langue et de la culture chinoises, des agences de renseignements occidentales estiment qu'ils sont utilisés par la Chine pour étendre son «pouvoir de persuasion».

L'Association du Falun Dafa du Canada a, au départ, contacté McMaster pour discuter de la pratique discriminatoire. Après un manque de suivi de l'université, Sonia Zhao, qui a démissionné de l'IC en 2011, a déposé une plainte au Tribunal des droits de la personne de l'Ontario en septembre dernier.

Époque Times a rapporté l'année dernière que l'IC avait publié une clause sur son site web en anglais indiquant que les enseignants de l'institut ne devaient avoir «aucun antécédent de participation dans le Falun Gong».

Le Falun Gong est une méthode de méditation dont les adeptes sont sévèrement persécutés en Chine depuis 1999.

L'IC fait partie de McMaster

Dans sa réponse au Tribunal, McMaster a affirmé que le Tribunal n'a aucune juridiction sur l'affaire, puisque Sonia Zhao avait signé l'entente avec Hanban, l'organisation qui supervise l'IC en Chine.

L'avocat spécialiste des droits de la personne David Matas, qui représente Mme Zhao, affirme que l'argument ne tient pas, puisque l'IC n'est pas une entité autonome.

«La réalité est que l'Institut Confucius fait partie de McMaster», indique Me Matas. «Hanban n'est pas vraiment en charge – tout ce qu'ils font c'est lier [les enseignants].»

Dans le permis de travail de Sonia Zhao, McMaster est indiqué comme étant son employeur.

«L'intimé (McMaster) ne peut échapper à sa responsabilité de respecter le Code des droits de la personne de l'Ontario en déléguant ses responsabilités d'embauche à un agent à l'extérieur de la juridiction et en fermant les yeux sur les pratiques discriminatoires de son agent qui procède à l'embauche», a écrit Me Matas dans une soumission au Tribunal obtenue par Époque Times.

McMaster a également affirmé qu'elle n'était pas au courant de la règle de Hanban qui interdit aux pratiquants de Falun Gong d'enseigner. David Matas affirme que la clause est écrite en anglais sur le site de Hanban et que McMaster aurait dû savoir. Si elle ne savait pas, c’est qu’elle «ne s’est pas bien renseignée».

L'Université McMaster n'a pas répondu aux demandes de commenter l'affaire.

D'autres établissements d'enseignement canadiens ne semblent pas être également au courant des pratiques d'embauche discriminatoires de l'IC, en dépit de la mention explicite sur le site Internet.

Barb Pollock, vice-présidente des relations externes à l'Université de Régina, qui a décidé en 2011 d'accueillir un Institut Confucius, a indiqué à Époque Times l'année dernière qu'elle n'était pas au courant de la règle.

«Ça ne fait pas partie de l'entente. Les clauses dans notre entente ne concernent que l'indépendance académique», a-t-elle affirmé.

Néanmoins, Mme Pollock a admis que l'embauche était effectuée par l'IC et que l'université ne faisait que réviser les embauches après avoir déjà été approuvées par l'IC contrôlé par Pékin.

Sandy Forster, directrice des programmes au Edmonton Public Schools (EPS) qui ont un partenariat avec les IC à Edmonton, a dit à Époque Times qu'elle n'était pas au courant de la politique d'embauche et qu'elle ne pouvait commenter. EPS reçoit à l'occasion des enseignants invités de l'IC.

À la suite de la soumission de Me Matas au Tribunal en réponse à McMaster, l'avocat indique que les deux parties se sont maintenant entendues pour aller en médiation. Selon Me Matas, McMaster n'a pas encore confirmé si elle s'engageait à voir à ce que la politique discriminatoire soit abolie.

Crainte de représailles

Sonia Zhao, dont la mère a été emprisonnée en Chine parce qu’elle pratique le Falun Gong, affirme avoir été avertie qu'elle serait punie si elle ne respectait pas l'entente qu'elle a signée avec l'IC qui lui interdit, entre autres, de pratiquer le Falun Gong.

Elle a donc caché ses croyances en travaillant à McMaster.

«À l'Institut Confucius, le personnel est envoyé par la Chine et je dois faire attention pour qu'il ne sache pas que je pratique le Falun Gong. J'ai eu peur que quelque chose allait m’arriver s’il s’en rendait compte», mentionne Mme Zhao.

Pour Sonia Zhao, les mémoires douloureuses de voir sa mère être traînée en prison à plus d'une reprise parce qu'elle pratique le Falun Gong lui ont fait craindre de retourner en Chine, alors elle a finalement décidé de démissionner de l'IC. Elle a depuis obtenu le statut de réfugié au Canada.

«Appareil de propagande à l'étranger»

Li Changchun, le chef de la propagande du PCC et le cinquième plus haut placé au sein du Comité permanent du Politburo, a décrit les Instituts Confucius comme «une partie importante de l'appareil de propagande de la Chine à l’étranger».

Li Changchun a visité le Canada plus tôt cette année et a rencontré le premier ministre, Stephen Harper. Il a également assisté à la cérémonie d'ouverture d'un Institut Confucius à l'Université Carleton durant sa visite.

Le directeurs du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS), Richard Fadden, a déclaré que l'IC est sous le contrôle des missions diplomatiques chinoises et qu'il est impliqué dans certains efforts du régime visant à influencer la politique du Canada envers la Chine.

En 2008, lorsque des troupes chinoises ont écrasé les manifestations au Tibet, un enseignant de l'Institut Confucius de l'Université de Waterloo a incité ses étudiants à dénoncer les reportages «anti-Chine» dans la presse occidentale. Une chaîne de télévision canadienne a même présenté ses excuses à la suite de cette campagne.

Un juge en Israël a déterminé en 2009 que l'Université de Tel-Aviv avait violé la liberté d'expression et qu'elle s'était pliée aux pressions de l'ambassade chinoise lorsqu'elle a fermé une exposition de peintures illustrant l'oppression subie par le Falun Gong en Chine, de peur de perdre son IC et d'autres avantages fournis par le régime chinois.

Au Canada, les Instituts Confucius ont des ententes avec l'Université Brock, le British Columbia Institute of Technology, l'Université de Sherbrooke (en partenariat avec le Collège Dawson), l'Université de Waterloo, le Toronto District School Board et le ministère de l'Éducation du Nouveau-Brunswick.

L'Université de Colombie-Britannique et l'Université du Manitoba ont refusé d'accueillir l'IC.

Version anglaise :

Former McMaster Confucius Institute Teacher Files Case with HR Tribunal

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.