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La greffe de cellules souches: une question éthique

Écrit par Héloïse Roc et Yvonna Gomes, The Epoch Times
21.04.2012
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  • La cellule souche embryonnaire est une u00abpersonne potentielle» et ne peut donner lieu à l'instrumentalisation.(攝影: / 大紀元)

Fin mars à Chicago, la greffe de cellules souches sur le cœur d’un malade souffrant de difficultés cardiaques s’est avérée satisfaisante. Les chercheurs ont présenté leurs conclusions à la 61e conférence annuelle du Collège Américain de Cardiologie (ACC) de Chicago. Ce rendez-vous est l'un des plus importants forums mondiaux de cardiologie. Les scientifiques optimistes disent que cette greffe va offrir de nouvelles perspectives pour l’avenir. Dans le cas présent, les cellules souches ont été prélevées dans la moelle osseuse du patient. Après une observation, ils ont pu voir que les personnes traitées par leurs propres cellules souches de moelle osseuse obtenaient des progrès modestes mais significatifs, de 2,7% par rapport aux cas non- traités. Le Dr Perin, directeur de la recherche clinique en médecine cardiovasculaire à l'Institut du cœur du Texas, commente ces effets positifs «Les résultats de cet essai clinique établissent une base solide pour mener d'autres recherches sur le lien entre la moelle osseuse, les caractéristiques des cellules souches et l'amélioration de l'état des patients».

Après quelques semaines, le 20e colloque de Médecine et de Recherche de la Fondation IPSEN s’est tenu à Paris le 2 avril 2012. Le thème abordé par les chercheurs a été «la programmation cellulaire et neuroscience, de la recherche fondamentale à la thérapeutique». Ce colloque a été organisé par les professeurs Fred H. Gage de l’institut Salk pour les études biologiques, basé à La Jolla en Californie, et par Yves Christen de la Fondation IPSEN, de Paris. Les problématiques des cellules souches ont été examinées sous tous les angles lors de ce colloque, allant de la cellule souche embryonnaire, aux cellules cutanées qui permettraient l’exploration de nouveaux traitements du système nerveux.

La richesse des cellules embryonnaires

Les cellules souches embryonnaires peuvent potentiellement évoluer pour donner naissance à tous les types de cellules de l'organisme, y compris à divers types de cellules nerveuses.

Cependant, leur utilisation présente des inconvénients du point de vue éthique et pratique. Récemment, des procédés ont été mis au point et permettraient de fabriquer des cellules nerveuses spécifiques du patient, à partir de cellules cutanées de ce dernier. Ainsi, ces découvertes ont permis d'apporter des solutions positives qui répondent à la plupart des problèmes médicaux. Elles ont permis d’établir un vaste panel d'opportunités pour la recherche sur le système nerveux. Et, la production de cellules programmées a été explorée, ainsi que leurs applications en neuroscience et le potentiel représenté pour le développement de nouveaux traitements des troubles du système nerveux.

Une cellule embryonnaire humaine, est déjà un être humain. L'embryon est un membre à part de l'espèce humaine. Il est caractérisé par un patrimoine génétique qui fait de lui un être unique et irremplaçable. Dans les années 1960, les scientifiques ont commencé à explorer ce monde jusqu’alors totalement inconnu, celui de la vie prénatale. John Gurdon, chercheur à l’université de Cambridge au Royaume-Uni, avait démontré que le noyau de chaque cellule du corps contenait toutes les informations nécessaires au développement d’un embryon. Cette connaissance a engendré par la suite la base du clonage embryonnaire qui allait donner naissance à la brebis Dolly.

Les cellules souches peuvent reproduire les 200 familles cellulaires spécialisées de l’être humain

La thérapie par des cellules souches embryonnaires a été expérimentée par l’entreprise américaine Geron Corporation en 2010. Les premiers essais cliniques ont été tentés avec des cellules souches embryonnaires sur un homme atteint d’une lésion de la moelle épinière. Les travaux ont visé à utiliser des cellules souches embryonnaires pour réaliser ses thérapies cellulaires. Les cellules souches sont fabriquées les quatre premiers jours après la fécondation. En effet, l’embryon humain se manifeste sous la forme de cellules souches dites totipotentes. La totipotence est la capacité de s’auto-renouveler, tout en se différenciant pour reproduire un être humain complet. Les cellules souches ont la capacité de se diviser profusément et de reproduire les 200 familles cellulaires spécialisées de l’être humain. La capacité des cellules embryonnaires semble magique, elle met l’humain face à la vie, à ses problématiques et intéresse la bioéthique et ses règlementations.

L’éthique et l’utilisation des cellules souches embryonnaires ou pluripotentes

Pour des raisons éthiques et du fait du risque de rejet chez le patient, plusieurs scientifiques se tournent désormais vers la production de cellules souches pluripotentes à partir de cellules prélevées chez l’adulte. Ainsi, en 2006, un scientifique japonais, le professeur Yamanaka, a étudié et obtenu pour la première fois, à partir de cellules de peau adulte, des cellules souches pluripotentes. «Lorsque j’ai vu cet embryon, j’ai soudain réalisé qu’il y avait si peu de différence entre lui et mes filles. Je me suis dit qu’on ne pouvait pas continuer à détruire des embryons pour nos recherches. Il devait y avoir un autre moyen», révélait le professeur Yamanaka au New York Times en 2007.

Le professeur Yamanaka expliquait également en 2007: «Les cellules souches pluripotentes induites (ou iPS) sont les cellules prototypes fabriquées à partir de cellules de peau et peuvent produire une variété de cellules telles que les cellules nerveuses, les cardiomyocytes, les cellules du foie (cellules hépatiques), les cellules pancréatiques, etc. Je les estime hautement utiles, non seulement pour la médecine régénératrice, mais aussi pour les analyses des effets secondaires des drogues». Les chercheurs prélèvent des cellules dans un tissu donné (peau, sang, etc.) puis y introduisent un cocktail de gènes. Ceux-ci permettent aux cellules de retrouver des capacités de spécialisation et de prolifération propres aux cellules embryonnaires. Ces cellules sont précieuses pour les chercheurs, elles présentent les mêmes avantages que les cellules souches embryonnaires mais sans les inconvénients éthiques. Elles sont une source avantageuse de cellules à tout faire, sur lesquelles ils peuvent tester de nouveaux médicaments.

Selon les chercheurs, ces cellules utilisées en thérapie cellulaire, ne présentent pas de risque de rejet puisque l’on greffe des cellules venant du corps du patient. Mais il reste encore du chemin à faire avant de s’assurer de leur totale innocuité disent-ils, notamment du risque de prolifération cellulaire anarchique.

Pour le Comité consultatif national déthique, l'embryon humain est une «personne potentielle»

Depuis 2004 en France, les recherches sur l’embryon sont officiellement interdites. Mais elles sont néanmoins possibles à titre dérogatoire dès lors que les chercheurs ont obtenu un feu vert accordé par l’Agence de la biomédecine. Ils passent de cette manière «d’une interdiction de principe assortie de dérogations» à une «autorisation de principe enserrée dans des conditions strictes». Ainsi, dans son rapport, le Conseil d’Etat prend soin de rappeler que la recherche sur l'embryon humain «soulève des oppositions éthiques car elle porte atteinte non à une chose mais, à une personne humaine potentielle, qui ne saurait donner lieu à l’instrumentalisation». Le Comité consultatif national d'éthique considère que l’embryon humain est une «personne potentielle » tandis que pour ceux qui s’y opposent, ce même embryon n’est qu’une «potentialité de personne»: des nuances sémantiques qui renvoient à des oppositions philosophiques radicales.

La plupart connaissait le choix final du législateur, il s’agit des paradoxes de controverse à la française, dit-on. Cependant les recherches sur l’embryon et ses cellules souches, bien qu’elles soient «interdites» ou «autorisées», continueront à être menées dans les laboratoires français. Car dans le monde républicain, il y a ceux qui croient au ciel et ceux qui n’y croient pas. Tel est l’enjeu de la loi sur la bioéthique.

Enjeux thérapeutiques

Les cellules souches pluripotentes sont potentiellement, pour les praticiens, une source théoriquement illimitée de tissus ou de cellules spécifiques. On espère ainsi pouvoir élargir le champ des interventions de la thérapie cellulaire à des maladies du type Alzheimer, Parkinson, maladies de la moelle osseuse, maladies de la rétine pouvant conduire à la cécité, crises cardiaques ou cérébrales, brûlures, diabète, arthrite ou encore arthrite rhumatoïde. Les scientifiques espèrent que ces cellules pourront suppléer les cellules détruites (ischémie, irradiation, autodestruction, chimiothérapie...) ou pallier des déficits fonctionnels cellulaires (Parkinson, enzymopathies, etc.).

Les cellules souches sont à l’origine de chaque personne et contiennent l’ADN, la carte d’identité génétique des êtres humains. Elles constituent le patrimoine génétique propre à chaque individu. Notre identité est ainsi gardée éternellement, sous cette empreinte génétique. L’ADN signifie acide désoxyribonucléique et constitue la molécule qui est le support de l'information génétique héréditaire.

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.