En ces jours de canicule, peut-être est-il plus facile d’imaginer à quoi ressemblera le futur des Français en 2050. L’enjeu climatique n’a pourtant pas besoin des circonstances actuelles pour se rappeler à notre souvenir, tant le sujet court les médias depuis les deux dernières décennies.
La COP 21 représente une échéance importante pour tous ceux qui travaillent sur le développement durable. Le sommet entend faire bouger les choses sur plusieurs niveaux : dans les engagements pris par les différents gouvernements, mais aussi – et c’est l’une des nouveautés de cette conférence, par l’intermédiaire des territoires, qui devraient être encouragés financièrement à développer leurs projets.
Décentraliser le développement durable ?
Une des pistes de la COP 21 sera d’associer les collectivités locales à l’effort pour le climat en les rendant autonomes dans la création et la gestion de leurs projets. En d’autres termes, préparer un développement durable « décentralisé ».
Cette participation des collectivités était un échelon qui n’avait jamais été évoqué lors de précédentes conférences. D’après Anne Paugam, directrice générale de l’Agence française de Développement, « les territoires doivent pouvoir obtenir les moyens de leurs ambitions en matière de développement durable ». Dans les faits, il s’agirait selon elle de renforcer les capacités de gestion financière et d’élaboration de politiques « climat » des collectivités territoriales, de gérer les flux d’investissements directs « climat » à destination des régions, et de mettre en place un fonds vert destiné à soutenir ces initiatives.
« La France doit donc s’appuyer sur ses élus locaux pour remobiliser la société sur ces questions. Nous devons prendre la mesure du rôle d’influence de cette toile d’élus territoriaux à l’échelle mondiale, (…) Il est question ici de profiter des relations de confiance bilatérales existant entre élus locaux de pays différents pour passer des messages », commente encore Bernard Soulage, vice-président de la région Rhône-Alpes délégué à l’Europe et aux relations internationales.
D’autre part, François Hollande a récemment assuré que les territoires, en plus de prendre la parole lors de la COP21, participeraient « à l’élaboration de la négociation et donc de sa conclusion ». Près d’un millier de maires sont attendus en décembre à Paris pour discuter de ces questions.
Trouver des solutions locales
Reste que l’échec de Copenhague en décembre 2012 est encore présent dans beaucoup d’esprits. La démonstration d’incapacité des États à collaborer sur des objectifs réalisables pousse les acteurs de la société civile à trouver leurs propres solutions. Loin des annonces abstraites, celles-ci se veulent concrètes et pratiques.
« Il y a d’une part ce qui peut être fait au niveau local, et d’autre part les négociations entre gouvernements », distingue Florence Thryn. Comme beaucoup d’associations engagées dans le développement durable, la présidente de Transition-Dijon n’a pas attendu la préparation de la COP21 ni l’intervention des pouvoirs publics pour agir. « Tout ce que peut faire le gouvernement, c’est de prendre des mesures coercitives. Mais ça ne marche pas – ou dans une moindre mesure, comme dans le cas de la circulation alternée à Paris. On ne peut pas forcer les gens à changer… On ne peut pas non plus trop attendre de l’État », estime t-elle.
Concrètement, les acteurs de la société civile tentent de sensibiliser et de gagner du terrain. La visibilité est souvent au cœur des préoccupations, que ce soit dans la proposition de solution ou dans la mobilisation autour d’un projet. Alternatiba est l’un de ces grand rendez-vous du milieu associatif et citoyen. Né à Bayonne en 2013, cette mobilisation proposant des solutions alternatives en faveur du développement durable est désormais présente dans plus de 50 villes en France. Mot d’ordre du rassemblement : « À partir d’en bas, du local. Commencer, là où l’on vit, à s’investir dans des initiatives concrètes : l’éco-habitat, les circuits courts, les énergies renouvelables, le bio, les monnaies locales. »
Malgré les doutes sur la possibilité d’un accord historique lors du COP 21, la conférence n’en est pas moins un puissant catalyseur pour ces associations qui ont ainsi une chance supplémentaire d’attirer le regard du public sur des actions concrètes.
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