De hauts responsables chinois purgés sont qualifiés de comploteurs politiques

1 avril 2015 07:59 Mis à jour: 17 octobre 2015 23:22

 

Le plus haut tribunal chinois a récemment signalé que deux anciens hauts responsables du Parti communiste avaient fomenté un complot.

Zhou Yongkang, l’ex-chef de la sécurité intérieure, et Bo Xilai, un ex-membre du Politburo, auraient «participé à des activités politiques à l’extérieur du Parti», ce qui équivaut pratiquement à dire qu’ils étaient impliqués dans un complot.

Le cas a été souligné par Zhou Qiang, le chef de la Cour suprême populaire chinoise, dans un rapport sur le travail juridique en Chine en 2014. M. Zhou a déclaré qu’afin de «renforcer l’éducation disciplinaire et la droiture judiciaire, nous devons pleinement saisir comment Zhou Yongkang et Bo Xilai ont piétiné la primauté du droit». Les «dommages» causés par leur complot doivent être reconnus, a-t-il ajouté.

«Nous devons complètement expurger la vile influence que Zhou Yongkang avait dans la violation des lois et de la discipline des tribunaux», a déclaré Zhou Qiang. Le terme «discipline» se réfère habituellement à l’obéissance aux décrets du Parti communiste.

Les commentaires de la Cour suprême chinoise sur les cas de Zhou et Bo sont en ligne avec les révélations du magazine hongkongais pro-Pékin Phoenix Weekly, qui a affirmé que Zhou et Bo avaient comploté afin de «complètement réfuter la théorie et la mise en application de la réforme et de l’ouverture initiées par Deng Xiaoping» afin d’installer un régime néo-maoïste et de «frapper un grand coup». Des spécialistes consultés ont indiqué qu’en Chine, quand on parle de renverser le système idéologique actuel du Parti pour revenir à une lutte des classes de style maoïste, cela équivaut à planifier un coup d’État.

La purge de Zhou et Bo représente un des changements politiques les plus importants des dernières années en Chine et le mouvement se poursuit alors que le dirigeant du Parti, Xi Jinping, continue de consolider son pouvoir dans le Parti, l’appareil de sécurité, l’armée et les sociétés d’État.

  • Zhou Yongkang, ex-membre du Comité permanent du Politburo et ex-chef de la sécurité intérieure (STR/AFP/Getty Images)

     

Les deux responsables étaient associés à l’ex-dirigeant du régime Jiang Zemin, qui a été au pouvoir de 1989 après le massacre de Tiananmen jusqu’à 2002, officiellement. Jiang a conservé une grande influence durant la décennie suivante par l’entremise d’un vaste réseau de clients et d’acolytes, parmi eux Zhou Yongkang et Bo Xilai.
La révélation selon laquelle ils étaient impliqués dans des «activités politiques à l’extérieur du Parti» montre que pour la seconde fois que des sources officielles corroborent partiellement des informations qu’Epoch Times avait rapportées en 2012, soit que Zhou et Bo complotaient pour s’emparer du pouvoir et empêcher Xi Jinping de prendre contrôle du Parti au 18e Congrès national en novembre 2012.

Ces informations venaient de sources proches du Parti qui connaissent très bien le fonctionnement du régime, mais dont beaucoup d’observateurs occidentaux ont refusé de reconnaître leur validité. C’était jusqu’à ce que les dominos commencent à tomber, avec la purge officielle de Zhou Yongkang en juillet 2014. Beaucoup considéraient que Zhou était intouchable, étant donné que la purge d’un ex-membre du Comité permanent du Politburo – l’organe suprême du Parti – est un fait extrêmement rare dans l’histoire du Parti communiste.

DuoWei News, un site de nouvelles en chinois basé à l’étranger qui semble fidèle au régime, a écrit : «Le leadership fait face […] à ce qui est, depuis la fondation du Parti, le plus gros “nid de comploteurs” et de “cliques”, et les fondations du Parti en sont bouleversées.»

Xia Xiaoqiang, un chroniqueur politique de l’édition chinoise d’Epoch Times, a écrit récemment que les accusations contre les deux responsables «sont un signe que l’affaire Zhou Yongkang est devenue plus sérieuse. Et le mot “politique” insinue un coup d’État».

Xia a écrit que cette affaire pourrait prendre de l’ampleur et finalement impliquer le parrain et protecteur politique de Zhou et Bo, l’ex-dirigeant Jiang Zemin.

 

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