Pendant de longues années, le marché des 700 millions d’internautes chinois, pris en otage par le régime communiste, a été maintenu hors de portée du réseau social tentaculaire de Mark Zuckerberg. Voilà qui pourrait changer si Facebook suit la stratégie des sites chinois approuvés : obéir au Parti et appliquer la censure.
Le 22 novembre, le New York Times rapporte des révélations de sources anonymes : Facebook développe actuellement un outil pour traquer certains types de messages et de contenus, ils sont ensuite masqués et disparaissent au niveau du centre local en charge de les redistribuer. L’équipe travaillerait sous les ordres du vice-président Vaughan Smith.
Zuckerberg, le président de Facebook, n’a jamais caché ses affinités pour la Chine : son épouse est chinoise, il faisait autrefois son jogging dans les rues polluées de Pékin, a placé une copie du livre du chef du Parti sur son bureau (afin qu’il tombe dans l’œil des journalistes), et il apprend le mandarin. Pourtant, malgré tant d’efforts, à ce jour seul le personnage pouvait pénétrer en Chine, son site non.
D’après les sources, un tiers pourrait contrôler le logiciel, choisir les contenus à bloquer. Facebook coopère déjà avec des pays comme l’Iran et la Russie pour déjouer les messages indésirables, mais l’outil développé actuellement est différent. Il permet de contrôler et stopper les messages avant leur publication.
Si Facebook obtient l’autorisation pour fonctionner en Chine, la compagnie devra probablement coopérer avec une société locale et s’assurer que des sujets sensibles, tels que la violation des droits de l’homme, l’histoire obscure du Parti, passent sous silence.
Zuckerberg a reconnu autrefois que la censure impliquait des problèmes d’ordre éthique mais, selon lui, il « est préférable pour Facebook d’activer ces conversations, même si elles sont incomplètes ».
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