Les auteurs d’un nouveau rapport d’enquête concernant les prélèvements d’organes menés en Chine ont amené les preuves au National Press Club, le 22 juin, de ce qu’ils qualifient de « lent génocide », qui a conduit plus d’un million d’organes à être prélevés sur des victimes non-consentantes.
« Cela ressemble aux scénarios du roi Léopold II au Congo et aux génocides du Cambodge ou du Darfour », a déclaré David Kilgour, ancien sénateur canadien et co-auteur du nouveau rapport.
Le roi Léopold II de Belgique avait provoqué la mort d’une dizaine de millions d’individus traités en esclavage dans la colonie du Congo belge. Plus tard au Cambodge, puis au Darfour ou au Soudan, les gouvernements et milices ont réalisé des nettoyages ethniques provoquant d’importants meurtres de masse.
L’enquête est intitulée Bloody Harvest/The Slaughter: An Update (Trafic meurtrier / Le massacre : mise à jour) et se base sur les travaux précédents de ses auteurs.
Le rapport d’enquête indique que les hôpitaux à travers la Chine ont transplanté entre 60.000 et 100.000 organes par an depuis 2000. Le taux de mortalité pour permettre cette activité n’est pas claire, d’après les déclarations des médecins chinois. Dans la majorité des cas, on peut dire qu’une transplantation équivaut à une mort.
« L’ultime conclusion de cette mise à jour, et d’ailleurs celle de nos travaux précédents, est que la Chine s’est engagée dans le meurtre de masse des prisonniers de conscience, en premier lieu des pratiquants de Falun Gong, mais d’autres également (…) dans le but d’obtenir des organes pour les transplantations », révèle David Matas, co-auteur du rapport et avocat canadien qui mène l’enquête sur cette affaire depuis une décennie.
« Nous avons enquêté auprès de plus de 700 hôpitaux, dont certains de manière approfondie », raconte D. Matas. « Nous avons obtenu les chiffres officiels rien qu’en portant attention au volume (de l’activité) dans seulement quelques établissements hospitaliers. On a utilisé beaucoup de ces données. La plupart des hôpitaux sont relativement nouveaux, ou possèdent de nouveaux services et chambres destinés à la transplantation. Cela n’aurait pas pu se faire sans l’assurance d’un approvisionnement régulier. »
Ethan Gutmann, journaliste et co-auteur du rapport d’investigation, a fait remarquer que le nombre d’hôpitaux capables de réaliser des milliers de transplantations par an était « à couper le souffle ». « Les photos sont à couper le souffle. Elles montrent des équipes médicales agissant telles des équipes de foot qui balayeraient le terrain. »
Ou plutôt comme des escadrons militaires.
En tant que dirigeant du Centre de transplantation hépatique de l’hôpital Renji, Xia Qiang, avait déclaré en 2005 : « La gestion de mon équipe est militarisée. Chaque membre du personnel médical doit maintenir son téléphone portable allumé 24/24, puisque les greffes de foie requièrent de se procurer des greffons ou de les préparer à la greffe à n’importe quel moment. Nous, les médecins, nous devons nous tenir prêt à tout moment. »
« Ce que nous observons sur la durée est l’expansion de l’industrie de la greffe », fait remarquer D. Matas. « Se fournir en organes n’a jamais représenté un problème – le système se trouve limité en médecins, hôpitaux, lits, infirmières et formations. Donc avec les années, ce n’est pas la disponibilité des organes qui a augmenté, mais bien les systèmes informatiques et capacités qui ont été croissants. »
Au regard des preuves apportées par cette enquête, la question du génocide se pose, ce à quoi E. Gutmann répond : « J’emploie le terme de ‘génocide’ (qui) a une véritable signification dans le champ des droits de l’homme. Si c’est au sens d’une tentative de tuer un peuple alors, oui, nous faisons référence à ça. C’est un lent génocide, comme une perfusion qui s’écoule goutte à goutte. »
D. Matas a rappelé qu’il était évident, d’après les écrits du parti communiste sur le Falun Gong, qu’il considérait ce groupe de la population comme une cible à tuer. « Si vous regardez toute la propagande contre le Falun Gong, c’est de l’incitation à la haine du plus mauvais goût (…) dans le contexte de la Chine, où il n’existe pas d’opposition (…) c’est de l’incitation à la haine, de l’incitation au génocide. »
Il ajoute : « Notre dernière conclusion, mis à part le fait qu’il existe un nombre très important de greffes, est que la Chine a le devoir de s’expliquer sur ce qui est en train de se passer. »
Article en anglais : ‘Slow Motion Genocide’ Subject of New Report on Organ Harvesting in China
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