En Chine, comme c’est aussi le cas dans d’autres pays, les changements de politiques monétaires majeurs se propagent souvent en premier par les médias. C’est ainsi qu’ont circulées, il y a quelques semaines, des rumeurs sur un possible programme d’assouplissement quantitatif (Quantitative Easing ou QE) en Chine.
L’économie chinoise a connu une telle détérioration que la décision apparaît tout simplement comme une suite logique des précédentes mesures d’assouplissement – les baisses de taux d’intérêt – mises en place par la Banque Populaire de Chine (BPC).
Toutefois, le doute subsistait sur la forme qu’allait adopter l’assouplissement quantitatif en Chine. Aux États-Unis, la Réserve Fédérale (Fed) a acheté des bons du Trésor aux banques qui ont donc augmenté les réserves obligatoires à la Fed.
Ce type de mesures d’assouplissement est tributaire de nouvelles émissions du gouvernement central, ce à quoi le gouvernement fédéral des États-Unis a procédé. L’augmentation du bilan de la Fed peut être ainsi indéfinie et la transaction ne comporte pas de garantie, puisqu’il s’agit d’une vente pure et simple.
Toutefois selon les dernières informations, la Chine préférerait l’approche européenne consistant à prendre les risques de crédit sur le marché.
En terme de créances douteuses, les administrations locales se sont avérées être les pires contrevenantes, et elles seront clairement incapables de rembourser les prêts pour de nombreux projets de constructions aléatoires. Leurs emprunts au fil des années ont atteint 2,8 milliards de dollars. Ces prêts enregistrés dans les livres des grandes banques publiques chinoises, poussent ces dernières à plus de réticence pour de nouveaux prêts, vu le risque qu’elles endossent déjà.
C’est là qu’intervient la BPC. Tout comme la Fed l’a fait avec les bons du Trésor américain, elle pourrait acheter simplement la mauvaise dette des administrations locales. Cependant, le profil de risque de la dette du gouvernement américain est « légèrement » meilleure que celui des gouvernements locaux chinois. En conséquence, même la BPC refusera d’acheter leur dette publique. Dans les faits, la dette du gouvernement chinois local a le même profil de risque que celle du gouvernement grec – d’ailleurs toujours au bord de la faillite.
La BPC va – à l’image de ce qu’a fait et continue de faire la Banque centrale européenne (BCE) – prendre la mauvaise créance des banques à titre de garantie pour les prêts, au lieu d’un achat pur et simple et cela sur une durée limitée.
The Wall Street Journal, qui a examiné les documents fournis, estime que la BPC va accepter la dette des administrations locales comme garantie pour les réserves des banques centrales, dans le cadre des opérations régulières de refinancement.
Ainsi, les banques peuvent échanger des créances douteuses pour de bonnes réserves, sans que la BPC ait à endosser les mauvais prêts dans son bilan. D’une certaine façon, les actifs toxiques disparaissent simplement dans les méandres de la comptabilité de la banque centrale. Si toute l’opération se déroule comme prévu, il n’y aura aucun incident s’ils réapparaissent à nouveau. S’ils ne réapparaissent plus, la BPC va pouvoir s’attaquer à d’autres problèmes.
Version originale : America Invented QE, but China Has Now Confirmed It Will Use the European Version
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