Les projets du régime chinois de création d’une classe moyenne de consommateurs ont encore du chemin à faire. En effet, plutôt que de dépenser leur argent pour des produits fabriqués en Chine, les Chinois aisés préfèrent se rendre à l’étranger pour acheter toutes sortes de marchandises, allant du lait en poudre jusqu’aux sièges de toilette.
C’est en novembre 2012 que Xi Jinping, le dirigeant du régime chinois, a parlé pour la première fois du «rêve chinois». Face à un pays rongé par la corruption et à une bulle économique croissante, il a concrétisé ce concept deux ans plus tard par un projet visant à créer une classe moyenne chinoise qui deviendrait la pierre angulaire de la société.
Selon l’agence de presse officielle Xinhua, Cheng Li (directeur de recherche et professeur agrégé au Centre chinois John Thornton de l’Institut Brookings), a décrit le «rêve chinois» de Xi Jinping comme «un plan pour développer la classe moyenne chinoise».
Derrière l’image de puissance économique et de centre mondial de production se cache un pays qui perd lentement son prestige économique en même temps que son économie ralentit. Le fait que les Chinois n’aient pas confiance dans les produits «made in China» est un problème crucial.
Plutôt que de dépenser leur argent en Chine, les membres de la classe moyenne chinoise préfèrent se rendre à l’étranger pour ramener autant de biens qu’ils peuvent. Les Hongkongais donnent à ces acheteurs venant de Chine continentale le sobriquet de «criquets» prêts à acheter tout ce qu’ils peuvent – du lait en poudre, des bijoux, des sacs de riz, des lunettes de WC, des autocuiseurs pour le riz, etc.
L’insistance du régime chinois sur la croissance économique au détriment de la qualité de la production a provoqué une pollution généralisée. Selon le portail chinois d’informations Sina.com, des données publiées en avril 2014, par le ministère chinois de la Protection de l’environnement, montrent que plus de 16% du territoire chinois est pollué.
Selon un rapport de Sina.com, certains agriculteurs chinois refusent même de manger le riz qu’ils produisent à cause de l’importante pollution des sols.
Le Japon est également touché par l’invasion des «criquets» chinois. «Dès que les touristes de Chine continentale débarquent, ils vident complètement nos stocks de lunettes de WC», a confié le vendeur d’un magasin hors-taxe japonais à l’agence Xinhua le 27 janvier dernier.
Selon Sina.com, des sacs de riz cultivé au Japon vendus sur le site Taobao, la version chinoise d’eBay, portaient le slogan «Riz non pollué aux métaux lourds, contrairement à celui cultivé en Chine».
L’agence Xinhua a même commenté la situation: «Dans l’avenir, pourra-t-il y avoir un produit fabriqué en Chine suffisamment acceptable pour que nos Chinois de la classe moyenne n’aillent plus se procurer de simples sièges de toilettes à l’étranger?»
En se tournant vers les produits étrangers, les consommateurs chinois mettent l’économie de leur pays à rude épreuve. L’image d’«économie en plein essor» de la Chine est en train de se ternir. Une récente enquête de l’Institut Gallup a démontré que les Américains sont de moins en moins intimidés par l’économie chinoise. Selon cette enquête, 60% des Américains ne considèrent plus l’économie chinoise comme une menace sérieuse pour les intérêts vitaux des États-Unis, contre 48% en 2013 et 2014.
Article original: ‘Made in China’ Isn’t Selling in China, and It’s Affecting the Economy
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