Miss Monde Canada évoque la censure et la liberté d’expression en Chine

21 décembre 2015 20:20 Mis à jour: 25 décembre 2015 21:37

WASHINGTON – Elle devait être en Chine et participer au concours de Miss Monde le 19 décembre. Mais le régime chinois a refusé l’entrée à Anastasia Lin, Miss Monde Canada, en la déclarant persona non grata tout simplement parce qu’elle prend position sur les droits de l’homme en Chine.

La veille de la finale de Miss Monde à Sanya, en Chine, Anastasia Lin s’est adressée à un auditoire réuni au National Press Club à Washington. Et son message a été non seulement bien entendu, mais aussi bien accueilli.

En raison de son soutien aux personnes opprimées en Chine et de sa détermination à ne pas se laisser intimider par le régime communiste chinois, elle est désormais considérée comme persona magna grata aux États-Unis, au Canada et presque partout dans le monde.

« J’ai pris part au concours de Miss Monde en raison de sa devise  »La beauté avec un but ». Je croyais que ce concours pourrait m’offrir une plate-forme encore plus grande pour sensibiliser les gens à d’inquiétants problèmes et me permettrait de promouvoir les valeurs canadiennes de liberté et la diversité qui me sont chères », a annoncé Anastasia Lin.

Concernant son avenir, Anastasia Lin a dit qu’elle pense se concentrer sur sa carrière d’actrice, étant donné qu’avoir 25 ans « est équivalent à avoir 70 ans pour le concours ». « Concours de beauté ? Je pense que c’est fini pour moi », a-t-elle précisé.

L’histoire d’Anastasia Lin débute lorsqu’elle a commencé à jouer dans des films le rôle de personnes persécutées en Chine pour leur croyance. Les personnages qu’elle jouait étaient enfermés dans des camps de travaux forcés, ont vu leurs comptes bancaires bloqués, leurs enfants forcés à quitter l’école, ou ont été eux-mêmes soumis à la torture. « Ils avaient encore le courage de rester fidèles à eux-mêmes. C’est à ce moment que j’ai commencé à parler », explique la jeune femme.

Son nouveau film The Bleeding Edge parle de la très politiquement sensible question du prélèvement d’organes sur les pratiquants de Falun Gong en Chine. Un participant à la conférence lui a demandé si cela a été la raison de son interdiction d’entrer en Chine. « Oui, cela a probablement contribué », a-t-elle répondu.

À un moment donné, Anastasia Lin a été interrogée sur la campagne du régime chinois visant à calomnier le Falun Gong. Elle a répondu que les dirigeants du Parti communiste chinois avaient considéré qu’un grand nombre de personnes suivant des principes qui mettaient l’accent sur la responsabilité morale individuelle, représentait une menace à leur contrôle sur le peuple chinois.

Anastasia Lin s'adressant à son auditoire de Toronto, le 19 décembre. (Matthew Little/Epoch Times)
Anastasia Lin s’adressant à son auditoire de Toronto le 19 décembre. (Matthew Little/Epoch Times)

« La question du Falun Gong est très personnelle pour moi », a-t-elle poursuiviAnastasia Lin a indiqué que cette discipline était répandue et pratiquée normalement dans la société canadienne et en Occident. « C’est différent pour les Chinois qui pratiquent le Falun Gong en Chine, car ils doivent prendre une décision qui met leur vie en danger », relève-t-elle.

Les relations de plus en plus étroites entre Hollywood et la Chine ont également été évoquées lors de la conférence. Au cours des dernières années, plusieurs studios de cinéma américains ont signé des accords de collaboration avec des sociétés chinoises. Chaque film contenant des scènes qui pourraient être interprétées comme négatives par rapport à la Chine ont été revues pour éviter les questions « politiquement sensibles » pour le régime chinois.

Anastasia Lin a rappelé au public le comportement exigé des cinéastes chinois par rapport aux questions politiques dans les films : « Tout doit être en ligne avec la propagande communiste. Nous commençons à adapter notre culture à la propagande du Parti communiste chinois. Ce n’est pas un bon signe », remarque-t-elle.

D’autre part, il y a plusieurs stars de cinéma – Christian Bale, Harrison Ford, Richard Gere – qui, comme Anastasia Lin, sont également devenu persona non grata en Chine. « Je suis sur la même liste », remarque Anastasia Lin. « Je porterai ce signe d’honneur. »

 

Version anglaise : Luncheon for Miss World Canada, Anastasia Lin, Examines Censorship, Free Speech

 

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.