Mardi 9 octobre, 120 praticiens, soit la totalité des médecins de l’hôpital de Saint-Brieuc, ont démissionné en bloc de la commission médicale d’établissement, selon Ouest-France.
Acte fort qui témoigne du malaise ambiant au sein du corps médical de cet hôpital. « Une première dans l’histoire de l’hôpital, qui nous laisse un sentiment de grande tristesse, a confié un chef de pôle. Cela montre que notre hôpital ne va pas bien. »
En démissionnant de la commission médicale (CME), instance chargé du bon fonctionnement de l’hôpital, les médecins ont voulu marquer leur opposition au directeur de l’établissement.
Outre la décision prise de ne pas renouveler des contrats à durée déterminée, les médecins avaient aussi des revendications multiples quant au mode de gouvernance de l’hôpital.
Mais la goutte qui aura fait déborder le vase tient, semble-t-il, dans le projet de construction d’un futur pôle ambulatoire. « Nous ne sommes même pas associés à ce projet qui va coûter 25 millions d’euros et qui est conduit sans aucune concertation », se désole ainsi un médecin.
Et pourtant, selon le Dr Christian Brice, médecin urgentiste et délégué de l’Association des médecins urgentistes de France (Amuf), les médecins ont démissionné car « dans les services, on leur reprochait un peu de cautionner les décisions de la direction. Leur acte marque un tournant. Aujourd’hui, la direction n’a donc plus d’interlocuteurs. Le dialogue est rompu. »
Le directeur pourrait nommer le doyen des praticiens à la tête de cette commission, lequel remettrait sa démission dans la foulée.
Une enquête va être conduite par l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS).
L’ARS, Agence Régionale de Santé, craint que cette décision « fasse tache d’huile dans les autres hôpitaux en souffrance« , selon un chef de service.
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