15 tonnes de carottes distribuées aux vaches faute de marché : un agriculteur dénonce la surproduction du bio

Par Nathalie Dieul
19 mai 2022 09:14 Mis à jour: 19 mai 2022 09:14

Une montagne de carottes bio invendues ont été récupérées pour être distribuées aux vaches. Le tweet de Régis Desrumaux, agriculteur à Offoy (Oise) et président de la FDSE, a pour objet de dénoncer des politiques qui poussent les agriculteurs à la surproduction dans le bio alors qu’il n’y a pas de marché pour cela.

« On marche sur la tête, cette remorque invendue de carottes bio a été offerte gratuitement à une grande association qui a gentiment refusé, car trop de terre », a tweeté Régis Desrumaux, président de la FDSE (Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles) de l’Oise.

L’agriculteur a récupéré cette benne de 15 tonnes de carottes invendues d’un collègue oisien producteur bio. Il a décidé de profiter de l’occasion pour dénoncer la situation. Pas au sujet de l’association, qu’il n’a pas nommée, mais surtout pour critiquer les politiques poussant à la surproduction dans la filière biologique ainsi que les habitudes de consommation.

« Là, ce n’est qu’une benne, mais il y a des centaines de tonnes qui ne sont pas vendues », s’insurge Régis Desrumaux, en entrevue au Courrier Picard.

« Le marché est saturé »

« Je veux alerter les politiques qui poussent les agriculteurs de notre pays à produire bio alors que le marché est saturé », assure‑t‑il, selon nos confrères du Parisien.

« Dans certaines régions, ce sont les pommes qui sont en trop. Ici, dans les supermarchés, nous avons de pleins rayons de carottes venant d’Espagne. Je suis inquiet pour le marché du bio qui sature », remarque le président de la FDSE, qui dénonce le fait que « tout le monde veut des légumes calibrés et propres« , ce qui fait que « le bio s’écroule ».

Récemment, ce sont deux hectares de poireaux bio qui ont été détruits dans les Côtes‑d’Armor, faute d’acheteurs. Des maraîchers installés dans ce département déplorent le fait que les consommateurs n’aient plus les moyens d’acheter des produits bio.

Pour Régis Desrumaux, « ces normes et ces façons de consommer sont devenues intolérables, ce n’est pas parce qu’un légume est moche ou qu’il a une forme particulière qu’il est mauvais. »

Plutôt que de voir ces carottes détruites, l’agriculteur a donc décidé de récupérer la benne. Il en a distribué à ses voisins, donné d’autres à ses vaches, et réfléchit à d’autres manières d’en distribuer, « en les emmenant quelque part ».

Quoi qu’il en soit, « la manière de consommer doit changer », martèle le président de la FDSE dont le tweet est devenu viral.

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