Dix-huit millions de personnes à risque devront rester confinées même après l’allègement du confinement prévu le 11 mai, a plaidé mercredi le président de l’instance scientifique qui conseille les autorités, soulignant que ce déconfinement devrait être reporté si les conditions n’étaient pas réunies.
Au moment du déconfinement, il y aura toujours 18 millions de personnes à risque « de développer une forme grave. Pour ces 18 millions de personnes, on continuera le confinement », a déclaré le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, devant la commission des lois du Sénat.
« Pour combien de temps, je ne sais pas. En attendant peut-être un médicament préventif », a-t-il ajouté.
Après le 11 mai , 18 millions de personnes à risques resteront confinées estime Jean-François Delfraissy, président du conseil scientifique #Covid19 #Confinementhttps://t.co/V0fXpz3Fkb pic.twitter.com/Lzcht5gG84
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Des conditions doivent être réunies
Selon lui, ces 18 millions de personnes sont les personnes « d’un certain âge, dont je suis, au-dessus de 65 ou de 70 ans », les personnes ayant des affections de longue durée, ainsi que « des sujets jeunes ayant une pathologie, mais aussi obèses ».
Pour le reste de la population, le déconfinement annoncé par Emmanuel Macron pour le 11 mai ne pourra se faire que si un certain nombre de conditions sont réunies, a-t-il estimé.
« Je suis extrêmement clair : si on n’a pas les pré-requis il faut rester confinés » et « s’il faut retarder de quelques jours parce qu’on n’est pas prêt, il faudra retarder de quelques jours« , a insisté le Pr Delfraissy.
« En Corée, leur utilisation du #tracing a nécessité une armada de 20 000 personnes pour tracker et repérer les personnes contaminées puis juger les situations au cas par cas. Nous n’avons pas ces moyens en France. » Jean-François DELFRAISSY#Coronavirus #COVID19 pic.twitter.com/0rvTdK0oAj
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Projet d’un outil numérique sur smartphone
Parmi ces « pré-requis opérationnels et techniques », il a mis notamment en avant la disponibilité d’un nombre de tests de dépistage du virus suffisant et la mise en place d’un système de traçage des contacts des nouveaux cas identifiés.
Malgré le ralentissement de l’épidémie attendu, les estimations tablent sur « 10 000 ou 15 000 nouvelles contaminations » par jour à partir de la mi mai ou de la fin mai, a-t-il noté.
Pour suivre les contacts de ces cas, il a mis en avant le déploiement d’un outil numérique sur smartphone, en projet.
.@BasPhilippe introduit l’audition de Jean-François DELFRAISSY, président, et Aymeril HOANG, membre du Conseil scientifique #COVID19 sur les mesures de « traçage » numérique : L’application StopCovid peut-elle être utile dans les conditions du volontariat et de l’anonymat ?” pic.twitter.com/j3ujwmqj4z
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Une « brigade de 20 000 personnes »
Mais si « le fantasme de la Corée (du Sud) pourrait suggérer qu’avec le numérique on va tout régler, la réponse est non », a-t-il insisté, notant qu’en plus d’une application numérique, Séoul avait utilisé une « brigade de 20 000 personnes » pour la prise en charge des nouveaux contaminés et le traçage des cas contacts.
« C’est de l’humain qu’il y a derrière. Et on ne l’a pas en France et si on ne l’a pas ça ne marchera pas », a-t-il estimé, évoquant un chiffre de 30.000 personnes pour cette « brigade » en France.
Dans les pré-requis pour le déconfinemenent, il faudra également « une véritable stratégie claire annoncée à nos concitoyens », notamment sur des aspects très pratiques comme ce qu’on fait des nouveaux cas positifs (doivent-ils être isolés en famille ou dans des chambres d’hôtels dédiées…).
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