« Sauvons la France ». C’est avec ce slogan que le candidat souverainiste Nicolas Dupont-Aignan a lancé sa campagne présidentielle, marginalisé par des départs et menacé dans les sondages par Eric Zemmour.
En juillet, le président de Debout la France disait vouloir « faire mentir les diagnostics » face au « duel Macron-Le Pen qui étouffe les Français ».
Crédité alors de 4 à 6% d’intentions de vote, il a depuis dégringolé dans les sondages autour de 2%, alors que le prétendu candidat Eric Zemmour est donné jusqu’à 15%, en mordant sur son électorat, celui de Marine Le Pen et celui des Républicains.
Une stratégie d’isolement et de division
Candidat à l’Elysée pour la troisième fois, Nicolas Dupont-Aignan avait réuni 4,7% des voix au premier tour en 2017 (1,8% en 2012). Il avait ensuite rallié la candidate du Rassemblement national, qui lui avait promis Matignon en cas de victoire.
Le député de l’Essonne, qui a tenu un discours à 15H00 au Cirque d’Hiver, a depuis pris ses distances avec la responsable d’extrême droite, qu’il estime incapable de battre le chef d’Etat en cas de nouveau duel en 2022.
Mais sa décision de faire cavalier seul a provoqué une vague de départs de son parti. Une centaine de cadres conduits par son ancien lieutenant, Jean-Philippe Tanguy, ont rejoint l’an dernier l’orbite du RN, en dénonçant sa « stratégie d’isolement et de division ». M. Tanguy est même devenu le directeur adjoint de la campagne de Marine Le Pen.
M. Dupont-Aignan a perdu aussi en décembre le soutien de l’ancien « gilet jaune » Benjamin Cauchy, qu’il avait nommé en position éligible sur sa liste aux élections européennes. Il est parti rejoindre Eric Zemmour.
Et vendredi 29 septembre, deux jeunes cadres de DLF ont publié une tribune dans Valeurs Actuelles pour appeler les jeunes du mouvement à soutenir la candidature du polémiste. « Isolé politiquement, sans financement, avec trop peu de militants et de récents sondages qui le placent à 2% », M. Dupont-Aignan « n’accèdera pas au second tour », estiment-ils.
Nicolas Dupont-Aignan ne veut pas dire « de mal » d’Eric Zemmour, avec qui il partage l’idée d’un « pays en train de décrocher » et confronté au « problème de submersion migratoire ». Mais « il n’y a pas que ça ». « Il n’a jamais (mis) les mains dans le cambouis », souligne l’ancien maire, pendant 22 ans, de Yerres.
Depuis sa rupture avec Marine Le Pen, ce gaulliste revendiqué s’est davantage rapproché des Républicains.
Il a fait savoir en juin qu’il voterait pour la candidate ex-LR Valérie Pécresse au second tour des régionales en Ile-de-France, après avoir conclu à ce même scrutin un accord avec la tête de liste LR Gilles Platret en Bourgogne-Franche Comté.
Un temps « égaré » avec le RN, M. Dupont-Aignan « en est revenu », en avait conclu Annie Genevard, vice-président de LR, n’excluant pas à terme un accord national avec lui.
« La seule chose qui compte pour lui, c’est de sauver sa circonscription » de l’Essonne, que le député avait failli perdre en 2017 après son accord de second tour avec Mme Le Pen. Il devra compter sur le soutien des Républicains pour la regagner en 2022, estime un ancien cadre de DLF Maxime Thiébaut.
Parallèlement à ce rapprochement avec LR, M. Dupont-Aignan, qui sort le 7 octobre aux éditions de l’Archipel un nouvel essai intitulé Où va le pognon ?, a manifesté régulièrement contre le pass sanitaire aux côtés du militant pro-Frexit (et ancien bras droit de Marine Le Pen) Florian Philippot, ou du chanteur Francis Lalanne qui appelait à « destituer » le président.
« Emmanuel Macron a fait un coup d’Etat sanitaire, il joue sur la peur, manipule, pour dissimuler sa propre responsabilité », dénonce-t-il.
Dans le programme de son meeting dimanche, le candidat souverainiste insiste d’ailleurs, en lettres capitales, qu' »aucun pass sanitaire ne sera exigé ». Ce qui l’empêchera au passage de faire le plein puisque, en l’absence de pass, « une jauge de remplissage devra être respectée ».
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