Le 25 avril 1999, avait lieu en Chine l’événement dit de « Zhongnanhai », quelques pratiquants de Falun Gong étaient venus lancer un appel pacifique au bureau du gouvernement central de Pékin pour dénoncer les prémices de la persécution qu’ils allaient subir à partir de juillet. 20 ans plus tard en France notamment, des pratiquants de Falun Gong se sont réunis ce jeudi après-midi devant l’ambassade de Chine à Paris.
Le 25 avril 1999, quelques pratiquants de Falun Gong se sont rassemblés à Zhongnanhai, le cœur politique de Pékin, pour protester contre l’arrestation et le passage à tabac de certains pratiquants à Tianjin. Quelques personnes, à l’échelle de la Chine a donné spontanément 10 000 pratiquants, venus méditer près du bâtiment et que la police a disposé docilement sur les trottoirs et rues alentours.
Ainsi fait, la manifestation a fini par entourer le quartier du gouvernement central, provoquant la peur et la jalousie du président chinois de cette époque Jiang Zemin.
« Ce soir-là, le président Jiang Zemin a rejeté la position conciliante de Zhu Rongji. Il a qualifié le Falun Gong de menace pour le Parti et a déclaré qu’il s’agirait de perdre la face à l’international si le Falun Gong n’était pas immédiatement écrasé. En effet, de nombreux experts attribuent la campagne à l’obsession de Jiang Zemin pour le Falun Gong autant qu’à tout autre facteur », a commenté Leeshai Lemish dans New Statesman.
Quelques mois plus tard, le 20 juillet 1999, Jiang Zemin lancera, contre l’avis de son politburo, une campagne de répression sans précédent contre le Falun Gong. La pratique spirituelle comptait alors environ 70 millions de Chinois, selon un recensement effectué par le ministère de la santé en 1997.
20 ans d’une persécution brutale et d’une résistance pacifique toujours plus grande
Tout l’appareil d’État communiste a été mobilisé, Jiang Zemin ordonnant explicitement aux fonctionnaires du régime communiste chinois « d’éradiquer physiquement, moralement et financièrement » toute personne pratiquant le Falun Gong en Chine.
20 ans plus tard, des centaines de millions de citoyens chinois, pratiquants ou non, ont subi de plein fouet les conséquences de la répression. Un bureau 6.10 sur le modèle de la gestapo nazie a été créé pour traquer et envoyer systématiquement en camps de travaux forcés des centaines de milliers de pratiquants de Falun Gong. Ils y ont alors été torturés et servent encore de banque d’organes vivante aux prélèvements d’organes forcés.
Mais après 20 ans de répression, l’éradication qui devait « durer 3 mois » a échoué. Au contraire elle a entraîné depuis 2004, la démission de plus de 300 millions de Chinois du parti communiste chinois, à la suite de la diffusion des 9 commentaires sur le Parti communiste. La pratique s’est également répandue dans le monde entier et continue de résister pacifiquement malgré la persécution sévère toujours en cours aujourd’hui.
Manifestation pacifique à Paris ce 25 avril 2019
Ce 25 avril après-midi, à Paris devant l’Ambassade de Chine, une cinquantaine de pratiquants de Falun Gong se sont réunis pour demander pacifiquement la fin de la persécution et que Jiang Zemin soit traduit en justice.
Une dizaine de policiers regardaient tranquillement la manifestation sur place, sans policiers anti-emeute ni de barrières.
Entre les discours du président de l’Association Falun Gong en France et d’un représentant de Dafoh en France, les pratiquants portaient des banderoles et pratiquaient des exercices de méditation.
La pratique du Falun Gong a été partagée au public en Chine en 1992. Il a rapidement gagné en popularité par le bouche à oreille après avoir été présenté au public par le maître de qigong Li Hongzhi. La pratique met l’accent sur la cultivation de soi en suivant les 3 principes de Vérité, Bonté et Patience – des principes présents dans la culture chinoise traditionnelle depuis des millénaires.
En mars 2019, le tribunal administratif de Paris avait condamné l’État à une amende de 1000 euros pour avoir refusé une manifestation du Falun Gong devant l’ambassade de Chine, lors du passage Xi Jinping en France.
Pour Alain Bouc, responsable du groupe Chine de la Ligue des droits de l’homme, « la manière dont le régime chinois traite les religions et la répression infligée depuis deux décennies au Falun Gong est inadmissible et déshonorante. Il en va de même de toutes les menaces et sanctions qui pèsent sur la liberté de pensée, sous. toutes ses formes, religieuses ou laïques. »
En ajoutant « souhaiter ardemment que la Chine devienne un pays de liberté, où chacun pourra s’exprimer et développer la conception du monde qu’il a choisi. » Le travail mené au sein de la Ligue des droits de l’Homme n’a selon lui pas d’autre objectif.
Une violation massive et systématique des droits de l’homme depuis 1999
Selon le rapport 2009 du département d’État américain sur les droits de l’homme, certains observateurs ont estimé que jusqu’à la moitié des détenus des camps de travaux forcés en Chine étaient des pratiquants de Falun Gong, qui ont été torturés et maltraités. Cela veut dire plusieurs centaines de milliers de pratiquants de Falun Gong emprisonnés en continue depuis 20 ans.
En 2016, un éminent avocat canadien des droits de la personne, David Matas, a témoigné lors d’une audience conjointe du sous-comité du U.S. House Foreign Affairs Committee (La Commission des Affaires étrangères de la Chambre des communes des États-Unis) à Washington, D.C. « Il existe des preuves irréfutables que les pratiquants de Falun Gong sont tués à la fois pour la plastination et l’obtention d’organes », a-t-il révélé.
La plastination est une technique anatomique où les tissus corporels décomposables sont remplacés par des plastiques et convertis en spécimens. La plastination comme le commerce d’organes est une industrie multimillionnaire dans le monde d’aujourd’hui.
Toujours en 2016, David Matas ainsi que l’auteur australien et journaliste d’investigation Ethan Gutmann et David Kilgour, ancien procureur et secrétaire d’État canadien pour l’Asie-Pacifique, ont produit un rapport de 600 pages sur les prélèvements d’organes en Chine qui allègue que les prisonniers d’opinion en Chine, en particulier ceux qui pratiquent le Falun Gong, ont été victimes de prélèvement d’organes à grande échelle.
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