Alors que les démocrates de la Chambre des représentants mettaient fin aux audiences publiques de destitution le 21 novembre, les sénateurs républicains ont envoyé la dernière série de demandes de dossiers dans le cadre d’une enquête croissante sur les actions de l’administration Obama concernant Burisma, la société de gaz ukrainienne qui a engagé Hunter Biden, le fils de l’ancien vice-président Joe Biden.
Les sénateurs Chuck Grassley (R-Iowa) et Ron Johnson (R-Wisc.) ont écrit aux Archives nationales pour demander des comptes rendus des réunions de la Maison-Blanche de janvier 2016 avec de hauts responsables ukrainiens. Les sénateurs font référence à des événements décrits dans un article paru le 25 avril du journaliste d’investigation John Solomon, qui a cité des témoins de première main pour signaler que les responsables ukrainiens qui ont assisté à la réunion de la Maison-Blanche ont été encouragés à rouvrir une enquête impliquant le président Trump et à renoncer à une enquête sur Burisma.
Le même jour, la sénatrice Lindsey Graham (R-Car. du Sud) a demandé au ministère des Affaires étrangères de lui fournir des informations sur les communications qui ont eu lieu en 2016 entre Joe Biden, le président de l’époque Petro Poroshenko, et leurs bureaux respectifs.
Mme Graham demande également des renseignements au sujet d’une rencontre, le 2 mars 2016, entre Devon Archer, partenaire d’affaires de Hunter Biden et John Kerry, alors secrétaire d’État. La réunion a eu lieu quelques semaines après que les autorités ukrainiennes ont saisi les biens de Mykola Zlochevsky, le propriétaire de Burisma. Devon Archer et Hunter Biden siégeaient au conseil d’administration de Burisma au moment de la saisie.
Les lettres du 21 novembre constituent la dernière demande des sénateurs républicains, qui ont tous les trois décrit ces demandes comme une enquête. Le 6 novembre, les sénateurs Chuck Grassley et Ron Johnson ont demandé au secrétaire d’État Mike Pompeo une longue liste de documents et de renseignements concernant les Biden et Burisma. Le 15 novembre, ils ont demandé des rapports sur des activités suspectes au Réseau d’application de la loi en matière de criminalité financière (FinCEN) sur une liste d’acteurs clés dans l’affaire Burisma, dont Hunter Biden, Devon Archer et leur cabinet Rosemont Seneca Partners. Dans sa lettre du 15 novembre, la Commission d’enquête sur Burisma était expressément qualifiée d’enquête en cours.
« J’aime Joe Biden en tant que personne, mais nous n’allons pas donner notre feu vert à ce qui est manifestement un conflit d’intérêts », a écrit Mme Graham, la présidente de la Commission judiciaire du Sénat, sur Twitter le 25 novembre. « Je crois que l’association de Hunter Biden au conseil d’administration de Burisma ne passe pas le moindre test. Si un républicain était dans la même situation, il ferait l’objet d’une enquête ! »
I love Joe Biden as a person but we are not going to give a pass to what is obviously a conflict of interest.
I believe Hunter Biden’s association on the Burisma board doesn’t pass the smell test.
If a Republican was in the same position, they’d certainly be investigated!
— Lindsey Graham (@LindseyGrahamSC) 25 novembre 2019
L’enquête républicaine est étroitement liée à l’enquête sur la destitution menée par les démocrates et qui pourrait avoir une incidence sur celle-ci, laquelle est axée sur un appel lancé le 25 juillet entre le président Donald Trump et le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
M. Grassley est président du Comité sénatorial des finances et M. Johnson, président du Comité sénatorial permanent des relations étrangères.
Au cours de l’appel, le président Trump a demandé si le président Zelensky « examinerait » le licenciement du procureur général ukrainien Viktor Shokin. Joe Biden s’était vanté publiquement d’avoir forcé l’éviction de Viktor Shokin en retenant 1 milliard de dollars en garanties de prêts de l’Ukraine.
Quelques semaines avant de remettre sa démission, le bureau de Viktor Shokin avait ordonné et exécuté la saisie des biens du propriétaire de Burisma. Tandis que Joe Biden retenait les garanties de prêt, l’Ukraine faisait face à une défaillance fiscale et se trouvait en guerre avec la Russie. En même temps, le fils de Joe Biden occupait un poste rémunéré au conseil d’administration de Burisma.
Epoch Times n’a pas reçu de réponse à une demande de commentaires du ministère des Affaires étrangères, de la Maison-Blanche, des avocats de Hunter Biden et Devon Archer, de Burisma Holdings, des Archives nationales ou de la campagne de Joe Biden pour 2020.
Les bureaux de MM. Grassley et Johnson ont refusé de commenter. Un porte-parole du FinCEN a déclaré que l’agence « ne commente pas certains rapports d’activités suspectes, y compris leur existence ou non ».
Les dossiers du FinCEN pourraient être particulièrement éclairants, car on ne sait toujours pas combien Hunter Biden et Devon Archer ont été payés pour leurs postes au conseil d’administration de Burisma. Selon les dossiers bancaires obtenus dans le cadre d’une poursuite fédérale non liée, la société de gaz a envoyé plus de 160 000 $ par mois à Rosemont Seneca Bohai entre avril 2014 et fin 2016.
Les événements relatifs à Burisma en 2015 et 2016 ne se sont pas limités à l’Ukraine. En février 2016, une représentante des États-Unis pour Burisma, Karen Tramontano, a contacté le ministère des Affaires étrangères et s’est appuyée sur la position de Hunter Biden au sein du conseil pour demander à rencontrer la secrétaire adjointe Catherine Novelli, selon des mails obtenus dans le cadre d’une poursuite en vertu de la Loi sur la liberté de l’information (FOIA).
Dans ce mail, un fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères affirme que Mme Tramontano a demandé au ministère des Affaires étrangères de mettre fin à ses allégations de corruption contre Burisma. MM. Grassley et Johnson cherchent donc à savoir si Catherine Novelli et Karen Tramontano se sont rencontrées.
Karen Tramontano n’a pas répondu à une demande de commentaires.
Hunter Biden et Devon Archer ont fait leurs propres ouvertures au ministère des Affaires étrangères. Le 4 février 2016, le bureau de Viktor Shokin a annoncé la saisie des biens de Mykola Zlochevsky, dont plusieurs maisons et une voiture de luxe Rolls Royce Phantom. Le même jour, Hunter Biden a suivi le secrétaire d’État adjoint Tony Blinken sur Twitter. Selon Lindsey Graham, cela suggère « que les deux pourraient avoir entamé des conversations concernant l’enquête du procureur général Viktor Shokin sur Burisma ». Les mails suggèrent que Hunter Biden et Tony Blinken se sont également rencontrés en mai 2015 et juillet 2015. Les sénateurs veulent savoir si des réunions ont eu lieu, ce qui aurait été discuté et qui y aurait assisté.
En mars 2016, Devon Archer semble avoir rencontré le secrétaire d’État John Kerry, selon un autre mail obtenu dans le cadre d’une poursuite en vertu de la FOIA.
« Devon Archer vient voir S aujourd’hui à 15 h – besoin de quelqu’un pour le rencontrer/le saluer dans la rue C », indique le mail.
Le beau-fils de John Kerry, Christopher Heinz, partageait sa chambre avec Devon Archer à la fac. Les deux sont devenus des partenaires d’affaires, mais M. Heinz a pris ses distances par rapport à Devon Archer et Hunter Biden pour leur décision d’accepter des postes rémunérés au conseil d’administration de Burisma.
Les démocrates qui mènent l’enquête de destitution allèguent que Donald Trump a cherché à augmenter ses chances de réélection en demandant au président Zelensky d’enquêter sur ce qui est arrivé au procureur qui enquêtait sur Burisma. Les démocrates allèguent en outre que M. Trump a retardé l’aide à l’Ukraine et a mis à profit la perspective d’une réunion de la Maison-Blanche dans le cadre de ses efforts pour faire pression sur M. Zelensky. Cependant, le président Zelensky a déclaré qu’il ne se sentait pas sous pression et qu’il n’était pas au courant d’un lien entre la suspension de l’aide et la demande de M. Trump pour une enquête.
Après des semaines d’audiences, les preuves recueillies par les démocrates de la Chambre pour étayer leurs allégations consistent en ouï-dire, présomptions, opinions personnelles et positions politiques. Aucun témoin n’a fourni de preuve directe de l’intention de Trump de s’avantager politiquement ou d’un lien entre la suspension de l’aide et la demande de Trump pour une enquête potentielle.
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