La Fondation Abbé Pierre tire la sonnette d’alarme dans un bilan sur le mal-logement en France. Elle pointe la politique du gouvernement, depuis le début du quinquennat d’Emmanuel Macron. Depuis 2012, le nombre de personnes sans domicile fixe a doublé, et il a triplé depuis le début des années 2000.
Actuellement 300 000 personnes sont sans domicile fixe (SDF) en France, ainsi que le rapporte le 27e rapport sur l’état du mal-logement de la Fondation Abbé Pierre (FAP), publié ce mercredi 2 février 2022. Le nombre de personnes mal logées en France est quant à lui de 4 millions. Le rapport stipule que le Président Emmanuel Macron n’a pas été « à la hauteur », la crise du logement s’étant accentuée, notamment pour les plus démunis.
Malgré les mesures de protection du gouvernement, « la menace n’a pas disparu »
« Je ne veux plus, d’ici la fin de l’année, avoir des femmes et des hommes à la rue », avait déclaré Emmanuel Macron en juillet 2017. Mais qu’en est-il aujourd’hui ? Le 27e rapport sur le mal-logement dénonce « l’ampleur » de la crise du logement. De nombreux ménages sont « à bout de souffle » et cette crise « n’est pas suffisamment prise en compte par les responsables politiques », selon le rapport.
« Le nombre de personnes à la rue est le même en cette fin de quinquennat qu’il y a cinq ans, il a même légèrement augmenté », a indiqué Manuel Domergue, le directeur des études de la Fondation Abbé Pierre, lors d’une conférence de presse présentant ce rapport le 27 janvier dernier.
Si grâce aux « mesures de protection mises en place par le gouvernement », la FAP n’a pas remarqué d’augmentation d’impayés de loyer, la menace n’a cependant « pas disparu ».
?Exclusif sondage @IpsosFrance pour la Fondation @Abbe_Pierre I 14 % des Français ont eu des difficultés liées au #logement depuis mars 2020. La Fondation alerte sur les conséquences dramatiques de la #CriseSanitaire, notamment pour les plus jeunes, dans son #REML2021. pic.twitter.com/9bxZuJu3v3
— FondationAbbéPierre (@Abbe_Pierre) February 2, 2021
Expulsions des lieux de vie informels
La FAP pointe par ailleurs des chiffres jugés « record » du nombre d’expulsions des lieux de vie informels, squats ou bidonvilles. Le délégué général de la FAP, Christophe Robert, s’en inquiète. Bien qu’il y ait eu une forte mobilisation « pour les personnes sans domicile » lors du premier confinement, « nous craignons qu’une partie bascule dans la très grande précarité », explique Christophe Robert. Ces expulsions sont en effet passés de 8 000 en 2020, à 12 000 en 2021.
Le rapport de la FAP précise qu’en mai 2021, « 22 189 personnes vivaient dans 439 lieux de vie informels, soit une augmentation de 2 810 personnes par rapport à décembre 2018 », avec environ « 6 000 mineurs » recensés.
La progression incontrôlée du prix du logement
De nombreux facteurs tels que la crise économique, la diminution des revenus ou encore le chômage pourraient conduire les personnes les plus précaires à des difficultés de paiement de leur loyer.
Le rapport observe une « progression incontrôlée du prix du logement », un problème qui « pénalise les plus modestes, alors que le nombre de demandeurs HLM en attente ne cesse de progresser, pour atteindre 2,2 millions de ménages », signale le rapport. L’offre de logements sociaux disponibles a quant à elle diminué. On compte 80 000 attributions de moins dans le parc HLM en 2020. Depuis le début du quinquennat d’Emmanuel Macron, on observe également une baisse de construction des logements sociaux et ce niveau est d’ailleurs le plus bas depuis 15 ans.
Les solutions proposées par la Fondation Abbé Pierre
Pour enrayer ce phénomène, Christophe Robert réclame un plan pour la construction de 150 000 logements sociaux par an. Il demande « la création d’un fonds d’aide au paiement des loyers et des charges, doté de 200 millions d’euros ».
Une des principales recommandations de la FAP concerne aussi la rénovation énergétique des logements. « Le chantier de la rénovation des cinq millions de logements passoires thermiques doit constituer une priorité nationale », stipule le rapport. Il demande également la fin des coupures d’électricité et ce, « quelle que soit la période de l’année ». Et « en cas d’impayés durables », la FAP propose « d’instaurer une réduction de puissance », afin de permettre « de répondre aux besoins vitaux et sociaux élémentaires ».
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