Avec les canicules qui se multiplient, la situation dans les prisons françaises, souvent obsolètes, devient intenable.
Entre incendies et sécheresses historiques, les vagues de chaleur nécessitent pour chacun de s’adapter en se rafraîchissant et en se protégeant du soleil. Mais, le milieu carcéral, déjà compliqué du fait d’une surpopulation et de bâtiments vétustes, subit ces canicules avec des moyens inexistants.
À la maison d’arrêt de Nice, qui connaît un taux d’occupation de 151%, la situation est explosive, relate France 3 Provence Alpes Côte d’Azur.
Odile Macchi, responsable du pôle enquête de l’Observatoire international des prisons, dénonce ces conditions sur France 3: « Forcément, il y a un entassement des détenus qui se retrouvent parfois à trois dans une cellule de 9 m2, donc si on ajoute à ça la vétusté des bâtiments qui sont souvent mal isolés, les prisons peuvent devenir de véritables fours ».
Et puis, il y a la règle des 3 douches… par semaine, avec une douche supplémentaire en cas de canicule.
« Cela joue sur les nerfs de la population pénale, c’est compliqué de la gérer, décrit Nordine Souab, secrétaire local UFAP UNSa à la maison d’arrêt de Nice. En plus pendant l’été, paradoxalement, il y a moins d’activités donc les détenus passent plus de temps en cellule à souffrir de la chaleur ».
Dans certaines prisons, il n’y a pas d’eau froide (ni pour la douche, ni à boire) & les détenus n’ont pas droit aux shorts & casquettes. Pareil pour les femmes, “impossibilité de dévoiler les épaules ou retrousser un pantalon au-dessus du genou” #caniculehttps://t.co/ZKYqkengdx
— Sihame Assbague (@s_assbague) July 15, 2022
Gérer la chaleur
A la promiscuité et à la vétusté des locaux, s’ajoute donc le manque d’hygiène et l’énervement dus à la chaleur, et la situation dans les cellules surchauffées peut devenir explosive. Alors, les détenus tentent de se rafraîchir comme ils le peuvent et parfois avec la complicité bienveillante des surveillants.
Passages répétés au lavabo (quand il y en a), ouverture des fenêtres, draps humides étendus aux fenêtres afin de se protéger du soleil ou encore inondation de cellules… le système D est roi.
Canicule. La chaleur dans les prisons pointée du doigt http://t.co/0OIGhdlhWs pic.twitter.com/GUd0fPapn7
— Ouest-France (@OuestFrance) July 7, 2015
« On met en place des petits subterfuges pour faire rentrer l’air dans les cellules, relate Nordine Souab. Par exemple, quand on apporte le repas ou que les détenus font le nettoyage de leur cellule, on laisse la porte un peu plus longtemps ouverte, quelques secondes, pour faire un courant d’air ».
Un plan canicule en détention a pourtant été instauré depuis 2003. L’Observatoire international des prisons demande donc l’application de ce plan qui comprend, entre autres, un déplacement des horaires de promenades à des horaires moins chauds ou la distribution de bouteilles d’eau.
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