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5 répliques chinoises de monuments emblématiques du monde entier

février 7, 2016 17:28, Last Updated: février 25, 2016 10:06
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Des répliques de monuments emblématiques célèbres du monde entier ont jailli dans toute la Chine, symptôme du mariage du dynamisme effréné de l’immobilier national avec la propension chinoise aux contrefaçons. D’innombrables copies, de tailles diverses et de qualités variées sont visibles un peu partout dans le pays. Tour d’horizon de cinq de ces copies.

Le Sphinx chinois « éphémère »

Une réplique du Sphinx érigée en Chine (AFP/Getty Images)

En mai 2014, une réplique en béton du Sphinx d’Égypte, vieux de 4 500 ans, a été érigé dans la province du Hebei dans le nord de la Chine. Haut de plus de 60 pieds (20 mètres) et d’une longueur d’environ 200 pieds, il a la même taille que l’original. Composé d’une salle de deux étages, dans le style typique d’un ancien palais chinois, il se trouve dans la banlieue de Shijiazhuang, la capitale provinciale.

L’imitation est peut-être la plus haute forme de flatterie, mais le Caire n’a pas été ravi de l’initiative. Le gouvernement égyptien a d’ailleurs déposé une plainte auprès de l’UNESCO (l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture).

En réponse, le promoteur chinois a affirmé que la copie du Sphinx avait été montée dans le cadre d’un tournage de film et serait démolie. Toutefois, ce sphinx, d’imitation médiocre, est devenu entre temps une attraction touristique et est donc toujours debout.

Pour en ajouter une couche, une nouvelle pyramide a été construite tout près du Sphinx du Hebei. Mais cette fois, ce n’est pas à l’Égypte d’être offusquée. La nouvelle structure est une réplique de la pyramide de verre conçue par l’architecte sino-américain Pei I.M. et qui se trouve à l’entrée du musée du Louvre à Paris.

(Internet chinois)

La Maison blanche

(Internet chinois)

Toujours en 2014, un bâtiment combinant les caractéristiques de la Maison blanche et du Capitole est apparu dans la ville de Fuyang, dans la province de l’Anhui. L’édifice qui sert de toilettes aux 4 000 employés locaux, a été construit à côté d’une brasserie.

Les toilettes d’une superficie de 418 mètres carrés ont coûté dans les 150 000 dollars et ont immédiatement suscité des critiques en ligne ; les commentaires dénonçant le gaspillage flagrant de l’argent public et la piètre qualité de la copie.

« Nous serions monté sur nos grands chevaux pour insulte à la Chine, si jamais les Américains avaient construit des toilettes ressemblant à la place Tiananmen » a écrit un internaute, « nous aurions crié au meurtre».

D’après certains, puisque qu’il s’agit d’une brasserie, propriété de l’État, il a probablement été facile d’obtenir les fonds et de les dépenser sur un caprice.

Dans le Fuyang, les répliques de bâtiments gouvernementaux américains ne se limitent pas aux toilettes fantaisies. Le bureau du gouvernement local du district de Yingquan, affiche une forte ressemblance avec la Maison blanche. La construction a coûté dans les 30 millions de yuans (environ 5 millions de dollars) – sachant que le revenu annuel total, du district est d’environ 100 millions de yuans.

L’intérieur des toilettes (Internet chinois)

Offrez-vous un séjour dans un château chinois

Le Château Maisons-Laffitte se visite aux abords de la Seine, dans la banlieue parisienne. Conçu par François Mansart en 1651, il est une représentation splendide de l’architecture baroque française.

Aujourd’hui, une version chinoise du célèbre château trône en Chine. C’est « le château hôtel Zhang-Laffitte », construit par un homme d’affaire, qui grâce aux plans d’ensemble d’origine du bâtiment, avec 10 000 photos et une dépense d’environ 50 millions de dollars a pu réaliser sa réplique à Changping, une ville voisine de Pékin. L’homme d’affaire a même fait creuser un long fossé de plus de trois kilomètres, pour remplacer la Seine manquante.

Mais à l’évidence, il n’est pas possible de reproduire dans son intégralité, tout ce qui tourne autour du le château.

« La couleur du ciel est différente » ironise un internaute. « Comme ce serait génial, si nous pouvions reproduire le ciel bleu! ». Pékin et une grande partie de la Chine souffre d’une grave pollution atmosphérique, visible habituellement par un ciel gris et un brouillard irritant.

Le château hôtel Zhang-Lafitte à Changping, dans une banlieue de Pékin. (Internet chinois)

Les collines autrichiennes… en Chine

En 2011, le peuple et les autorités de la ville autrichienne de Hallstatt, en bordure de lac, ont eu vent que leur ville était reproduite à l’identique dans le sud de la Chine, avec un degré extraordinaire de précision.

Hallstatt, Autriche. (CC ASA 4.0)

Le coût de construction est proche du milliard de dollars et comprend tous les grands bâtiments typiques de la véritable ville de Hallstatt, comme la tour de l’horloge. Les villas dont la construction a couté plusieurs centaines de milliers de dollars l’unité en Chine, sont beaucoup plus chères que les maisons authentiques en Autriche et bien au-delà de la portée des habitants. Ils sont destinés aux nouveaux-riches de Huizhou, la ville qui accueille la réplique.

À l’image des Égyptiens, les résidents de la ville de Hallstatt étaient sidérés d’apprendre que leurs habitations étaient devenues une source d’inspiration appuyée pour l’immobilier kitsch chinois et avaient envisagé de déposer une plainte auprès de l’UNESCO. La plainte a été annulée, cependant, lorsque les instances dirigeantes de la ville ont considéré l’énorme potentiel touristique que la construction chinoise pourrait leur apporter.

« Hallstatt » en Chine (Hanno Böck/CC ASA 4.0)

En 2012, Alexander Schuetz, le maire de la ville autrichienne de Hallstatt, a personnellement assisté à la cérémonie d’ouverture de la copie chinoise, avant de signer un accord d’échange culturel. Comme espéré, des milliers de chinois qui n’avaient jamais entendu parler de la ville auparavant ont commencé à venir voir l’authentique ville d’Hallstatt en Autriche.

Le Manhattan de Chine, centre d’affaires inachevé et désolé

Fabriquer des contrefaçons de statues, de châteaux, voire de villes est une chose, mais les promoteurs chinois ont atteint leur limite en s’attaquant à la ligne d’horizon de Manhattan.

Malgré une imitation achevée du Rockefeller et du Lincoln Center, ainsi qu’une réplique de la rivière Hudson, la zone de développement de Yujiapu dans la ville portuaire de Tianjin est restée inachevée et vide, après des années de construction et 50 milliards de dollars d’investissement.

Yujiapu était destinée à devenir le plus grand centre financier du monde et la perle des huit millions d’habitant de Tianjin. Une ligne ferroviaire à grande vitesse devait la relier à Pékin, au nord-ouest. En outre le gouvernement municipal espérait que les 15 millions de mètres carré de bureau allaient stimuler la croissance résidentielle dans les quartiers environnants.

Mais au lieu de la nuée promise d’hommes d’affaires et d’une circulation dense, seules d’énormes mauvaises herbes et des eaux de crue (le sol est quasiment au même niveau que celui de la mer) remplissent les rues de ce cimetière urbain. Lourdement endetté, les promoteurs immobiliers ont très peu de chance de terminer ce projet, dont l’ouverture était initialement prévue pour 2019.

La déconvenue de Yujiapu pèse lourdement sur les promoteurs chinois à l’échelle nationale, à un moment où la demande pour les biens immobiliers est loin des tendances et l’offre à saturation.

Version anglaise : 5 Chinese Replicas of Architecture From Around the World

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