6 conseils surprenants pour mettre fin aux allers-retours nocturnes aux toilettes

Découvrez six stratégies inattendues et pratiques pour vaincre les interruptions de sommeil de la salle de bain et retrouver un sommeil paisible

Par Sheramy Tsai
3 janvier 2024 17:36 Mis à jour: 3 janvier 2024 17:36

Faites-vous des visites nocturnes aux toilettes ? Vous êtes en bonne compagnie. La nycturie, le terme médical désignant ce phénomène, dépasse un simple désagrément et touche un grand nombre d’adultes.

Le sommeil, un aspect fondamental de la santé, est fréquemment interrompu par l’envie d’aller aux toilettes chez de nombreuses personnes.

Le réveil

Les réveils nocturnes pour uriner peuvent être plus qu’un simple désagrément. Ils remettent en cause le pouvoir régénérateur d’une bonne nuit de sommeil, ce qui pousse de nombreuses personnes à chercher des solutions. Il existe des stratégies efficaces pour réduire ces interruptions indésirables et vous aider à retrouver la nuit réparatrice que vous méritez.

Des recherches révèlent qu’environ un tiers des personnes de plus de 30 ans souffrent de nycturie. Cette prévalence augmente avec l’âge et touche près de la moitié des personnes de plus de 65 ans.

La nycturie est attribuable à divers facteurs. Si certaines causes sont inoffensives, comme la consommation de liquides avant le coucher, d’autres peuvent être le signe de problèmes de santé plus graves. Mark K. Plante, chef du service d’urologie du centre médical de l’université du Vermont, a expliqué à Epoch Times : « La nycturie peut avoir diverses origines, notamment une hypertrophie de la prostate, des infections urinaires, le diabète et même des troubles du sommeil. Il est essentiel de ne pas la considérer comme une simple habitude ennuyeuse, mais plutôt d’en comprendre les causes profondes. »

La nycturie entraîne une baisse de la qualité de vie, une fatigue accrue et un risque élevé de chutes, en particulier chez les personnes âgées. Une étude réalisée en 2020 et publiée dans The Journal of Urology a révélé que les personnes qui se réveillent deux à trois fois par nuit ont un risque de décès accru de 30%.

« Les réveils nocturnes fréquents peuvent, chez certains patients, perturber les cycles de sommeil et, s’ils sont graves, entraîner une privation chronique de sommeil. » Le Dr Plante précise : « Ce phénomène a été associé au développement de l’hypertension, du diabète et des maladies cardiovasculaires. »

L’influence de la nycturie sur le bien-être mental est non négligeable. L’interruption du sommeil peut entraîner des déséquilibres de l’humeur, de l’anxiété et de la dépression. Le lien bien établi entre un sommeil insuffisant et les problèmes de santé mentale est encore renforcé par la nycturie.

Des recherches récentes ont également mis en lumière le fardeau économique de la nycturie. Une analyse réalisée en 2019 a estimé le coût des pertes de productivité et des dépenses de santé attribuables à la nycturie à environ 196 milliards d’euros, soit une moyenne de 3188 euros par personne affectée.

L’étendue de la portée de la nycturie, qui affecte la santé, le bien-être mental et l’économie, souligne l’importance d’en comprendre et d’en traiter les causes. Le Dr Plante résume : « En réalité, la nycturie n’est pas rare chez les femmes et les hommes qui vieillissent. » Ce qui est crucial, c’est de comprendre comment elle affecte la qualité de vie de chaque personne, ce qui peut varier considérablement d’une personne à l’autre, explique-t-il.

1. Lhydratation : les 10 premières heures sont cruciales

Pour lutter efficacement contre la nycturie, il faut se synchroniser avec le rythme circadien de l’organisme. Le neuroscientifique Andrew Huberman conseille dans un podcast : « Vous avez besoin d’environ 240 millilitres de liquide par heure pendant les 10 premières heures de votre journée après le réveil. » Cette recommandation s’appuie sur le cycle naturel de régulation des liquides de l’organisme, dont le processus inhérent est principalement géré par les reins et la vessie.

L’efficacité des reins à filtrer les liquides varie au cours de la journée, sous l’influence des gènes de l’horloge circadienne. Comme l’explique M. Huberman, ces gènes, particulièrement actifs dans les reins, déterminent l’intensité du fonctionnement de l’organe. Les reins sont très actifs pendant environ 10 heures après le réveil, filtrant et éliminant les déchets. Cette efficacité diminue progressivement au cours de la journée.

Pour s’harmoniser avec ce cycle biologique, il est recommandé d’adapter ses habitudes d’hydratation. En buvant la majeure partie de vos liquides quotidiens au cours de la première moitié de la journée, vous pouvez réduire de manière significative les visites nocturnes aux toilettes.

M. Huberman conclut : « Si vous souhaitez réduire les mictions nocturnes, veillez à vous hydrater suffisamment pendant la journée. Cela vous évitera d’avoir excessivement soif le soir et donc de consommer beaucoup plus de liquide. »

2. Boire à petites gorgées après le coucher du soleil

Lorsque le jour passe à la nuit, il est important d’adapter non seulement ce que l’on boit, mais aussi la manière dont on le fait. M. Huberman recommande de limiter la consommation de liquides à 140-240 millilitres après les 10 premières heures d’éveil et préconise de boire progressivement.

Le raisonnement qui sous-tend cette approche repose sur le mécanisme de traitement des liquides de l’organisme. Durant la journée, la consommation de liquide est souvent plus rapide mais, le soir, il faut changer. M. Huberman explique : « Si vous avalez une grande quantité de liquide, vous allez excréter ce liquide plus rapidement que si vous le buvez lentement. » Cette consommation plus lente permet à l’organisme de traiter les liquides plus efficacement, ce qui correspond à l’activité réduite des reins en soirée.

Bien que les études ciblées sur la vitesse d’absorption des liquides et la nycturie soient limitées, on pense qu’un rythme de consommation plus lent allège la charge de travail des reins et de la vessie, réduisant ainsi la fréquence des mictions nocturnes.

Ce conseil est particulièrement bénéfique pour les personnes qui ont synchronisé leur hydratation avec leur rythme circadien, mais qui se réveillent encore la nuit. Le fait de passer de boire à petites gorgées le soir peut améliorer la qualité du sommeil et réduire le nombre d’allers-retours nocturnes aux toilettes.

3. Le bicarbonate de soude avant le coucher

De nouvelles recherches soulignent l’efficacité potentielle du bicarbonate de soude pour traiter la nycturie et les symptômes d’une vessie hyperactive. Une étude publiée dans l’International Urogynecology Journal indique que des femmes présentant des symptômes urinaires et ayant consommé 8 grammes de bicarbonate de sodium par jour pendant un mois ont constaté des améliorations notables de leurs symptômes de nycturie.

Une étude réalisée en 2023 a approfondi ces résultats en comparant le bicarbonate de sodium à la toltérodine, un médicament largement utilisé pour une vessie hyperactive. Cette étude à plus petite échelle a conclu que les deux traitements étaient aussi efficaces l’un que l’autre pour réduire les mictions fréquentes et la nycturie. Ces résultats indiquent que le bicarbonate de sodium, un remède simple et peu risqué, pourrait être bénéfique pour les personnes dont l’urine est acide, en offrant une méthode alternative pour contrôler les visites nocturnes aux toilettes.

Pour appliquer cette découverte, certains suggèrent de mélanger environ 1/8 de cuillère à café de bicarbonate de soude dans un demi-verre d’eau avant de se coucher, ce qui pourrait réduire l’acidité de la vessie et les envies nocturnes d’uriner.

Le bicarbonate de sodium peut servir de traitement d’appoint à la nycturie, ce qui est intéressant pour ceux qui préfèrent les solutions naturelles ou maison. Cependant, son efficacité varie d’un individu à l’autre. Le Dr Plante recommande la prudence : « Cette méthode n’est pas bien établie et l’ingestion de bicarbonate peut être contre-indiquée chez certains patients. »

4. Modifiez votre régime alimentaire

La modification des choix alimentaires, notamment en ce qui concerne les glucides et le sel, peut s’avérer utile dans la gestion de la nycturie. L’excès de glucose en raison d’une alimentation riche en glucides peut contribuer à la miction nocturne. La réduction des glucides et des sucres ainsi que l’adoption du jeûne intermittent peuvent atténuer la nycturie liée à la résistance à l’insuline.

L’adoption d’un régime cétogène, connu pour sa faible teneur en glucides, peut augmenter temporairement la nycturie. En effet, l’organisme utilise ses réserves de glycogène, qui contiennent de l’eau, ce qui entraîne des mictions plus fréquentes à mesure que ces réserves diminuent. Toutefois, avec le temps, cet effet se stabilise souvent, car l’organisme s’adapte au changement de régime.

La consommation de sel est un autre élément clé dans la gestion de la nycturie. Une étude en 2017 a souligné qu’une consommation élevée de sel peut aggraver les cas de nycturie. L’étude a démontré qu’une réduction de la consommation de sel dans l’alimentation réduit considérablement la fréquence des mictions, de jour comme de nuit.

Une étude réalisée en 2020 a fait écho à ces résultats, suggérant qu’une réduction de la consommation de sel pourrait améliorer les symptômes de l’hyperactivité de la vessie. L’étude indique que « la réduction de la fréquence des mictions nocturnes peut représenter un avantage supplémentaire du maintien du sodium alimentaire conformément aux normes de bonnes pratiques », soulignant le lien entre le sel alimentaire, l’équilibre hydrique et l’activité de la vessie.

La modification des habitudes alimentaires, en particulier en ce qui concerne la consommation de glucides et de sel, peut influencer de manière significative la gestion de la nycturie. Bien que les résultats varient d’un individu à l’autre, prendre en compte ces facteurs alimentaires offre une stratégie supplémentaire pour améliorer la qualité du sommeil et minimiser les allée-retours nocturnes aux toilettes.

5. Le taping buccal/protection buccale

L’approche unique consistant à poser un ruban adhésif sur la bouche ou une protection buccale pendant le sommeil, décrite dans le livre de James Nestor, « Breath« , constitue une solution non conventionnelle pour la nycturie. Malgré sa nature peu orthodoxe, cette méthode a suscité de l’intérêt en raison de son rôle possible dans la diminution des visites nocturnes aux toilettes.

Le taping buccal consiste à fixer légèrement les lèvres avec du ruban adhésif hypoallergénique pour favoriser la respiration nasale pendant le sommeil. La théorie sous-jacente est que la respiration nasale peut améliorer la qualité du sommeil, ce qui pourrait réduire les incidents liés à la nycturie.

Bien que les preuves cliniques directes associant le taping buccal à une réduction de la nycturie soient rares, les partisans de cette pratique soulignent ses avantages indirects. L’amélioration de la respiration nasale résultant de cette pratique pourrait se traduire par un sommeil plus profond, une diminution des réveils nocturnes et de la nécessité d’aller aux toilettes la nuit.

Des études montrent que des personnes souffrant d’apnée obstructive du sommeil (AOS) légère ont connu une amélioration notable de la qualité de leur sommeil et une réduction de la nycturie lorsqu’elles utilisaient un taping buccal la nuit. Cela suggère que pour les personnes souffrant d’une AOS légère, caractérisée par des ronflements et des interruptions de la respiration, le taping buccal pourrait constituer une méthode simple et non invasive pour améliorer le sommeil et réduire les visites nocturnes aux toilettes.

Toutefois, cette méthode doit être abordée avec prudence. Bien que certaines personnes rapportent des bienfaits avec cette méthode, il est important de prendre en compte les facteurs de santé individuels, tels que les problèmes de sinus ou d’apnée du sommeil, avant de l’essayer à la maison. Il est également essentiel d’utiliser le bon type de ruban adhésif pour éviter toute irritation ou gêne cutanée.

6. S’attaquer à la cause première

La nycturie persistante n’est peut-être pas un problème isolé, mais un symptôme de problèmes de santé sous-jacents plus graves, tels que le diabète de type 2 et les maladies cardiaques. Ces maladies chroniques ont un impact sur la régulation des fluides et la fonction urinaire de l’organisme, ce qui se traduit souvent par une augmentation des mictions nocturnes.

Pour mieux comprendre et gérer la nycturie, le Dr Plante suggère une approche pratique : « Il est très utile de tenir un journal des mictions. » La tenue de ce journal permet de suivre l’évolution et la gravité de la nycturie, ce qui fournit des informations précieuses à la fois pour le patient et pour le prestataire de soins de santé.

Pour les personnes qui se réveillent fréquemment la nuit pour uriner, il est essentiel de demander une assistance médicale. Le Dr Plante conseille de commencer par consulter un professionnel de la santé de premier recours. Ces experts médicaux sont bien équipés pour évaluer la situation de manière holistique et peuvent élaborer des plans de traitement personnalisés qui s’attaquent non seulement à la nycturie, mais aussi à ses causes profondes, garantissant ainsi une approche globale pour améliorer la santé et la qualité du sommeil.

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