Un dicton populaire chinois dit que les habitants de la province de Guangdong en Chine mangent tout ce qui a quatre pattes, sauf une table, tout ce qui vole, sauf un avion, et tout ce qui se trouve dans l’eau, sauf un bateau.
Voici six animaux maintenant au bord de l’extinction en raison de l’appétit apparemment insatiable d’une population largement chinoise.
1. Le tigre
C’est un secret de Polichinelle que les marchés clandestins du Guangdong vendent de la viande de tigre. En 2007, trois tigres vivants ont été sauvés par les autorités après qu’elles ont arrêté un camion entrant clandestinement des tigres dans la province. Trois ans plus tard, un autre cas de contrebande a été mis en lumière lorsque la police a découvert des os et de la fourrure de tigre à l’arrière d’un véhicule.
Les « fêtes du tigre » seraient populaires parmi les fonctionnaires corrompus et les élites d’affaires qui perçoivent le fait de manger de la viande de tigre comme un moyen d’arborer leur richesse et d’impressionner leurs relations et clients. Des bouchers professionnels sont engagés pour abattre l’animal pour la délectation des convives, puis emballer les restes pour la vente sur le marché noir.
Après avoir assisté à la mise à mort de l’animal, les fêtards s’adonnent à des délices tels que le steak de tigre et la soupe de pénis de tigre infusée au gingembre. Le vin d’os de tigre est également servi comme un délice d’élite en Chine.
D’autres parties du tigre sont également utilisées dans la médecine traditionnelle chinoise. Par exemple, les médecins traditionnels chinois prescrivent des yeux de tigre, des os et d’autres parties du corps pour traiter des maladies allant de l’impuissance à une mauvaise vue.
En 2009, ce que l’on croit être le dernier tigre d’Indochine sauvage en Chine a été tué et mangé. Le responsable a été condamné à 12 ans de prison.
2. Les salamandres géantes de Chine
Cet animal est le plus gros amphibien de la planète, mesurant jusqu’à 2 m de long et pesant jusqu’à 50 kilos. Comme d’autres animaux exotiques, il est considéré comme un délice en Chine et apprécié pour ses propriétés médicinales.
Les populations de salamandres géantes chinoises ont diminué de 80 % au cours des trois dernières générations.
En 2011, l’élevage de salamandres aurait atteint 2,6 millions de spécimens dans la seule province du Shaanxi, en comparaison de 50 000 salamandres sauvages dans l’ensemble du pays. L’élevage de salamandres a également conduit à la transmission de virus à la population sauvage par le biais des rivières polluées.
3. Les tortues américaines
Avec la diminution de la disponibilité de tortues chinoises, les variétés américaines sont devenues une denrée très recherchée en Chine.
En 2017, 170 tortues ont été découvertes cachées dans des chaussettes pour hommes dans une boîte en carton en partance des États-Unis pour la Chine. Cette affaire témoigne d’une nouvelle et inquiétante tendance.
« Les Chinois ont déjà mené leur propres espèces [de tortues] au bord de l’extinction et maintenant ils s’en prennent aux nôtres », a déclaré Paul Gibbons, chef des opérations au Behler Chelonian Center, un centre de conservation des tortues en Californie, au Los Angeles Times en 2017.
Les espèces américaines communes telles que les terrapene, les Kinosternon et les tortues ponctuées sont particulièrement convoitées sur le marché noir chinois parce que leurs marques rouges et dorées symbolisent la bonne fortune et, lorsque consommées, elles sont considérées comme une source de vitalité sexuelle. Les tortues sont également considérées comme un remède à diverses maladies.
« Dans le monde entier, toutes les populations de tortues s’effondrent », a déclaré au média James Liu, vétérinaire du Centre et expert des questions relatives au trafic illégal de reptiles. « Et cela tient à d’ultra-riches chinois qui, aujourd’hui, collectionnent, élèvent et arborent des tortues lors d’événements tape-à-l’oeil. »
« Ces ‘soirées extravagantes à la tortue’ mettent en vedette des danseurs, de grands écrans vidéo hauts de 30 mètres et de longs banquets servant de la soupe de tortue et de la viande de tortue hachée frite, sautée et nappée d’une sauce épicée aux herbes rares », poursuit-il.
Les Cuora trifasciata chinoises se vendent jusqu’à 4 425 (5 000 $) chacune depuis que les braconniers affirment que des extraits médicinaux de cette espèce guérirait le cancer.
4. Les esturgeons
Ce poisson a survécu à 2, peut-être 3, événements majeurs qui ont anéanti une grande partie de la vie sur Terre, selon des fossiles retrouvés qui remonteraient à 200 millions d’années, à l’ère triasique.
Pourtant, la plupart des espèces d’esturgeons sont aujourd’hui menacées d’extinction et leur survie est particulièrement compromise dans la Chine d’aujourd’hui.
En particulier, le grand esturgeon (ou béluga européen, ou Huso huso de son nom scientifique) se trouve au bord de l’extinction. Il faut 20 ans pour atteindre la maturité et il est très convoité pour son caviar, ce qui nécessite sa mise à mort.
Le caviar est considéré comme un mets délicat, et son prix extravagant n’est pas un facteur dissuasif pour les riches chinois.
L’Association chinoise de l’esturgeon prévoit que le pays consommera 100 tonnes de caviar chaque année d’ici 2020, soit le tiers de la consommation mondiale.
5. Le bruant auréole
Appelé aussi « oiseaux de riz », le bruant auréole (Emberiza aureola) est en danger critique d’extinction, ayant subi un déclin catastrophique de près de 95 % de sa population au cours des deux à trois dernières décennies.
La valeur nutritive du passereau a un statut presque idéalisé en Chine. En saison, jusqu’à 100 000 spécimens peuvent être livrés aux restaurants chaque jour.
« Le bruant auréole est souvent capturé dans le nord de la Chine », a déclaré Fu Wing-kan, directeur adjoint du programme chinois de la Hong Kong Bird Watching Society, au South China Morning Post. « Les oiseaux sont tués, plumés, congelés et ensuite transportés en camion ou en train vers le sud pour être vendus comme friandises. »
Des parties de l’oiseau sont souvent servies dans une soupe pour aider à éliminer les toxines du corps.
Au marché de Qingping, un vendeur de serpents chevronné explique : « Même si les gens savent qu’un animal est en voie de disparition, ils le mangeront tout de même s’ils ont une maladie qui ne peut être guérie avec d’autres types de médicaments. »
L’émergence des consommateurs chinois sur l’échiquier mondial pourrait bien marquer le début de la fin pour de nombreuses espèces animales.
6. Les pangolins
Les huit espèces de pangolin (ou manidé) sont menacées d’extinction, et leur nombre décroît en flèche après que plus d’un million de spécimens ont fait l’objet d’un trafic illégal en 2018, ce qui fait du pangolin l’animal le plus trafiqué au monde.
Selon China Dialogue, un chef cuisinier de la ville de Shenzhen, de la province de Guangdong, explique la façon de tuer un pangolin : il serait d’abord accroché à une corde après avoir été assommé par un coup à la tête. Ensuite, on lui tranche la gorge à l’aide d’un couteau pour permettre au sang de s’écouler. On lui enlève ses écailles comme on enlève les plumes d’un poulet. Ensuite, la carcasse est placée dans de l’eau chaude pour éliminer ses poils fins, avant d’être éviscérée, nettoyée et cuite.
Le chef a ajouté que la viande peut être braisée, cuite à l’étouffée ou cuite à la vapeur dans une soupe claire.
En Asie de l’Est, existe une croyance sans fondement en laquelle la consommation d’écailles de pangolin peut guérir le cancer et l’asthme, en plus de stimuler la lactation.
La véritable médecine traditionnelle chinoise
La médecine traditionnelle chinoise inclut de nombreuses pratiques différentes, telles que l’acupuncture, la phytothérapie, le tai chi et le qi gong (pratiques qui englobent des mouvements doux, la méditation et la concentration). Elle s’enracine dans la philosophie ancienne du taoïsme et a une histoire de plus de 2 500 ans.
La médecine traditionnelle chinoise équilibre les forces de vie innées du corps, soit le yin et le yang, et a pour objectif de restaurer l’état de santé naturel du corps par la recherche d’harmonie entre le corps humain et la nature.
Selon les principes de la médecine traditionnelle chinoise, la santé du corps est liée à celle de l’esprit. Le taoïsme prêche les vertus de la compassion, de la frugalité et de l’humilité. Ils sont connectés au Jing (essence), au Qi (énergie vitale) et au Shen (âme), qui sont les substances essentielles au maintien de la vie.
Toutefois, en ces temps modernes, la médecine « traditionnelle » chinoise s’est éloignée de ses principes fondateurs taoïstes. Sa pratique est réduite à une coquille, vide de ce qu’elle contenait autrefois, dénuée de toute compassion et n’ayant plus l’harmonie comme guide.
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