7 voitures sur 10 pourraient bientôt être bannies des 45 métropoles françaises, selon l’association 40 Millions d’automobilistes

Par Léonard Plantain
19 juin 2021 06:26 Mis à jour: 20 juin 2021 01:25

Après les bonnets rouges bretons et les gilets jaunes, mouvements nés de taxes sur l’automobile, la mise en place toujours plus restrictive des ZFE (Zones à faibles émissions) pourrait entraîner un nouveau mouvement de contestation dans toute la France.

Si vous ne le saviez pas, les ZFE sont des zones à faibles émissions qui visent à interdire l’accès des voitures les plus anciennes dans les centres-villes, car jugées plus polluantes. Et récemment, l’article 27 du projet de loi climat et résilience a rendu obligatoire la mise en place de ces ZFE pour les agglomérations de plus de 150 000 habitants, d’ici le 31 décembre 2024. Adopté à l’Assemblée nationale le 4 mai, le projet de loi, grandement décrié, est désormais au Sénat, a rapporté Yahoo Actualités.

Selon Pierre Chasseray, délégué général de l’association 40 Millions d’automobilistes : « Ça va être les gilets jaunes puissance dix. On n’a jamais reçu autant de messages virulents, qui disent ‘si la mesure passe, je roulerai quand même’, je sortirai dans la rue pour manifester. Ces ZFE ne seront pas acceptées », a-t-il prévenu.

D’ici deux ans, les véhicules les plus anciens seront donc progressivement écartés d’une quarantaine d’agglomérations. Par ailleurs, chaque ZFE a la possibilité de définir les critères d’exclusion. Ainsi, dans la métropole du Grand Paris, depuis le 1er juin, les véhicules Crit’Air 4 et 5 sont interdits de circulation en semaine. En juillet 2022, ce sont les véhicules Crit’Air 3 qui seront interdits à la circulation.

En résumé, pour accéder aux 10 villes les plus pollués, à partir de 2025, il faudra une vignette Crit’Air 1 ou 2, c’est-à-dire soit une voiture essence immatriculée à partir de 2006 ou un diesel à partir de 2011. Selon l’association 40 Millions d’automobilistes, 7 voitures sur 10 pourraient bientôt être bannies des 45 métropoles françaises. Une situation à venir qui déplaît fortement aux automobilistes concernés.

« Du jour au lendemain, des gens ne pourront plus utiliser leur voiture qui roule encore. Ils ne pourront plus entrer dans les agglomérations, ne pourront plus aller faire leurs courses, ne pourront plus aller à des rendez-vous. Ça va mettre le feu à la France », s’est insurgé Pierre Chasseray, qui pointe également du doigt le coût d’un changement de véhicule.

Car en effet, « quand vous achetez votre première voiture ou que vous avez des revenus modestes, les aides ne suffisent pas. Elles vont jusqu’à 6 000 euros, mais un véhicule dit ‘propre’ coûte bien plus cher. Tout le monde ne peut pas sortir des milliers d’euros de sa poche », a-t-il ajouté.

Pour le sociologue Hervé Marchal, ces ZFE posent également un autre problème : « Avec ces ZFE, ceux qui sont déjà extérieurs à ces zones, car l’immobilier y est trop cher par exemple, on va leur dire que le seul moyen qu’ils ont pour s’y rendre, la voiture, n’est plus adéquat. Ça va renforcer les inégalités sociales, économiques et géographiques entre la France des centres-villes et celle des périphéries, et diviser un peu plus ces deux France », a-t-il souligné.

Depuis, une pétition a été lancée par 40 Millions d’automobilistes à l’attention d’Emmanuel Macron pour abandonner cette mesure. Sur les réseaux sociaux, la grogne commence également à se faire sentir. Des rassemblements, à l’audience encore très confidentielle, sont appelés « contre l’extension des ZFE ». À côté, plusieurs groupes Facebook voient le jour pour s’opposer aux ZFE.

En attendant, « il y a un risque d’un mouvement similaire aux gilets jaunes, car la mécanique est la même. Les ZFE vont exclure des lieux de pouvoir, historique, une partie des gens, avec un pouvoir d’achat modeste », a rappelé Hervé Marchal.

De plus, « quand les gens vont malgré l’interdiction continuer de rouler car ils n’auront pas les moyens d’acheter une nouvelle voiture, et qu’ils recevront une amende de 68 euros avec la mise en place des radars, ils vont craquer », a affirmé Pierre Chasseray.

Et en effet, Jean-Baptiste Djebbari, le ministre délégué aux Transports, a bel et bien annoncé la mise en place d’un système de vidéo-verbalisation dans la ZFE du Grand Paris d’ici la fin d’année 2021, ainsi que dans les autres ZFE déjà instaurées afin de contrôler le respect des restrictions.

La mise en place des ZFE va ainsi irrémédiablement bouleverser le quotidien de nombreux Français.

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