L’enfer des élevages qui enferment dans des cages étriquées plus de 3000 à 10.000 cochons pour en faire du jambon soi-disant « prestigieux ».
Les associations de défense des animaux GAIA, L214, Welfarm et la Fondation Brigitte Bardot ont, lundi 26 mars, mis en ligne une vidéo mettant en évidence les horribles conditions de vies sur des cochons utilisés dans la production du fameux jambon de Parme.
Cette enquête européenne a été réalisée en décembre 2017 et février 2018, dans les provinces italiennes de Breschia, Cremona et Mantua (nord de l’Italie). Elle montre six élevages enfermant 3000 à 10.000 animaux chacun tous parqués dans des circonstances « inhumaines ».
« Les images sont difficiles à visionner », explique Michel Vandenbosch, le président de Gaia. « On y voit clairement que la majorité des cochons (de tous les âges) ont subi une ablation de la queue. (…) La coupe routinière de la queue est pourtant une pratique interdite depuis plus de 20 ans dans l’Union européenne. (…) Les images montrent des cochons en train de ronger les oreilles de leurs congénères à la queue coupée, par ennui et frustration. »
Scandale pour le jambon de Parme, des cochons dans des "conditions épouvantables" dans six élevages https://t.co/siCZ0bwIRC
— PETA France (@PETA_France) March 27, 2018
Maladies, souffrances, infections
L’enquête menée par Eurogroup for animals assure que grand nombre d’animaux visibles dans le clip sont malades et souffrent sans aucun suivi vétérinaire approprié.
« On y voit par exemple une truie affamée et paralysée se traîner au sol vers le bac de nourriture. À un autre moment, cette truie est prise de tremblements, visiblement à l’agonie » dénonce un communiqué.
Les enquêteurs ont également observé des cochons souffrant d’un prolapsus rectal, une affection douloureuse lors de laquelle le rectum s’affaisse et sort de l’anus. D’autres animaux présentent des blessures infectées à la queue ou des infections des yeux (probablement liées à la forte concentration d’ammoniac), sans que ces affections ne soient traitées.
Des foetus avortés sur le sol, un container de queues de cochons coupées à vif, des bêtes qui mangent le cadavre de leurs congénères rongés par les infections ds des étables surpeuplées, infestées de rats
LE JAMBON DE PARME est hélas lui aussi le résultat d'immenses souffrances pic.twitter.com/Fj4mG6lw0a— Emmanuel Foulon (@efoulon1) March 26, 2018
Des installations illégales
Les truies sont détenues dans des stalles illégales (interdites dans l’UE depuis 2013). Elles n’ont aucune possibilité de se retourner. Les hangars n’ont pas de ventilation suffisante pour renouveler l’air, les enclos sont surpeuplés et les cochons se retrouvent à uriner sur leurs congénères.
« D’une manière générale, les conditions d’hygiène sont exécrables. Des carcasses de cochons gisent près de là où des truies doivent mettre bas. À l’extérieur du hangar, des carcasses s’amoncellent. Les rats et les souris ont élu domicile dans l’enceinte de l’élevage. La vidéo montre deux fœtus avortés, au sol, à côté de leur mère mortes, l’enquête révèle au contraire une situation scandaleuse d’infractions aux règles européennes et au bien-être animal » conclut Michel Vandenbosch.
Vidéo : ces porcs agonisants vont vous passer l’envie de manger du jambon (pour ceux qui mangent encore des animaux) https://t.co/x2xg4gjzQJ
— FONDATION B. BARDOT (@FBB_PORTEPAROLE) March 26, 2018
Appel lancé au boycott du jambon de Parme
Selon RTL, Gaia demande aux consommateurs de ne plus acheter de jambon de Parme et aux chaînes de supermarchés d’arrêter d’en commercialiser, alors que la Belgique est le 6ème plus grand importateur du produit. « Le jambon de Parme est le résultat d’une grave souffrance animale », dénonce M. Vandenbosch. « Il est grand temps que les consommateurs ouvrent les yeux : le jambon de Parme n’a rien d’un produit prestigieux ».
L’organisation déplore également que le bien-être animal n’entre pas en compte dans l’octroi des quelque 7 millions d’euros de subsides de l’Union européenne pour le secteur. Les promoteurs du jambon de Parme « foulent au pied » les règles européennes, ajoute-t-elle.
Un scandale similaire avait éclaté fin 2016 après la diffusion d’une vidéo de l’ONG « Essere Animali », démontrant également des maltraitances animales dans un élevage. Le Consortium du Jambon de Parme, l’organisme officiel chargé de la protection de l’appellation, avait alors condamné les faits et réclamé des sanctions disciplinaires.
Attention, images insoutenables.
Voici comment vivent certains cochons à jambon de Parme en Italie #endpigpainhttps://t.co/yQlB5Wz91d— Hugo Clément (@hugoclement) March 26, 2018
Le Consortium du Jambon de Parme jamais poursuivi
C’est avec colère que le Consortium du Jambon de Parme, qui défend les intérêts de l’appellation depuis l’Italie, répond à ces accusations. D’après lui, l’action de Gaia ne vise pas à protéger les animaux mais à s’attaquer à la marque. « Depuis plusieurs années, une campagne de dénigrement et de diffamation est mise en œuvre contre le jambon de Parme, menée par plusieurs associations animalistes qui, périodiquement et de façon systématique, diffusent des images choquantes en invitant le consommateur à ne plus acheter notre produit », explique-t-il.
Le Consortium souligne qu’aucun des 145 producteurs qu’il représente n’a jamais été poursuivi pour maltraitance d’animaux et invite donc les auteurs des images à dénoncer les élevages concernés aux autorités judiciaires. L’organisme italien rappelle également qu’il respecte les normes européennes et nationales sur le bien-être animal, contrôlées par le ministre de la Santé italien.
Une pétition tourne sur les réseaux, elle est en ligne ici
https://twitter.com/animaux_planete/status/978481783518920704
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