Paul Boudin a eu 100 ans le 16 avril. Membre actif de l’ASCAA (l’Association sénonaise des constructeurs amateurs d’aéronef), cet ancien chef d’entreprise continue de voler.
Paul Boudin est un habitant de l’Yonne au parcours atypique. Mais il est surtout très chanceux, un point qu’il reconnaît aisément. Dans un entretien accordé à France Bleu, il a déclaré avoir attrapé toutes les maladies « qu’un gosse pouvait attraper » et ce « jusqu’à l’âge de 12 ans », après quoi, il n’a plus jamais rien eu de grave. Lorsqu’il était enfant, il précise effectivement avoir eu « la rougeole, la varicelle, et même la diphtérie », dont il a réchappé, ajoutant qu’il n’aurait pas dû vivre. Même s’il dit avoir contracté le coronavirus, hormis une toux passagère, il n’a rien ressenti.
Mais Paul Boudin a une passion, qui ne le quitte pas, malgré son âge avancé. Tout a commencé alors qu’il travaillait avec les fonderies de Pont-à-Mousson. Un jour, alors qu’il avait rendez-vous avec le chef de l’une des fonderies et qu’il était en retard en raison des mauvaises routes, celui-ci, agacé, lui a conseillé de venir en avion. Et c’est ainsi qu’a commencé son aventure dans les airs. « J’ai volé pendant trente-deux ans avec, j’ai navigué dans la France entière », explique le centenaire.
L’ancien chef de l’entreprise Boudin à Maillot, qui était également modeleur mécanicien, a même construit son propre avion, qu’il conduisait encore il y a quelques années. « Un jour, j’avais quatre-vingt-treize ans, le toubib m’a dit : ‘Tu ne peux pas continuer à voler comme ça, tu es en très bonne santé, tu as un cœur qui bat à cinquante-deux, tu n’as pas de tension, mais je ne peux pas à ton âge, te redonner la licence’ », se souvient le pilote.
Mais il ne s’est pas avoué vaincu pour autant, et faute de pouvoir piloter un avion, il s’est rabattu sur l’ULM. « C’est la stupidité des règlementations, je n’ai plus le droit de me tuer en avion, mais j’ai toujours le droit de me tuer en ULM ! », souligne plein d’humour Paul Boudin.
Seul bémol cependant, un accident sans gravité survenu le 18 décembre 2019, alors que notre homme faisait un petit vol avec son ULM autour du terrain. Patrick Wadworth, président de l’ASCAA, se rappelle qu’ « à un moment, le moteur s’est arrêté, donc on a repris les commandes et on s’est posé correctement. Malheureusement, il y avait des labourés qui se sont trouvés en face des roues de l’avion, donc à 20 km/h on est passé sur le dos dans les champs ». Par chance, rien de grave ne s’est produit. « Notre ami Paul est sorti de l’avion comme il est là, tout de suite. C’est vous dire la vitalité de notre ami. C’est un extraterrestre », déclare Patrick Wadworth.
Le centenaire raconte encore avoir un jour perdu son pot d’échappement en plein vol. Mais c’est seulement à l’atterrissage qu’il s’en est rendu compte, le problème n’ayant provoqué aucun accident. L’ancien industriel estime toutefois qu’il doit « quand même prendre un peu de sagesse à 100 ans » et revolera « encore un petit peu, mais plus beaucoup ».
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