Deux petits tours et puis s’en va: Rafael Nadal, qui tente un dernier retour au premier plan à bientôt 38 ans, a été sèchement battu samedi lors du 2e tour du Masters 1000 de Rome, répétition générale de Roland-Garros.
L’Espagnol, battu par le Polonais Hubert Hurkacz 6-1, 6-3, n’avait plus été éliminé du tournoi romain aussi prématurément depuis 2008.
Pour sa tournée d’adieu au Foro Italico, où il s’est imposé à dix reprises, la dernière fois en 2021, l’ancien n°1 mondial, désormais 305e au classement ATP, est tombé face à un adversaire qui l’a étouffé physiquement.
Si les deux premiers jeux, spectaculaires, ont duré respectivement 14 et 12 minutes, Hurkacz, 9e mondial, a ensuite pris l’ascendant en s’appuyant sur son service.
Le Polonais, pas vraiment spécialiste de la terre battue, même s’il a remporté le tournoi d’Estoril cette année, a empoché la première manche en 49 minutes.
Comme dans le premier set, il a pris dans la seconde manche le service de Nadal, pourtant soutenu par un public italien tout acquis à sa cause, dès le troisième jeu et n’a plus été inquiété.
C’est une journée difficile
« C’est une journée difficile, j’ai bien commencé le match, les deux premiers jeux ont duré trente minutes, j’ai eu des balles de break, mais après je ne suis plus arrivé à le mettre en difficulté, à le pousser loin de la ligne de fond de court », a analysé Nadal qui n’a plus battu sur terre battue un joueur du top 10 mondial depuis son 14e et dernier sacre à Roland-Garros en 2022.
« Je pensais que j’allais jouer mieux que ce que j’ai montré ce samedi, c’est dur à accepter, ce n’est pas un sentiment agréable », a-t-il reconnu.
Nadal abordera son probable ultime Roland-Garros (26 mai-9 juin) en ayant joué seulement huit matches sur terre battue, pour un bilan loin de ses standards sur sa surface de prédilection.
Après sa pause forcée de trois mois pour soigner une énième blessure, il a en effet chuté au 2e tour à Barcelone, en 8e de finale à Madrid et n’a pas dépassé le 2e tour à Rome.
Encore faut-il qu’il se présente Porte d’Auteuil: comme il le fait depuis son retour sur le circuit, « Rafa » a encore entretenu le doute lors de sa conférence de presse d’après-match.
« La décision, comme vous pouvez l’imaginer, n’est pas claire dans mon esprit aujourd’hui. Si je dois vous dire ce que je pense en ce moment, je pense que je serai à Roland Garros pour donner le meilleur de moi-même. Physiquement j’ai des problèmes, mais pas assez sérieux pour dire que je ne jouerai pas le tournoi le plus important dans ma carrière », a-t-il expliqué.
Quelques (petits) motifs d’espoir pour « Rafa »
Il y a quelques (petits) motifs d’espoir pour « Rafa » avant de retrouver la terre battue parisienne: son corps, cabossé, a tenu le coup et il a affiché à chacune de ses prises de parole à Rome une confiance retrouvée.
Mais c’est un sacré défi qui attend l’Espagnol à Roland-Garros où les matches se disputent en trois sets gagnants et sont donc plus longs.
Hurkacz a lui conforté sa réputation de bourreau des légendes: le Polonais est le dernier joueur à avoir affronté en match officiel, et donc battu, Roger Federer, en quarts de finale du tournoi de Wimbledon en 2021.
Novak Djokovic, l’autre attraction du tournoi romain en l’absence de l’Italien Jannik Sinner, blessé à une hanche, est lui toujours en lice, mais a été la victime involontaire d’un incident insolite vendredi soir.
A l’issue de son match facilement remporté face au Français Corentin Moutet 6-3, 6-1, Djokovic, 36 ans, a été assommé par une gourde tombé des tribunes alors qu’il signait en contrebas des autographes à des spectateurs.
« Djoko » a rassuré ses fans sur ses réseaux sociaux, puis a plaisanté de sa mésaventure en revenant au Foro Italico, la tête protégée par un casque de vélo.
« Je suis venu préparé » a-t-il souri, avant de s’entraîner, la tête coiffée d’une casquette pour son match du 3e tour prévu dimanche.
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