L’histoire de Guy et de Florian a commencé il y a une douzaine d’années, lorsque le premier cherchait des colocataires pour l’aider à tenir compagnie à son père handicapé lorsqu’il devait s’absenter de la maison familiale. Qui aurait cru qu’elle allait aboutir à une adoption quelques années plus tard, puis à tant de bonheur ?
Rien ne prédestinait Guy et Florian à se rencontrer, et encore moins à devenir père et fils. Et pourtant, leur histoire, racontée par L’Orne Hebdo, a amené le jeune Florian, alors âgé de 20 ans, à demander au quinquagénaire de l’adopter… le jour même où ce dernier voulait lui demander s’il accepterait qu’il devienne son père adoptif. Il faut croire qu’il y avait bien un peu de prédestination là‑dedans.
Florian n’a jamais connu son père biologique, alors que sa mère ne s’est jamais vraiment occupée de lui. Il a connu les foyers, les familles d’accueil et même la rue. Puis la famille d’un copain l’a hébergé avant qu’il ne s’installe en colocation chez Guy, dans sa maison familiale en région parisienne où il habitait avec son père, amputé des deux jambes.
Mais toute l’histoire de Florian, le quinquagénaire ne la connaissait pas au moment où il l’a accepté comme colocataire. Le jeune homme lui avait quand même dit après la visite : « J’ai un problème. Je ne pourrai pas payer le premier loyer, sûrement pas le deuxième, et les suivants… on verra. »
C’est au bout de quelques jours de colocation que Florian a avoué à Guy qu’il n’avait pas 18 ans mais seulement 16 ans. Une longue conversation avec l’assistante sociale de l’adolescent a permis au quinquagénaire d’apprendre son histoire ainsi que d’obtenir une autorisation écrite permettant au jeune homme de rester chez lui.
« C’est un p’tit con mais qu’est‑ce qu’il est gentil ! »
L’adolescent a rapidement demandé à rencontrer le père de Guy qui était hospitalisé, puis malgré le caractère bien trempé du vieillard, il a développé une belle relation avec lui lorsque ce dernier est revenu vivre à la maison, l’appelant « papy ». « Mon père m’avait dit à propos de Florian : c’est un p’tit con mais qu’est-ce qu’il est gentil ! », se souvient Guy.
Lorsque le père de Guy a été hospitalisé pour la dernière fois, le duo allait lui rendre visite tous les jours. À la dernière visite, le jeune homme a pris le mourant dans ses bras. Aujourd’hui âgé de 63 ans, Guy confie : « J’avais encore des doutes sur sa sincérité ou sur le fait qu’il me prenait pour un con… Après avoir vu cela, j’ai compris que non. Il s’est comporté comme un petit-fils jusqu’aux obsèques. »
Une double demande d’adoption
Un jour, Florian a voulu aller au restaurant avec Guy parce qu’il voulait lui dire quelque chose. « Tu sais que je n’ai jamais eu de père ? », a dit le jeune homme. « Eh bien aujourd’hui, j’aimerais que tu m’adoptes. »
Guy est resté bouche bée : « J’avais l’intention de lui demander ce jour‑là s’il était d’accord pour que je devienne son père adoptif ».
Après les démarches d’adoption, Guy, alors âgé de 55 ans, a adopté officiellement Florian, 20 ans.
Père et maintenant… grand-père
La belle histoire ne finit pas là. Aujourd’hui, 8 ans plus tard, Guy est retraité. Il a vendu la maison familiale pour s’installer près d’Alençon, en Normandie. Florian, de son côté, a déménagé pas très loin de là, dans la Sarthe. En couple avec Marion, il a eu un petit garçon il y a deux ans. Le sexagénaire garde le bambin avec bonheur tous les mercredis. Alors qu’après le décès de son père, Guy aurait pu se retrouver seul au monde, le voilà bien entouré.
Le jeune couple prévoit aussi de se marier en juin prochain. Et pour cela, Florian a déjà demandé à son père de l’emmener devant le maire. Bien que cet honneur soit habituellement réservé au père de la mariée, le célibataire endurci a accepté ce rôle avec plaisir.
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