À 7 000 m d’altitude, il abandonne son ascension de l’Everest pour sauver la vie d’un Sherpa en le descendant sur son dos

14 avril 2019 23:14 Mis à jour: 14 avril 2019 23:14

L’Everest est une montagne mythique. Lorsqu’on a la chance de se trouver à une journée d’ascension vers son sommet, comment prendre la décision d’abandonner ? C’est pourtant le choix qu’a fait un alpiniste, afin de sauver la vie d’un porteur grièvement blessé.

En mai 2018, Neal Kushwara, un alpiniste canadien, a été témoin au loin d’un accident alors qu’il ne lui restait plus qu’une journée d’ascension pour atteindre le sommet de 8 848 mètres d’altitude. Une bouteille d’oxygène est tombée sur la tête d’un Sherpa en pleine ascension.

Les porteurs qui accompagnent les expéditions d’alpinisme sont généralement des Sherpas, peuple de l’Himalaya habitué aux hautes altitudes.

Lorsqu’ils ont entendu à la radio que l’homme était grièvement blessé, Neil et son compagnon d’ascension John Quillen ont immédiatement su qu’il fallait faire quelque chose. « Ça aurait pu être toi, ça aurait pu être moi, ça aurait pu être l’un de nos Sherpas », a dit l’alpiniste canadien au quotidien Knox News.

« Je ne pensais pas au sommet à ce moment-là, mais je savais dans mon cœur que je faisais le choix d’aider cet homme au lieu de grimper jusqu’au sommet », a-t-il déclaré à CBC News, alors qu’atteindre le haut de la montagne était pourtant son rêve. S’occuper de cet homme était d’autant plus important pour Neil que plusieurs autres alpinistes étaient passés à côté du blessé, en montant ou en descendant, sans s’arrêter pour le secourir.

À près de 7 000 mètres d’altitude, il a fallu de nombreux efforts aux deux hommes pour parcourir les quelques centaines de mètres qui les séparaient de Chhering Dorje, qui saignait abondamment et gémissait. Ils devaient se reposer après quelques pas seulement à cause du manque d’oxygène.

Une fois qu’ils ont atteint le blessé, Neil l’a porté sur son dos pendant que son coéquipier se chargeait du sac à dos de Dorje. Au bout d’un moment, deux autres alpinistes sont venus en renfort.

Une fois le blessé descendu jusqu’à un plateau où un hélicoptère a pu se poser pour l’emmener à l’hôpital, Neal et John étaient tous les deux exténués, physiquement et émotionnellement. Neal Kushwaha a même éclaté en sanglots.

Malgré tout, les coéquipiers ont décidé de remonter au camp III où ils sont arrivés assez tard en soirée. Finalement, leur aventure pleine de compassion leur a donné une grande force, et ils se sont retrouvés au camp IV, surnommé la « zone de la mort » parce qu’on ne peut pas survivre plus de 12 heures à cette altitude de plus de 8 000 mètres.

« La plupart des gens survivent à peine là-haut, alors que nous nous promenions ré-énergisés, prêts pour le sommet, et je ne peux expliquer cela que par une aide divine », a expliqué John à Knox News.

Le ciel étant dégagé le lendemain matin, les deux hommes ont décidé de tenter l’ascension jusqu’au sommet, ce qu’ils ont réussi à faire en soirée. « Il n’y avait pas un nuage dans le ciel. Je suis resté une demi-heure. C’était génial », assure Neil à CBC News.

Le meilleur était cependant à venir : au camp de base, le frère du Sherpa blessé les a accueillis avec du thé chaud et surtout une bonne nouvelle : Dorje avait survécu et son état de santé s’améliorait à l’hôpital.

Neil Kushwaha, qui habite à Ottawa, a raconté récemment son aventure dans différentes écoles de sa ville natale, Saskatoon (Saskatchewan, Canada). En effet, sauver la vie d’un parfait inconnu et arriver à atteindre le sommet de l’Everest par la suite, le tout en moins de 48 heures, quoi de plus inspirant pour des écoliers !

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