Née en 1946 à Paris, Danielle Peicher souhaitait depuis longtemps avoir des informations sur son père. Après 55 ans de recherches, elle a enfin pu retrouver sa trace et obtenir son portrait. Voici l’histoire qui mène à ce moment émouvant.
« Je n’ai su qu’à mes 18 ans que mon père était un soldat américain. Mes frères et sœurs m’en parlaient souvent… et me décrivaient même son visage », raconte cette habitante de Condé-en-Normandie (Calvados) à Ouest-France.
L’histoire d’amour entre la mère de Danielle et le soldat a commencé à Paris juste après la Libération : « Ma mère était veuve depuis plusieurs années, son mari était mort à la guerre. Pendant une fête pour la Libération, elle avait chanté la chanson de la veuve joyeuse », détaille la femme de 75 ans auprès de nos confrères de L’Orne combattante. « Elle chantait très bien. Un soldat américain, qui parlait français avec un accent, s’était levé, il avait chanté avec elle. »
Deux ans après la Libération, l’unité du soldat rentre aux États-Unis. La mère de Danielle est alors enceinte d’elle mais elle refuse d’aller le rejoindre de l’autre côté de l’Atlantique. La septuagénaire explique le choix de la veuve : « Il avait 15 ans de moins qu’elle, et elle avait déjà cinq enfants. Elle ne voulait pas les laisser en France et les faire venir après. »
À ses 18 ans, Danielle apprend finalement qui est son père, et sa mère lui donne un nom, Albert Jams, ce qui permet à le jeune femme d’entreprendre des recherches. Sans l’orthographe exacte du nom de son papa, cela n’aboutit jamais. Puis sa fille, Catherine Dubroca, prend le relais lorsqu’elle atteint l’âge de 17 ans.
À 75 ans, Danielle Peicher a pu découvrir le visage de son père, soldat américain, grâce à un test ADN. La belle histoire du jour via @OrneCombattante https://t.co/mS6VUtKVPF
— Normandie-Actu (@NormandieActu) February 18, 2021
Ce n’est qu’en 2020 qu’une nouvelle piste s’ouvre, lorsque Catherine contacte le généalogiste John Nelson qui suggère un nouveau test ADN. Ce dernier montre une correspondance avec 30 % d’ADN en commun avec un homme, ce qui correspond à un demi-frère, un neveu ou un oncle.
« Le problème, c’est que la personne avec qui ma mère partageait de l’ADN commun avait bien un père, mais du nom de Aaron Berstein, donc ça ne correspondait pas », explique Catherine. Cependant, elle comprend rapidement que sa grand-mère a donné un faux nom à Danielle. « La personne en question avait ajouté sur son profil des photos de son père, et c’est en les voyant que j’ai eu un choc, j’ai eu l’impression de voir ma mère. »
Le jeune femme a gardé sa joie intense pour faire la surprise à sa mère lors de l’anniversaire de sa fille, en lui offrant toutes les photos d’Aaron Berstein qu’elle avait trouvées. Le moment d’émotion intense a été filmé.
« Quand j’ai vu son visage et que Catherine m’a annoncé que c’était mon père, j’étais très émue mais en même temps, je l’avais toujours imaginé comme ça, un grand gaillard avec des taches de rousseur, toujours en train de sourire, et un visage enfantin », reconnaît la septuagénaire.
Catherine a ensuite écrit une lettre manuscrite à Arbee Berstein et reçu une réponse très gentille. Il n’avait jamais entendu parler de cette sœur française. « Il s’est aussi présenté, m’a parlé de sa famille et m’a envoyé plusieurs photos », se réjouit la jeune femme qui a toujours voulu permettre à sa mère de retrouver ses origines, et qui reste maintenant en contact avec son oncle.
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