Loin d’une maison de repos, Christian Chenay, 98 ans, est parfaitement autonome et toujours actif. Il est actuellement le plus vieux médecin de France encore en exercice ! Né en 1921, il a mis au monde beaucoup de ses patients, devenus eux-mêmes grands-parents.
C’est l’un des trois médecins dans la ville de Chevilly-Larue, en Val-de-Marne. Ce doyen de la santé exerce encore malgré son grand âge, car il refuse de décrocher pour se rendre utile. Il ne reçoit cependant que deux fois par semaine et sa salle d’attente reste toujours pleine.
« Comment faire autrement ? Il y a 19 000 habitants et seulement trois médecins. C’est un désert médical, une banlieue oubliée. On a un pays en mauvais état physique et mental, vous savez, c’est très violent parfois ici. Parfois, j’ai peur, mais comme j’ai dû sauter en parachute pendant la guerre… Il ne faut pas paniquer pour survivre. Les jeunes médecins peuvent être stressés, mais plus moi », explique-t-il.
Dans la salle, les patients ne tarissent pas d’éloges : « C’est un médecin hors norme. Il a un cœur gros comme ça, il est à l’écoute…, apprécie Touria, qui le consulte depuis 14 ans. Quand je vois autour de moi des jeunes de 40 ans qui se plaignent d’être fatigués, alors que lui frôle la centaine et ne veut pas prendre sa retraite, je suis épatée ! »
A-t-il le trac le matin avant de rencontrer ses patients ? « Non, je n’ai jamais de stress, heureusement. Vous savez, à mon âge, statistiquement, j’ai une chance sur deux de ne pas me réveiller, alors… »
« Je fais beaucoup d’informatique et je marche aussi pas mal lors des visites. Si on arrête, on décline très vite », lâche cette force de la nature. Le presque centenaire dort peu, mais n’est pas fatigué. A peine confie-t-il avoir de l’artérite et voir un cardiologue.
Son secret : « Je ne fume pas, je ne bois pas, j’ai une bonne cuisinière, c’est ma femme que j’ai épousé à 90 ans » mais surtout une formidable envie de vivre. Dans un livre qu’il vient de faire paraître à compte d’auteur, il raconte aussi que sa mère a plusieurs fois tenté de se faire avorter car son mari ne voulait pas d’enfant, mais qu’il s’est « accroché » à la vie.
Il dit aussi qu’il se sent utile pour ceux qui en ont besoin et pour aider la ville de Chevilly-Larue. « Il y a 19.000 habitants, dont 3.000 clandestins qui arrivent directement d’Afrique ici, et qui ont parfois des pathologies lourdes. Si nous n’étions pas là, ils iraient encombrer les urgences. Et puis il faut bien que je fasse quelque chose. Je suis actif, je suis en pleine forme, là je suis au moins utile à quelque chose ».
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