Beauvais: Laurent, sdf de 52 ans va passer son 2e hiver dans sa voiture

Par Léonard Plantain
30 octobre 2020 16:54 Mis à jour: 30 octobre 2020 16:54

Dans l’Oise, sur un parking de Beauvais, plusieurs voitures font actuellement office d’abris pour des sdf (sans domicile fixe). Parmi ces personnes, Laurent, qui vit ainsi depuis plus d’un an, a accepté de témoigner.

C’est sur le parking de la Maladrerie Saint-Lazare de Beauvais que Laurent, un sdf âgé de 52 ans, se réveille chaque matin en exécutant son petit rituel : un café qu’il consomme froid, faute d’équipement pour le réchauffer, relate France 3 Régions.

Cela fait plus d’un an qu’il vit dans sa voiture, une vieille Ford qu’il a achetée 300 euros pour dormir à l’abri, ceci après son expulsion d’un logement insalubre et un dossier de surendettement bouclé.

Sur place, Laurent montre l’endroit où il dort : sa banquette arrière. « Ici c’est ma chambre, j’ai mon oreiller, mes couettes ». À côté, dans un sac poubelle, il garde des affaires propres et des lingettes pour faire sa toilette, ainsi que des croquettes pour ses deux chiens qui l’accompagnent.

Dans le coffre, il montre ses cannes à pêche, la seule activité qu’il s’autorise pour passer le temps. « Ça me détend beaucoup. Même si je n’attrape rien, je suis au bord de l’eau, les chiennes vont à l’eau… Parce que rester enfermé 24 h sur 24 dans une voiture, c’est un coup à devenir fou », explique-t-il.

Parking Maladrerie Saint-Lazare de Beauvais  (Google Maps)

Laurent explique avoir des difficultés à trouver un emploi et donc un logement, en grande partie à cause de son passé, qui lui a valu de faire quelques années derrière les barreaux, mais aussi à cause de ses hernies discales douloureuses.

Il a malgré tout enchaîné les petits boulots, mais concernant un logement, « à chaque fois, on m’envoie à droite à gauche et c’est toujours non, donc au bout d’un moment on lâche l’affaire », déplore-t-il. Alors depuis, il vit reclus sur ce parking, tout en restant si possible à l’écart de la société. Cela lui permet d’éviter les tentations à l’alcool, notamment lorsqu’il rencontre des amis sdf.

« Tout le monde peut se retrouver à la rue du jour au lendemain. Il faut bien se dire que si vous n’avez plus de boulot, vous ne pouvez plus payer votre appartement, on va vous faire une saisie dessus, vous mettre dehors et vous dire : maintenant, débrouillez-vous ! » raconte-t-il.

Selon Laurent, une place en foyer lui avait été proposée, mais le lieu n’acceptait pas les animaux. Alors pour rester avec ses chiennes, il a dû refuser la place. « Mes chiennes, ce sont mes enfants. À choisir, je préfère dormir dans une voiture que de les abandonner », explique-t-il. Néanmoins, Laurent aimerait bien avoir un petit studio, ou au moins un camping-car, quelque chose d’un peu plus spacieux et confortable.

« Le plus difficile, c’est vraiment les repas froids. Il faut être dur mentalement, parce que ce n’est pas toujours évident », confie-t-il. À noter que depuis la diffusion du reportage de France 3 Régions le 25 septembre, Laurent reçoit souvent la visite de personnes qui viennent lui apporter du soutien, de la présence humaine et de la nourriture.

Aussi, son médecin lui a également fourni un certificat médical expliquant que ses problèmes de dos sont incompatibles avec le fait qu’il dorme dans une voiture. Un document qui, il espère, pourrait faire avancer sa demande de logement social. Cependant, le temps continue de défiler. Et en attendant, Laurent s’apprête à passer un nouvel hiver dans sa voiture. « Ce n’est pas évident », conclut-il.

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