À bout, un élève de 12 ans frappe son camarade harceleur et se fait exclure du collège

Par Emmanuelle Bourdy
15 avril 2025 12:59 Mis à jour: 15 avril 2025 13:18

Pour avoir frappé celui qu’il accuse d’être son harceleur depuis plusieurs mois, un collégien de 12 ans en situation de handicap a été temporairement expulsé de son collège, situé à Chilly-Mazarin (Essonne).

Bruno, dont le prénom a été changé, est un élève de sixième souffrant d’une dyslexie à un stade avancé. Scolarisé dans le collège Les Dînes Chiens de Chilly-Mazarin, il a été placé en « mesure conservatoire » le 27 mars dernier. Cette décision a été prise à la suite d’une bagarre ayant éclaté entre Bruno et celui que ce dernier désigne comme son harceleur, rapporte Le Parisien.

La mère de l’élève, accusée de s’être comportée de façon violente

« Mon fils n’est pas un quelqu’un de violent. Il n’aurait jamais dû le frapper. Mais il subit un harcèlement et c’est lui qui est puni, c’est incompréhensible », a dénoncé auprès de nos confrères Deborah, la mère de Bruno.

Le 27 mars dernier à la cantine, une altercation avait éclaté entre son fils et un autre élève, ce qui a « étonné » la mère de famille. Souhaitant tirer au clair cette affaire, elle a décidé de se rendre sur place, où elle a rencontré un surveillant. Mais la situation se serait envenimée et aux dires de ce surveillant, la maman de Bruno se serait comportée de façon violente, verbalement comme physiquement. À la sortie du collège ce jour-là étaient également présents devant l’établissement scolaire le père de Bruno, ainsi que la mère et le cousin de Deborah, ce dernier étant en train de promener son chien.

Intervention des forces de l’ordre

Les parents d’élèves ont été averti de cette altercation via un message, celui-ci indiquant que le chef d’établissement, le CPE (conseiller principal d’éducation) ainsi que les assistants d’éducation avaient été « violemment pris à partie ». « Sans l’intervention des forces de l’ordre, la situation aurait pu dégénérer davantage », précise ce message, qui évoque une « agression d’une gravité inacceptable ».

Même la municipalité de Chilly-Mazarin s’en est mêlée, exprimant son soutien envers les équipes éducatives et condamnant « fermement les violences verbales, intimidations physiques et menaces » dont le personnel éducatif venait de faire l’objet.

« Il était à bout »

Deborah, qui reconnaît « avoir crié » ce jour-là « sous le coup de l’énervement », a souhaité donner sa version des faits. « J’ai demandé à un surveillant si je pouvais rencontrer la CPE, il m’a expliqué qu’elle était occupée », raconte-t-elle, ajoutant : « Je suis quelqu’un qui a une forte gestuelle quand je parle. C’est vrai qu’à un moment je l’ai touché, mais je n’ai jamais voulu le frapper. Je me suis d’ailleurs excusée tout de suite. » Après quoi, le surveillant « s’est mis à crier et la CPE est arrivée », ordonnant à la mère de Bruno « de ne pas agresser son surveillant ».

Deborah a également donné des explications sur l’élève que son fils avait frappé ce 27 mars. Assurant qu’il s’agissait d’un garçon qui harcèle Bruno depuis le début de l’année, elle a détaillé : « Avec deux autres copains, ils l’empêchaient de rentrer le soir, le poussaient, le traitaient de clébard… Ils n’arrêtaient pas de l’accuser d’avoir volé des cartes Pokémon. Bruno ne m’en avait jamais parlé. C’est ma mère qui s’en est rendu compte en apercevant leur manège. » Deborah en convient, son fils n’aurait pas dû frapper son camarade, mais « il était à bout ». Elle regrette d’ailleurs de ne pas avoir réalisé plus tôt ce que subissait son enfant.

Le rectorat découvre cette affaire de harcèlement

Le rectorat de Versailles a signifié au quotidien francilien que « la famille s’est présentée avec une attitude très agressive et avec un chien non muselé ». Il a précisé que Bruno avait été placé « en mesure conservatoire » en raison d’un « fait de violence physique à l’égard d’un camarade ».

« Je me suis défendu, j’ai eu envie de me venger de tout ce qu’il me faisait vivre. Je voulais simplement que tout s’arrête », a plaidé de son côté Bruno, qui ne souhaite plus retourner dans ce collège et suit les cours à domicile, aidé de sa mère.

Cette affaire a néanmoins permis de mettre en lumière le harcèlement subi par Bruno depuis de nombreuses semaines. À la suite de cette découverte, une cellule départementale de lutte contre le harcèlement a été saisie. Après l’examen du dossier, Bruno a finalement obtenu le changement d’établissement scolaire, qui sera effectif dès la rentrée. « Depuis cette bonne nouvelle, je suis en pleurs. Mais mon fils va devoir s’installer chez son père le temps que je trouve un nouveau logement à proximité de son nouveau collège », conclut la mère de famille rassurée.

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