Invité de La Grande interview Europe 1-CNews, Jérôme Fourquet, le directeur du département « Opinion et stratégies d’entreprise » de l’Ifop et auteur de La France d’après s’est notamment exprimé sur les fortes tensions suite à la mort de Thomas. Selon lui, il y a deux France qui s’opposent, l’une aspirant à vivre dans la tranquillité.
Le drame qui s’est soldé par le décès de Thomas – un jeune de 16 ans mortellement poignardé lors d’un bal à Crépol dans la nuit du 18 au 19 novembre – ravive les tensions et montre que deux France s’opposent. Abordant la nostalgie d’une « France rurale » et « des provinces », Sonia Mabrouk a demandé à Jérôme Fourquet ce lundi 27 novembre si les Français étaient « habités par cette nostalgie ».
« Une espèce d’allégorie du choc entre deux France »
Selon Jérôme Fourquet, les Français voient cette France rurale se déliter, tout du moins « en partie ». Le politologue a rappelé que la France est un pays « vieillissant », et donc « le souvenir d’une France des années 60-70, c’est aussi le souvenir de la France dans laquelle beaucoup d’entre nous étaient jeunes ».
Il a ajouté que « cette France de Crépol, cette France des bals, cette France du rugby, c’est la France qu’a décrite Jean Dujardin dans son spectacle inaugural de la coupe du monde ». Mais pour cela, ce dernier a été « moqué » et « ringardisé » par une partie de la population.
« Pourquoi ce fait divers devient fait de société, parce que c’est une espèce d’allégorie du choc entre deux France », a martelé le politologue, mettant en opposition la France des cités « incarnée » par le quartier de La Monnaie à Romans-sur-Isère et la France mise en scène par Jean Dujardin. Selon lui, tout cela s’est « entrechoqué dans cette dramatique affaire ».
Ces individus prennent « en otage » les habitants, qui eux « n’aspirent qu’à la tranquillité »
Jérôme Fourquet a rappelé que dans ce quartier de La Monnaie, il y a une « criminalité endémique », notamment liée au trafic de drogue. « À chaque fois, ce sont quelques dizaines d’individus sur des milliers d’habitants, mais qui tiennent aujourd’hui la cité », a-t-il soulevé, précisant que ces individus « prennent aussi en otage de très nombreux habitants qui travaillent, se lèvent le matin pour prendre le bus et n’aspirent qu’à la tranquillité ».
« On a aussi sans doute – mais on n’en parle jamais – toute une partie des enfants d’immigrés de ces quartiers qui, à bas bruit, ont fait des études et petit à petit ont quitté ce quartier et aujourd’hui sont disséminés ailleurs dans la région, et n’aspirent qu’à une chose, c’est à l’invisibilité », a-t-il conclu au micro de Sonia Mabrouk.
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