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À Cherbourg, cette centenaire vient prendre son café tous les jours

août 25, 2021 8:07, Last Updated: août 25, 2021 8:07
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À 101 ans, Mme Martinet est une habituée du Comptoir des Halles, un restaurant épicerie du centre de Cherbourg où elle se rend quotidiennement pour y prendre une collation.

Elle est la mémoire vivante de Cherbourg.

Louise Martinet est née en 1920 à Saint-Sauveur-le-Vicomte, un joli village médiéval du Cotentin (Manche), mais c’est à Cherbourg qu’elle passera la majeure partie de sa vie.

Dernière d’une famille nombreuse de neuf enfants et très tôt orpheline de père, elle doit partir travailler afin d’aider sa famille.

Arrivée en 1943 à Cherbourg pour y travailler, elle ne quittera plus la ville et aura été témoin des nombreux événements de la Seconde Guerre mondiale, puis des changements de l’après-guerre.

« J’ai travaillé dans des cafés et des bars. Il y avait beaucoup d’Anglais, puis d’Allemands. Alors il fallait bien apprendre la langue. Chaque soir, je notais dans un carnet », explique-t-elle sur La Presse de la Manche.

La mémoire vivante de Cherbourg

Assise à la même table du Comptoir des Halles, Mme Martinet est devenue une icône du restaurant et aime bien échanger avec les clients, dépeignant le Cherbourg d’autrefois.

« Là, c’était un garage », relate-t-elle à propos du café. « Mais à l’époque, c’était sale, insalubre, Cherbourg », précise celle qu’on nomme affectueusement Mamie Lou. « Les gens qui pensent que c’était mieux avant n’ont pas connu. »

Mais tout n’était pas si mal, et Mme Martinet se rappelle encore de la venue d’Édith Piaf à Cherbourg ou du tramway qu’ils empruntaient en famille.

« Ma belle-mère vivait à Équeurdreville. Alors on y allait en tramway, qui longeait la côte. C’était beau. »

Un anniversaire confiné

L’an dernier, Louise a eu 100 ans le 4 mai 2020. En plein confinement strict, elle pensait le passer seule dans son appartement.

En effet, sa famille, enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants sont disséminés un peu partout en France et même dans le monde. Seule sa fille Josette vit à Caen, mais ne pensait pas pouvoir se déplacer pour souhaiter son anniversaire à sa mère.

C’était sans compter les Petits Frères des pauvres. L’association qui s’occupe d’une quinzaine de personnes âgées isolées de la région a souhaité marquer cet événement exceptionnel.

Aussi, lundi 4 mai, une équipe de joyeux lurons s’est présentée dans la cour de Mamie Lou, avec musiciens, ballons et cadeaux.

Les douze bénévoles des Petits Frères des pauvres ont pu ainsi enchanter cette journée particulière pour Mme Martinet.

« J’ai comme l’impression qu’on a fait des heureux », a témoigné Chantal Heutte, l’une des bénévoles, à l’issue de cette belle surprise, sur La Presse de la Manche.

Un an plus tard, en ce mois d’août, Louise Martinet va partir quelques jours en gîte dans son village d’origine, à Saint-Sauveur-le-Vicomte, avec sa famille, comme chaque année.

« J’en profite, je ne suis pas éternelle », a-t-elle plaisanté.

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