Des milliers de Palestiniens fuient à travers les rues dévastées de la ville de Gaza, espérant trouver refuge plus au sud suite à une injonction d’Israël, qui se prépare à une offensive terrestre en représailles à l’attaque sanglante lancée par le Hamas.
« Ce n’est que le début » des opérations israéliennes à Gaza, a prévenu vendredi le Premier ministre Benjamin Netanyahu au septième jour de la guerre, déclenchée par l’attaque du mouvement islamiste palestinien contre Israël et qui a déjà fait des milliers de morts. Le Hamas a en outre enlevé 150 otages qu’il a menacé d’exécuter.
« Même les guerres ont des règles », a rappelé le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, réclamant un accès humanitaire « immédiat » à la bande de Gaza. Il a décrit un « système de santé au bord de l’effondrement », des « morgues qui débordent » et « une crise de l’eau ».
« Évacuer leur domicile vers le sud »
L’armée israélienne a appelé tous les civils de la ville de Gaza à « évacuer leur domicile vers le sud, pour leur propre sécurité ». Par milliers, portant leurs baluchons, ils ont fui par tous les moyens, à pied, entassés sur des remorques, sur des charrettes, à moto, en voiture, à travers les rues jonchées de gravats, bordées d’immeubles en ruines. Ici, un enfant garde serré dans sa main son oreiller. Là, une femme a rassemblé tout ce qu’elle a pu sauver dans un sac qu’elle porte à l’épaule. Des tracts en arabe, largués par des drones israéliens, appellent les habitants à quitter « immédiatement leur maison ». Le Hamas a rejeté cet appel.
La bande de Gaza, un territoire de 362 kilomètres carrés, est soumise à un blocus israélien terrestre, aérien et maritime depuis que le Hamas y a pris le pouvoir. L’Égypte contrôle sa seule ouverture sur le monde, le point de passage de Rafah, qui est actuellement fermé. Soumis à un « siège complet » depuis le 9 octobre, l’enclave est désormais privée d’approvisionnements en eau, en électricité et en nourriture, coupés par Israël. Selon l’agence de presse officielle émiratie WAM, les Émirats arabes unis ont envoyé vendredi un avion transportant de l’aide médicale d’urgence à El-Arich en Égypte, qui doit être acheminée vers Gaza via le poste-frontière de Rafah.
À Gaza, le fracas des explosions est incessant. L’armée israélienne a indiqué avoir visé dans la nuit 750 « cibles militaires » et des frappes ont touché le grand camp de réfugiés d’Al-Shati, selon des journalistes de l’AFP. « Jusqu’à quand va-t-on vivre sous les bombes avec la mort partout ? », lance Oum Hossam, 29 ans, les joues couvertes de larmes, qui cherche un refuge avec ses quatre enfants après la destruction de sa maison. D’autres habitants refusent de partir, faute de moyens ou pour ne pas céder : « L’ennemi veut nous terroriser et nous forcer à l’exil, mais on résistera », affirme l’un d’eux, Abou Azzam.
Le roi Abdallah II de Jordanie a mis en garde contre « toute tentative de déplacer les Palestiniens », soulignant que le conflit « ne devait pas se propager aux pays voisins ». Plus de 423.000 Palestiniens ont déjà quitté leur foyer, selon l’ONU, qui a lancé un appel d’urgence aux dons. Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a assimilé un tel « déplacement » à une « deuxième Nakba » (« Catastrophe », en arabe), le nom donné à la fuite de quelque 760.000 Palestiniens à la création de l’État d’Israël.
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