Depuis le sol, il n’y a pas grand-chose qui distingue les tiges de riz dans ce champ de Gyoda, au Japon. Ce n’est que vu d’en haut qu’émerge une œuvre d’art impressionnante pour marquer les Jeux olympiques.
Cette immense œuvre vivante présente des images japonaises emblématiques: La Grande Vague de Kanagawa avec en fond le Mont Fuji, réalisée par l’artiste Katsushika Hokusai, ainsi qu’un acteur de théâtre kabuki au maquillage saisissant, semblable à celui de la cérémonie d’ouverture des JO, qui s’est tenue le 23 juillet à Tokyo.
Ces images font partie d’une tradition annuelle lancée en 2008 par la ville de Gyoda, au nord de Tokyo, dans le but d’attirer les touristes. En 2015, Gyoda a même décroché un Guinness World Record pour avoir créé la plus grande œuvre d’art des rizières du monde: 27.195 mètres carrés.
Chaque année, un comité propose un nouveau projet et des centaines de bénévoles plantent des variétés de riz de couleurs différentes pour produire des images spectaculaires qu’on peut admirer depuis un observatoire voisin situé à 50 mètres de hauteur et qui permet d’avoir une vue d’ensemble.
A Gyoda, un design est sélectionné au début de l’année et la plantation a lieu vers le mois de mai. En 2019, le thème a mis à l’honneur la Coupe du monde de rugby, organisée par le Japon.
Contempler l’art des rizières
L’image de cette année visait à mettre en valeur le patrimoine culturel du Japon en partant du principe que de nombreux visiteurs étrangers seraient dans le pays pour les Jeux olympiques.
« Nous voulions montrer les arts japonais de l’Ukiyoe (gravures sur bois) et du Kabuki (théâtre) dans une rizière qui, elle-même, est aussi un élément important de la culture japonaise », a expliqué à l’AFP Shuhei Tagashira, fonctionnaire de la ville de Gyoda. « Nous voulions présenter le Japon au monde entier ».
Malheureusement, cela n’a pas été le cas. En raison de la pandémie, les spectateurs étrangers ont été interdits aux Jeux olympiques et la quasi-totalité des compétitions sportives jusqu’au 8 août se déroulent à huis clos.
Mais, vendredi, il y avait des visiteurs à Gyoda pour contempler l’art des rizières. « C’est beaucoup plus dynamique que ce à quoi je m’attendais », a déclaré à l’AFP Kiyo Hoshino, une visiteuse de 23 ans. « Je m’attendais à quelque chose de plus simple » et « j’ai été impressionnée par le fait que l’art soit aussi panoramique », a-t-elle ajouté.
« Ce n’est pas du riz, désherbez-les »
L’entretien de l’œuvre exige beaucoup de travail et, vendredi, une dizaine de fonctionnaires du département agricole de la ville désherbaient le champ, arpentant la vaste zone en bottes de caoutchouc et armés de faucilles. Cette tâche est importante pour empêcher les différentes couleurs de se mélanger ou d’être grignotées par d’autres plantes.
« Vous voyez les plantes vertes et hautes? Ce n’est pas du riz, désherbez-les », a lancé Shuhei Tagashira, fonctionnaire municipal, tandis que ses collègues progressaient dans un champ boueux.
Dans une année normale, environ 1.000 personnes participent à la tâche complexe consistant à planter les bonnes variétés de riz au bon endroit pour produire l’œuvre d’art.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.