A Hong Kong, au fil des années, les vieux bâtiments laissent place aux gratte-ciel. Pour ne pas laisser ce passé sombrer dans l’oubli, deux maquettistes s’appliquent, avec une infinie précision, à reproduire cet héritage en format réduit.
Une fois dans l’atelier de Tony Lai et Maggie Chann, le visiteur est dans une machine à remonter le temps. Dans un coin, il se retrouve au milieu d’une fête foraine, avec ses manèges et sa grande roue. De l’autre, il assiste à la danse du dragon de feu à travers la ville.
Les deux modélistes ont également répliqué avec luxe de détails un immeuble d’habitation, avec du linge aux fenêtres et les légendaires néons qui autrefois éclairaient les rues de l’ex-colonie britannique.
Reproduire le Hong Kong de leur enfance
Une chose anime ces deux artistes: reproduire le Hong Kong de leur enfance et permettre de faire ressurgir des souvenirs enfouis aux plus nostalgiques.
« Lorsque les personnes âgées voient nos créations, des choses leur reviennent », raconte M. Lai, en pointant le parc d’attractions Kai Tak, qui n’existe plus depuis 1982.
« Souvent, elles se mettent à pleurer à la vue de nos maquettes », raconte-t-il.
A Hong Kong, se battre pour préserver le patrimoine architectural n’est pas une mince affaire face à l’avidité des magnats de l’immobilier, désireux de construire toujours plus de tours.
Héritage du passé colonial de la ville
Le territoire de près de 7,5 millions d’habitants, où le mètre carré est l’un des plus chers de la planète, souffre d’une pénurie de logements.
De nombreux édifices, dont certains sont un héritage du passé colonial de la ville, ont donc été démolis pour laisser place à des immeubles.
Né à Hong Kong, M. Lai se souvient avec émotion des excursions avec son père sur l’île de Lamma, où les pêcheurs vivaient le long de la rive, dans de simples maisons en bois.
Dans leur atelier, TOMA Miniatures, les deux artistes ont représenté une scène de la vie quotidienne dans un de ces villages. « Ce souvenir est resté gravé dans ma mémoire jusqu’à aujourd’hui », confie M. Lai.
Mme Chan se rappelle de cette époque dans les moindres détails.
Dans leur atelier, les deux modélistes ont chacun leur spécialité, M. Lai se concentre sur les grandes structures et Mme Chan sur les reproductions demandant plus de minutie.
Des plats hongkongais en version miniature
Inspirée par le souvenir de son père qui rapportait à la maison des plats, elle a commencé par reproduire des plats hongkongais en version miniature.
« Un simple poster ou un bol de nouilles au bœuf peut faire ressurgir des souvenirs et émouvoir des gens », explique-t-elle.
L’an passé, un cinéma qui avait ouvert ses portes en 1952 dans le quartier de North Point, a fermé après avoir été racheté par des promoteurs immobiliers.
Avec son toit en arches de béton qui font sa singularité, le bâtiment apparait dans le film « Le Jeu de la mort » (1978) avec le célèbre acteur hongkongais Bruce Lee.
Sauvé de la démolition en mai, il sera finalement rénové par de promoteurs immobiliers pour un montant de plusieurs milliards de dollars.
Les richesses architecturales ont disparu
D’autres édifices n’ont pas eu cette chance. Les autorités ont récemment autorisé la démolition d’un immeuble de quatre étages dans le quartier de Jordan, une décision critiquée par les associations de défense du patrimoine.
La poste centrale, un bâtiment moderniste de l’après-guerre, située sur le très prisé front de mer, doit laisser place à un luxueux centre commercial.
« Hong Kong est une grande ville, et ses richesses architecturales ou les choses liées à notre enfance ont disparu les unes après les autres », regrette M. Lai.
En plus de permettre aux habitants de se replonger avec nostalgie dans leur passé, ils espèrent pouvoir reconquérir les touristes étrangers, une fois la page de la pandémie tournée.
« J’espère que lorsqu’ils viendront nous rendre visite, ils verront qu’il y a beaucoup de choses ici qu’ils n’ont pas encore découvertes », dit Chan. « J’espère que nos créations pourront donner une idée de ce qu’est réellement Hong Kong ».
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