« Mettez un mur devant moi, et ma réaction est de l’abattre », avait déclaré au journal quotidien LA Times la regrettée capitaine Rosemary Mariner de la marine américaine. Rosemary a volé plus haut que toute autre femme avant elle, au sens propre comme au sens figuré. En 1974, elle est devenue la première femme au monde à piloter un avion de chasse, puis la première à atterrir sur un porte-avions ; en 1990, elle a été la première femme à commander un escadron de chasse, et elle a combattu dans l’opération Tempête du désert, en Irak.
Ainsi, lorsque cette pilote pionnière est décédée le 24 janvier 2019, la marine a rendu hommage à l’une de ses légendes avec une formation spéciale d’avions en survol, traditionnellement connue sous le nom de Missing Man, alors qu’un jet se retire de la formation et s’élève pour représenter l’esprit du soldat tombé.
L’hommage pour Rosemary était d’autant plus significatif, alors que les quatre avions qui volaient en formation pour elle étaient tous pilotés par des femmes pour lesquelles elle a aidé à préparer la voie.
Il y avait des antécédents d’aviateurs dans la famille de Rosemary, car son père avait servi dans l’armée de l’air. Il est mort dans un accident d’avion alors qu’elle n’était qu’une enfant, mais cela n’a pas empêché Rosemary de rêver de monter vers le ciel.
À 17 ans, elle avait obtenu sa licence de pilote privé et elle a été la première femme à obtenir son diplôme du programme d’aéronautique de l’université Purdue. Rosemary venait tout juste d’atteindre l’âge adulte lorsque la marine a permis à son premier groupe de huit femmes pilotes de participer au programme d’entraînement aérien. Ses missions comprenaient des essais aériens et des essais d’armes. En 1982, elle est devenue officier des opérations navales de surface, où elle a volé à partir du porte-avions USS Lexington.
En brisant les murs l’un après l’autre, Rosemary se souvenait des Afro-Américains qui l’avaient précédée, autrefois considérés comme des soldats de seconde classe. « Mes modèles étaient des Afro-Américains qui avaient été à l’avant-garde de l’intégration de leur nationalité, dans les forces armées », a-t-elle dit, selon le quotidien The Independent. « J’ai étudié beaucoup de leçons qu’ils ont dû transmettre. »
En ce qui concerne Rosemary, la plus importante politique qu’il fallait changer était l’interdiction faite aux femmes de la marine de participer aux combats. Lorsqu’il a été signalé que des femmes pilotes étaient harcelées par d’anciens commandants, elle a fait remarquer que l’interdiction des femmes à se battre était en partie responsable de la situation.
« Si on ne peut pas partager les mêmes risques et les mêmes dangers dans un travail exigeant, alors on n’est pas égaux », a affirmé Rosemary. « Alors il ne reste aux personnes intolérantes qu’un petit pas à faire avant de décider : ‘Donc, je peux vous harceler et je peux m’en tirer facilement.' »
Rosemary et les autres femmes de la marine ont gagné la cause et, en 1993, l’interdiction des femmes à participer aux missions de combat a été levée. Elle a continué à servir jusqu’à sa retraite, en 1997. Après avoir obtenu une maîtrise à école nationale de la guerre National War College, elle a servi d’adjointe aux chefs d’état-major interarmées du Pentagone. À sa retraite, elle a enseigné à l’université du Tennessee et a continué à inspirer la génération suivante de femmes pilotes.
Pour les femmes pilotes qui ont eu l’honneur de participer à l’hommage d’avions en survol, ce fut une expérience émouvante.
« Sans la capitaine et ses contemporaines […], nous n’aurions pas pu faire ce que nous avons fait, aujourd’hui, en son honneur », a déclaré le lieutenant Emily Rixley, au quotidien américain Knoxville News Sentinel.
Le commandant Stacy Uttecht est d’accord : « C’est probablement la chose la plus formidable que j’aie faite en 19 ans de carrière », dit-elle.
Le mari de Rosemary, Tommy Mariner, a dit à la chaîne ABC que « son véritable but n’avait pas été d’être exceptionnelle, mais d’être la première personne qui ouvre la porte, tout en la laissant ouverte aux autres pour qu’ils puissent la suivre ». Le magnifique hommage que l’équipe entièrement féminine lui a rendu dans le ciel prouve que son héritage a porté ses fruits.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.