La Corée du Nord a été accusée jeudi devant le Conseil de sécurité de l’ONU de violations « atroces » et « inimaginables » des droits humains contre sa population afin de développer ses programmes d’armements nucléaire et balistique, sous sanctions internationales.
« Nombre de violations auxquelles je me réfère soutiennent la croissance de la militarisation de la RPDC (République populaire démocratique de Corée) », a déclaré devant le Conseil, par liaison vidéo, le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme Volker Türk.
À la demande des États-Unis qui président en août le Conseil de sécurité, une réunion publique de deux heures – la première depuis 2017 – a été exclusivement consacrée aux droits humains en Corée du Nord.
« L’isolement » et les « punitions »
Par exemple, a détaillé M. Türk, « le recours à grande échelle du travail forcé – y compris de prisonniers politiques, d’écoliers pour les récoltes –, la confiscation des salaires de travailleurs à l’étranger, tout cela soutient l’appareil militaire de l’État et sa capacité à fabriquer des armes ».
Le Conseil a également invité un jeune « représentant de la société civile », qui a fui la Corée du Nord et dont la famille s’est réfugiée en Corée du Sud. Lisant un texte en anglais, Ilhyeok Kim a dénoncé « l’isolement » et les « punitions » de la population nord-coréenne, « le sang et la sueur » du peuple pour « la vie luxueuse des dirigeants ». « Mais le gouvernement n’en a cure, il se soucie uniquement de préserver son pouvoir en développant des armes nucléaires et en diffusant sa propagande pour justifier ses actes », a affirmé le jeune homme.
« Les violations et atteintes des droits humains que vous venez de relater sont si atroces qu’elles sont inimaginables », lui a répondu, émue, l’ambassadrice des États-Unis aux Nations unies, Linda Thomas-Greenfield.
Sanctions internationales depuis 2006
Selon la diplomate, « le contrôle totalitaire et répressif de la société par (le dirigeant nord-coréen) Kim Jong Un et la négation à grande échelle des droits humains et des libertés fondamentales assurent au régime des ressources pour développer ses programmes illégaux d’armes de destruction massive et de missiles balistiques ».
La Corée du Nord est soumise depuis 2006 à des sanctions internationales, accrues à trois reprises en 2017. Les mesures prises cette année-là à l’unanimité par le Conseil de sécurité pour contraindre Pyongyang à interrompre ses programmes d’armements nucléaire et balistique limitent notamment ses importations de pétrole.
Depuis 2017, le Conseil de sécurité est désuni sur la Corée du Nord. En mai 2022, le Parti communiste chinois et la Russie avaient mis leur veto à une résolution imposant de nouvelles sanctions et aucune résolution ou déclaration du Conseil n’ont été adoptées depuis, malgré plusieurs tirs de missiles nord-coréens.
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