À Marseille, cinq minutes pour récupérer des affaires… ou pas

Par Epoch Times avec AFP
11 avril 2023 09:40 Mis à jour: 11 avril 2023 09:50

Des habitants de rues proches de la rue de Tivoli, site de l’explosion meurtrière qui a soufflé un immeuble à Marseille, évacués après la catastrophe, ont pu brièvement lundi retourner prendre quelques affaires dans leurs appartements, accompagnés par les secours.

Un total de 61 logements ont ainsi pu être revus par leurs occupants, très vite, selon les pompiers. L’opération se poursuivra mardi. Que prendre avec soi dans un appartement où l’on vivait, quand on ne sait pas quand on reviendra chez soi ? Un choix difficile où l’on « oublie toujours quelque chose », ont raconté à l’AFP des habitants évacués. Un total de 220 logements dans une trentaine d’immeubles ont été évacués, en raison des risques de fragilisation causés par l’explosion qui a soufflé le 17 rue de Tivoli, et tous ne sont pas accessibles.

« Juste quelques minutes » escortée d’un pompier

Alhil Villalba, 33 ans, était sortie dans Marseille la nuit de l’effondrement du 17 rue de Tivoli. Quand elle est arrivée près de son immeuble, tout proche du sinistre, à 01h00 du matin dimanche, la police bloquait l’accès. « Vers 04h00 du matin, un policier m’a dit ‘il faut que tu te trouves un espace où dormir ce soir, on va pas pouvoir te laisser rentrer ». Elle trouve refuge sur le canapé d’un voisin. À 09h00, dimanche, elle est réveillée par les bruits des pompiers ouvrant les portes de son immeuble. Ils autorisent Alhil à « monter deux minutes » dans son appartement. « J’ai pris mon ordinateur, quelques vêtements, ma brosse à dents, et j’ai oublié plein de trucs comme ma carte Vitale, mes téléphones pour mon travail, j’étais sous le stress », explique la jeune femme. Hébergée temporairement chez une amie, elle a pu revenir dans son appartement lundi, « juste quelques minutes », escortée d’un pompier. « J’ai récupéré une valise avec quelques affaires pour moi, pour mon copain qui revient demain, son vélo qu’il utilise pour le travail… »

« Le pire, c’est de ne pas savoir combien de temps ça va durer. On n’a pas été impacté directement par l’effondrement mais il y a quand même des conséquences. Ce qui m’angoisse le plus c’est de pas savoir où je vais vivre, s’il faut que je me trouve un nouvel appartement… », dit cette employée du secteur privé, qui télétravaillait chez elle habituellement.

On ne sait pas combien ça peut durer

Richard Lelong, ancien commerçant, réside depuis 35 ans au 48 rue Abbé de l’Epée, quasiment au coin de la rue de Tivoli. « Là on retourne à l’hôtel, on ne peut pas regagner notre appartement. On est logé par la Ville, dans un appart-hôtel. C’est bien, c’est propre.

On n’a aucune famille sur Marseille, comme on était obligés de partir de là, on devait bien aller quelque part, donc ils nous ont trouvé cet hôtel. Au départ, ils nous ont dit ‘prenez vos affaires pour un jour’, donc on a pris pour un jour. En plus, on a eu cinq minutes pour partir. En cinq minutes, on prend les médicaments si on a des médicaments à prendre, les papiers et un rechange.

Mais on s’est rendu compte qu’on manquait de plein de choses en réalité. Là on est revenu chercher les affaires parce qu’on ne sait pas combien ça peut durer, ça peut durer une semaine le temps qu’il y ait des experts qui viennent pour voir les immeubles, l’état dans lequel ils sont, ceux qui ont morflé et ceux qui ont moins morflé ».

Accès impossible rue Tivoli

Willy Verin, 37 ans, photographe et vidéaste, n’a quant à lui pas pu retourner au studio qu’il occupe depuis six ans, situé au rez-de-chaussée de l’immeuble au 19 rue de Tivoli, voisin de celui qui a été soufflé par l’explosion. « J’essaie d’aller tous les jours pour voir s’il y a au moins la possibilité de récupérer du matériel et pour l’instant c’est non. Les autres, dans les rues d’à côté, oui, mais la rue de Tivoli c’est impossible d’accès, on ne peut pas approcher.

Je discute beaucoup avec les pompiers, ils me disent que les vitrines sont cassées mais par contre dedans pour l’instant ça va. Je pense, j’espère que je pourrai retrouver quelque chose, mais ils ont peur qu’il tombe le 19, c’est ça le problème.

C’est angoissant c’est sûr, on ne sait pas comment ça va être après. Est-ce qu’on va trouver un autre local, réussir à avoir un autre matériel ou pas ? C’est ça qui est difficile. Je n’ai aucun échéancier pour l’instant. J’ai envoyé un mail à mon assurance. J’attends. J’espère. »

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