Toute manifestation est de nouveau interdite à Marseille à compter de samedi après-midi, les transports en commun s’arrêteront à 18H00 et des renforts des forces de l’ordre sont mobilisés pour tenter d’éviter de nouvelles violences après une nuit marquée par des heurts et des pillages.
En ce jour d’obsèques du jeune Nahel, 17 ans, tué par un policier lors d’un contrôle routier en région parisienne, les autorités craignent de nouvelles manifestations de colère et des débordements violents : la préfète de police des Bouches-du-Rhône a pris un arrêté interdisant « toute manifestation entre samedi 14H00 et dimanche 7H00 ».
Les métros, tramways et bus s’arrêteront à 18H00, dans cette ville très étendue, deux fois et demie plus grande que Paris.
La préfecture de police a aussi annoncé un renfort massif de CRS, l’engagement des blindés et de deux hélicoptères de la gendarmerie. Ces derniers, avec un avion de la police, survoleront la ville toute la nuit pour aider à repérer les incidents.
Plusieurs quartiers de la ville tentaient de panser leurs plaies samedi, ont constaté des journalistes de l’AFP, après une nuit de heurts entre des groupes de jeunes très mobiles et les forces de l’ordre et surtout des pillages de magasins qui ont conduit à l’interpellation de 95 personnes.
Habitants et commerçant sidérés
Dans les quartiers populaires du nord de Marseille, les violences de la veille ont sidéré les habitants comme ce commerçant qui a assisté impuissant au pillage des boutiques du centre commercial Le Merlan où 30 jeunes ont été interpellés.
« Ils sont venus spécialement pour casser, voler et repartir. Moi j’étais là jusqu’à 5H00 du matin, de très très jeunes filles et garçons repartaient avec des sacs remplis, on est vraiment dégoûté de ce qu’il se passe. C’est une première ici. La mort de Nahel c’est la goutte d’eau, derrière qu’est-ce qu’il y a ? Le manque de pouvoir d’achat ? L’ennui ? La vérité on a peur maintenant (…) on est désespéré, raconte à l’AFP Youcef Bettahar.
À ses côtés, les employés s’affairent à ramasser les débris de verre de la façade d’un opticien, à côté une boutique de chaussures n’est plus qu’un champ de boîtes vides. Des grandes planches en bois arrivent pour sécuriser les façades.
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