L’Arménie est sous la menace d’une invasion de l’Azerbaïdjan, qui procède avec la Turquie à des manœuvres militaires à sa frontière, redoute l’ambassadrice arménienne à Paris, ce que nie son homologue azerbaïdjanaise, pour qui ces exercices prévus sont sans conséquence.
« La guerre en Ukraine et la guerre en Israël sont très graves mais cela ne doit ni éclipser, ni faire oublier les menaces qui pèsent sur l’Arménie », a déclaré à l’AFP Hasmik Tolmajian, selon laquelle « la situation est également grave dans le Caucase du sud ».
L’Azerbaïdjan pourrait « avancer des pions en Arménie »
« Les bouleversements géopolitiques sont des moments propices pour les pays autoritaires qui veulent en profiter », avertit-elle, laissant entendre que l’Azerbaïdjan pourrait mettre à profit le fait que la communauté internationale soit concentrée sur d’autres fronts pour avancer des pions en Arménie.
Les tensions ont redoublé entre ces deux pays depuis la reconquête militaire éclair par les forces azerbaïdjanaises le mois dernier du Haut-Karabakh, qui était depuis une trentaine d’années aux mains de séparatistes arméniens. Plus de 100.000 Arméniens du Karabakh, soit la quasi-totalité de cette population, ont fui en Arménie. Avant cela, Azerbaïdjan et Arménie s’étaient opposés pendant deux guerres pour le contrôle de cette enclave montagneuse, l’une dans les années 1990 à la dislocation de l’URSS, l’autre à l’automne 2020, remportée par Bakou.
L’Arménie craint désormais que son voisin, plus riche, mieux armé et soutenu par la Turquie, ne cherche à pousser son avantage et en particulier qu’il ne soit tenté de relier par la force l’enclave du Nakhitchevan au reste de son territoire en attaquant des régions méridionales arméniennes.
Un « échange d’expériences »
Interrogée par l’AFP sur la portée des manœuvres militaires qui ont commencé lundi dans le Nakhitchevan, Leyla Abdullayeva s’est toutefois voulue rassurante : « Des exercices à différents niveaux ont lieu régulièrement entre les armées de l’Azerbaïdjan et de la Turquie », a-t-elle dit.
« L’exercice tactique conjoint ‘‘Mustafa Kemal Atatürk-2023’’, dédié au 100e anniversaire de la création de la République de Turquie, se déroule conformément à l’accord de coopération dans le domaine militaire conclu » entre les États, a expliqué la diplomate. L’objectif est un « échange d’expériences », a-t-elle également fait valoir.
Ces derniers mois, elle avait déclaré à l’AFP que l’Azerbaïdjan n’avait aucun intérêt à se lancer dans une guerre car il a beaucoup investi sur le plan économique. « La guerre n’est pas le choix de l’Azerbaïdjan. Notre choix c’est la paix, notre choix ce sont les négociations diplomatiques », avait-elle aussi affirmé mi-septembre.
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