Le remplacement du platelage en bois du pont des Arts, passerelle piétonne qui enjambe la Seine en plein cœur de Paris, a débuté mardi après des années de critiques envers la mairie pour son état délabré.
Annoncée pour 2022, la rénovation a débuté par l’enlèvement d’une partie du tablier de bois, laissant entrevoir le fleuve en contrebas, sous la structure en acier. Le remplacement de 1600 m2 de bois (1,8 million d’euros), doit s’étaler sur deux phases jusqu’au début septembre, le pont étant rénové de chaque côté de sa longueur afin de rester accessible.
Un bois exotique d’Afrique, le badi ou bilinga, a été choisi car « très résistant », a expliqué Ambroise Dufayet, chef de la section Seine et ouvrages d’art à la Direction de la voirie. Ce « bois un peu plus clair, mais qui commence à se patiner », sera amené par péniche, en quatre étapes, de Bonneuil-sur-Marne (Val-de-Marne) où sera renvoyé l’ancien revêtement en chêne qui datait de 2005, selon M. Dufayet.
Critiques d’entretien retardé
« Vous en avez mis du temps ! Fallait pas être pressés… », a réagi un passant, en interpellant les adjoints de la maire PS Anne Hidalgo, fustigée par le mouvement Saccage Paris qui lui reproche le manque d’entretien du patrimoine de la capitale. Entre les rafistolages, les trous ou les planches qui se soulevaient, l’état délabré du pont était un sujet récurrent pour ses opposants.
Le maire LR du VIe arrondissement Jean-Pierre Lecoq a refusé de se rendre au lancement du chantier, déplorant que la rénovation débute « des années après ses premières demandes (…) ». L’adjointe (PS) au patrimoine Karen Taïeb a défendu des « temps incompressibles » pour les services municipaux. « Il y a beaucoup de chantiers en ce moment », a ajouté l’adjoint (PCF) à la construction Jacques Baudrier, soulignant que les trois passerelles du canal Saint-Martin avaient aussi dû être rénovées récemment. Les adjoints à l’urbanisme Emmanuel Grégoire (PS) et à la voirie David Belliard (EELV) ont rappelé le doublement récent du budget lié à l’entretien de la voirie.
Un million de « cadenas d’amour »
Aussi appelé passerelle des Arts, le pont relie l’Institut de France et le musée du Louvre. Construit entre 1801 et 1804, réservé aux piétons, il a été restauré plusieurs fois après un bombardement et des accidents de navigation, et reconstruit entre 1982 et 1984. En 2014, une partie du grillage du pont s’était effondrée sous le poids d’un million de « cadenas d’amour » qui avaient fini par peser des dizaines de tonnes. La mairie avait remplacé les grillages par des panneaux de verre avant d’empêcher leur réinstallation.
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