À Rafah, des dizaines de déplacés morts brûlés dans leurs tentes, Israël parle d’une attaque contre un complexe abritant des terroristes

Par Epoch Times avec AFP
27 mai 2024 11:57 Mis à jour: 27 mai 2024 19:05

La présidence palestinienne et le Hamas ont accusé Israël d’avoir commis un « massacre » en visant un centre pour personnes déplacées près de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, l’armée israélienne disant pour sa part avoir frappé un complexe dans lequel opéraient « d’importants terroristes ».

« Cet atroce massacre perpétré par les forces d’occupation israéliennes est un défi à toutes les résolutions internationales », a écrit la présidence palestinienne dans un communiqué, accusant Israël d’avoir « délibérément visé » le camp de personnes déplacées de Barkasat, géré par l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) au nord-ouest de Rafah.

Le Croissant-Rouge palestinien a déclaré que ses ambulances avaient transporté « un grand nombre » de personnes tuées ou blessées lors de l’attaque. Selon les autorités du Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, au moins 35 personnes ont été tuées et des dizaines d’autres blessées dans ce bombardement.

L’armée israélienne a affirmé pour sa part qu’un de ses avions avait « frappé un complexe du Hamas à Rafah dans lequel opéraient d’importants terroristes », dont deux responsables du mouvement en Cisjordanie, Yacine Rabia et Khaled Nagar.

« La frappe a été menée contre des cibles légitimes au regard du droit international, grâce à l’utilisation de munitions précises et sur la base de renseignements précis indiquant l’utilisation de la zone par le Hamas », a-t-elle dit dans un communiqué. Elle a en outre indiqué « avoir connaissance d’informations selon lesquelles plusieurs civils dans la zone ont été blessés ».

L’armée israélienne multiplie depuis le 7 mai les opérations pour détruire les derniers bataillons du Hamas à Rafah. Les combats se sont poursuivis durant le weekend, malgré une décision vendredi de la Cour internationale de justice (CIJ) ordonnant à Israël de suspendre ses opérations dans ce secteur essentiel à l’entrée de l’aide humanitaire.

Des frappes dans d’autres zones de Rafah ont également été signalées dimanche en fin de journée. L’Hôpital Koweïtien a dit avoir reçu les corps de trois personnes, dont celui d’une femme enceinte.

Une riposte à des tir de roquettes

À Tel-Aviv et dans le centre d’Israël, des sirènes d’alerte ont retenti dimanche après-midi pour la première fois depuis des mois. L’armée israélienne a fait état de huit roquettes tirées depuis Rafah, et a dit avoir bombardé cette ville en riposte.

Selon un haut-responsable israélien, une réunion du cabinet de guerre israélien se tenait dans la nuit de dimanche à lundi, afin d’évoquer les efforts destinés à obtenir une libération d’otages, retenus à Gaza depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre qui a déclenché la guerre.

Le pays du Golfe s’inquiète du fait que « les bombardements vont compliquer les efforts de médiation en cours et entraver les efforts visant à parvenir à un accord pour un cessez-le-feu immédiat et durable dans la bande de Gaza », selon un communiqué du ministère qatari des Affaires Étrangères.

Le Qatar, les États-Unis et l’Égypte sont engagés depuis des mois dans des pourparlers visant à obtenir une trêve dans le territoire palestinien dévasté par près de huit mois de guerre.

Peu avant une réunion du cabinet de guerre dimanche soir à Tel-Aviv, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accusé le chef du Hamas dans le territoire palestinien, Yahya Sinouar, de « continuer d’exiger la fin de la guerre, le retrait des forces de défense israéliennes de la bande de Gaza et de laisser le Hamas intact, afin qu’il puisse perpétrer encore et encore les atrocités du 7 octobre », a déclaré son bureau dans un communiqué, ajoutant que le Premier ministre « s’y opposait fermement ».

Un point de passage humanitaire

Le point de passage de Rafah, à la frontière avec l’Égypte, qui permettait l’acheminement de l’aide humanitaire, a été fermé après le lancement de l’opération terrestre israélienne.

« Nous souffrons (…) de la faim, de la soif et d’un manque cruel d’aide », raconte à l’AFP Moaz Abou Taha, un Palestinien de 29 ans, depuis cette ville qu’ont fui quelque 800.000 personnes au cours des deux dernières semaines, selon l’ONU.

L’Égypte, qui refuse de rouvrir le terminal de Rafah tant que les troupes israéliennes contrôlent le côté palestinien, a annoncé dimanche que des camions d’aide en provenance du territoire égyptien ont commencé à entrer dans la bande de Gaza par le point de passage israélien de Kerem Shalom, selon Al-Qahera News.

D’après ce média, un total de « 200 camions » se sont dirigés vers Kerem Shalom, sans préciser combien de véhicules avaient passé les contrôles.

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