ACTUALITÉS

Abandon de la « technique d’étranglement », des syndicats policiers appellent à la grève des interpellations

juin 11, 2020 12:27, Last Updated: juin 11, 2020 12:27
By

Lundi 8 juin, les annonces du ministre de l’Intérieur Christophe Castaner et notamment l’interdiction de la « technique d’étranglement » a suscité des réactions auprès des syndicats policiers.

D’après Denis Jacob, secrétaire général du syndicat Alternative Police CFDT, « la révolte policière n’est pas loin ».

Le 9 juin sur LCI, M. Jacob a expliqué : « Puisqu’on nous retire les moyens de faire notre travail en toute sécurité, arrêtons tout simplement de le faire. Puisque nous n’avons pas la capacité de pouvoir maîtriser un individu récalcitrant avec les gestes techniques d’intervention qui nous sont enseignés, arrêtons ». 

« Nous demandons à nos collègues de ne plus procéder à l’arrestation d’individus récalcitrants s’ils n’ont pas les moyens de le faire de manière sécurisée », a-t-il lancé sur BFMTV.

« On en sera réduit au combat de rue »

Selon Frédéric Lagache du syndicat Alliance, la « technique d’étranglement » est « la seule technique qui permette de maîtriser un individu dont le poids est supérieur ». « Sinon, on en sera réduit au combat de rue ou à l’utilisation du taser », estime-t-il.

Le taser bloque le système nerveux à quelques mètres de distance. Ce pistolet à impulsion électrique reste une arme qui peut s’avérer mortelle. En 2019, une personne est décédée en France.

« Droit à la présomption d’innocence »

M. Lagache s’inquiète également des propos du ministre sur les suspensions d’agents en cas de « suspicions de racisme » avérées.

« Soit c’est avéré, soit c’est une suspicion. Mais en tout cas, le policier a le droit à la présomption d’innocence comme tout un chacun. Il faut attendre la fin de l’enquête avant de suspendre. On n’est pas des sous-citoyens ».

« On se sert de nous comme une variable face à l’opinion publique »

Même interrogation pour Yves Lefebvre du syndicat Unité-SGP-Police. « Si quelqu’un refuse de se faire interpeller et si on n’a plus la clé d’étranglement, qu’est-ce qu’on fait ? »

« Le ministre aurait dû nous informer avant. Si on nous dit qu’on la remplace par une meilleure technique d’intervention, on sera preneur. Mais il faudra des mois, voire des années avant que tout le monde y soit formé ».

Yves Lefebvre aurait souhaité « que Christophe Castaner réaffirme que l’immense majorité des policiers ne sont pas racistes et sont républicains ». « J’ai l’impression qu’on se sert de nous comme une variable face à l’opinion publique ».

« Une fébrilité du politique »

« Il y a les annonces politiques et le réalité du terrain. On dirait que l’on vit dans un monde de bisounours où tout le monde est gentil sauf les policiers qui sont méchants », ironise son homologue de l’Unsa-Police Philippe Capon.

Pour le secrétaire général du syndicat Synergies-Officiers, Patrice Ribeiro, « toutes les annonces ne sont pas contestables, en particulier celles participant à la lutte contre le racisme, mais on a le sentiment d’être des victimes expiatoires. On sent une fébrilité du politique », note-t-il.

Des appels sur Twitter

Dans un tweet du 9 juin, Alliance PN considère que la fin de la technique de l’étranglement les empêchera de procéder à l’interpellation « d’individus violents alcoolisés ou drogués » et appelle les forces de l’ordre à cesser les arrestations, « afin de ne pas être traduit devant le tribunal correctionnel pour violences policières ».

« Dès à présent, face à une situation incompréhensible et en l’absence de directive précise de nos grands responsables, l’UNSA Police demande aux collègues de ne prendre aucun risque dans l’accomplissement de leurs missions », a indiqué Unsa Police sur Twitter.

 

— Epoch Times est un média indépendant, différent des autres organisations médiatiques. Nous ne sommes influencés par aucun gouvernement, entreprise ou parti politique. Notre objectif est d’apporter à nos lecteurs des informations factuelles et précises, en étant responsables envers notre lectorat. Nous n’avons d’autre intention que celle d’informer nos lecteurs et de les laisser se faire leur propre opinion, en utilisant comme ligne directrice les principes de vérité et de tradition.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.

Voir sur epochtimes.fr
PARTAGER