En s’approchant de la porte de First State Gymnastics Inc (le club de gymnastique de la ville de Newark à Delaware, aux États-Unis), des photos de Morgan Hurd couvrant la salle et une affiche grandeur nature de sa victoire aux Championnats du monde de gymnastique artistique de 2017 saluent tous ceux qui viennent au gymnase.
Morgan est la première gymnaste d’élite du Delaware et du First State Gymnastics.
« Il n’y a pas vraiment de secret », a déclaré Morgan Hurd au sujet de son succès. « Juste du dévouement et beaucoup de travail. »
Sa petite taille et le fait d’être la seule gymnaste à porter des lunettes la rendent différente des autres gymnastes au sol, et l’histoire réconfortante qui se cache derrière la quintuple médaillée du monde la distingue des autres.
Il y a 18 ans, Morgan a été laissée sur les marches d’un hôpital de Wuzhou, en Chine, alors qu’elle était petite. Le destin l’a amenée dans une famille aimante et elle est devenue une étoile brillante aujourd’hui.
« J’ai la chance d’avoir été adoptée dans une si merveilleuse famille et de vivre une si belle vie », a déclaré Morgan.
Sherri Hurd, la mère adoptive de Morgan, avait toujours voulu un enfant.
« Je veux qu’elle sache qu’elle a été la meilleure décision que j’aie jamais prise dans ma vie », a déclaré Sherri. « Elle n’a pas de prix. »
Le bébé FedEx
Sherri a commencé à s’intéresser à l’adoption internationale, et sa première rencontre avec l’agence d’adoption portait sur le processus d’adoption en Chine.
Elle a rencontré un couple qui venait de ramener leur enfant de Chine.
« J’étais genre, wow, je pourrais faire ça. » Elle était convaincue après avoir écouté leur témoignage. « Je savais que j’aurais cette magnifique fille en Chine. Et que je pourrais lui donner une vie, une belle vie. »
Après des tonnes de paperasse et des mois d’attente, le jour est finalement arrivé après environ 2 ans. Sherri se souvient encore de ce jour comme si c’était hier.
« Ils m’ont dit que mon colis FedEx arrivait, contenant toutes les informations au sujet de Morgan. » Il venait de Chine.
Ce jour-là, elle a attendu le livreur de FedEx.
« Il est sorti de son camion. Et il montait sur mon trottoir. Et j’ai dit : Pouvez-vous attendre ? », dit-elle en riant. « Je peux prendre une photo de vous ? […] Mon futur bébé est lié à ce paquet. »
Toutes les informations et les photos de Morgan étaient dans ce paquet. « Je me souviens que j’avais 24 heures pour décider si elle était le bébé que je voulais adopter. » Sherri savait que c’était son bébé.
Deux autres mois passèrent et finalement, Sherri arriva en Chine par Hong Kong pour aller chercher sa fille.
« Ils sont entrés dans la chambre d’hôtel […] un par un et ils sont sortis pour nous donner notre bébé », se souvient-elle. « J’étais la famille numéro 4. »
« Morgan pleurait, pleurait et pleurait », se souvient Sherri. La petite fille n’avait pas encore réalisé qu’elle aurait un foyer.
Après environ 8 heures de pleurs, elle s’est finalement arrêtée et s’est endormie. Le deuxième matin, elle s’est réveillée avec un sourire sur le visage.
« Ça y était… nous étions liées », dit Sherri. « Elle ne voulait plus aller nulle part sans moi à partir de ce moment-là. »
Sherri n’avait jamais réalisé à quel point elle pouvait aimer un enfant avant d’avoir Morgan. « Elle est tout pour moi, il n’y a rien que je ne ferais pas pour mon enfant. »
Petite fille, grands rêves
Quand Morgan avait 3 ans, Sherri l’a inscrite à différents sports pour la garder active. Elle a essayé le foot, le base-ball, le patin à glace, le ballet et la gymnastique.
Peu à peu, en grandissant, elle a abandonné d’autres sports, mais elle revenait toujours vers la gymnastique.
« Quand on pratique la gymnastique, on a une relation d’amour-haine très forte avec elle », a dit Morgan. « Parfois on déteste ça parce que c’est très difficile, et ça prend beaucoup de temps, et c’est fatigant. Mais en même temps, on ne saurait pas quoi faire sans elle. »
À l’âge de 6 ans, elle a commencé à s’entraîner avec l’entraîneur Slava Glazounov, qui est toujours son entraîneur maintenant.
Quinze ans plus tard, à l’âge de 18 ans, elle est maintenant fière d’être membre de l’équipe nationale féminine des États-Unis.
« Je n’ai jamais vraiment pensé que j’en étais capable. J’étais simplement reconnaissante d’avoir été sélectionnée dans l’équipe nationale », se souvient-elle au moment où elle a remporté la médaille en 2017.
« Aller aussi loin n’est pas sans difficultés. Je garde toujours mon objectif à l’esprit et je me dis toujours : Je veux que tout en vaille la peine », dit-elle.
« Il y a eu des fois dans le passé où j’ai pensé à arrêter. Mais ensuite, je me souviens que j’ai un objectif et que je veux l’atteindre », a dit Morgan.
En dehors du gymnase, elle essaie de ne pas penser à la gymnastique, mais de passer du temps avec ses livres et ses amis.
« Je m’occupe avec d’autres activités juste pour m’en distraire. Et quand je suis au gymnase, je me concentre sur une seule compétence à la fois », dit-elle.
Pour Morgan, la gymnastique à ce niveau est une bataille mentale.
Mais elle a un rêve, et elle travaillera dur et fera de son mieux pour que ce rêve devienne réalité, a dit Sherri.
« Je veux que les gens sachent qu’elle a parcouru tout ce chemin difficile depuis le début. Elle avait des visions et des rêves de ce qu’elle voulait faire et accomplir. Et puis j’étais juste là pour la soutenir. »
L’entraîneur Slava l’entraîne depuis plus de neuf ans, avec des hauts et des bas.
« C’est une jeune fille spéciale, différente de la plupart, très déterminée, concentrée, dévouée à la gymnastique », dit-il. « La gymnastique, c’est tomber et se relever, et elle le sait. »
À la recherche de ses racines
Morgan a terminé son école cette année et prévoit de fréquenter une université en Floride après une année entièrement consacrée à la gymnastique.
« Pour être honnête, je ne veux pas la laisser partir », a déclaré l’entraîneur Slava.
Morgan n’a pas encore décidé quoi étudier, car à part la gymnastique, il n’y a rien qui l’attire vraiment.
« Beaucoup de mes amis veulent devenir physiothérapeutes ou quelque chose comme ça, et cela ne m’a jamais vraiment intéressée », dit-elle.
Mais une chose est sûre. « Je veux visiter la Chine », dit-elle. « Ma mère avait dit qu’elle m’emmènerait après le lycée. Mais je lui ai dit qu’avant, je serait super impliquée dans la gymnastique et que j’allais devoir reporter ça pour l’instant. Mais j’ai finalement envie d’y aller. »
Morgan a dit qu’elle n’a jamais songé à retrouver ses parents biologiques, car elle n’avait plus aucune information. La seule chose qu’elle se demande encore, c’est pourquoi elle a été abandonnée.
« Je n’ai même pas de ressentiment, ni de colère ou quoi que ce soit… Juste par pure curiosité », dit-elle.
Ce n’est pas grave pour Morgan, car elle est satisfaite de ce qu’elle a maintenant.
« Ma mère me soutient beaucoup », dit-elle. « Elle est toujours là pour moi. »
Bientôt, elles retourneront en Chine toutes les deux pour visiter le pays après 18 ans, sans doute pour renouer avec la culture d’origine de Morgan.
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