L’association militante L214 comparaîtra en octobre devant le tribunal correctionnel de Pau pour avoir filmé des images d’animaux maltraités dans une « propriété privée », l’abattoir de Mauléon (Pyrénées-Atlantiques), et les avoir diffusées en 2016, a indiqué jeudi l’avocat de salariés.
Les vidéos, prises en secret à Mauléon, montraient des animaux mal étourdis, des moutons saignés encore conscients, voire un agneau écartelé vivant.
« Nous filmons pour dénoncer un système et pas des personnes. Notre intention n’est pas de leur nuire. On soulève d’ailleurs aussi la question du travail d’ouvrier d’abattoir, qui est brutal pour les personnes », s’est défendu Brigitte Gothière, porte-parole et cofondatrice de l’association L214, interrogée par l’agence France Presse (AFP).
« Pour avoir un moment de vérité sur ce qui se passe dans les abattoirs, il faut le filmer quand il fonctionne et il y a évidemment des ouvriers sur les images », a-t-elle poursuivi, soulignant la nécessité « d’un débat de fond » qui ne se déclenche pas « seulement avec des arguments » mais « en montrant la réalité ».
« Les salariés avaient déposé plainte depuis le début de ce dossier », a indiqué Antoine Tugas, avocat de trois des quatre salariés condamnés depuis dans cette affaire et qui ont porté plainte.
« Ils estiment que la captation de ces images est illégale, il n’y pas de raison que L214 ne soit pas poursuivi », a-t-il ajouté, confirmant une information de France Bleu Béarn.
L’association devra également répondre « d’atteinte à la vie privée », après la diffusion de ces images. Les trois employés filmés réclameront aussi des dommages et intérêts.
À la suite de leur diffusion en mars 2016, l’ancien directeur de l’établissement et quatre salariés avaient été condamnés le 29 octobre à des peines allant de six mois de prison avec sursis à des amendes, de 80 à 910 euros, pour « tromperie » et « maltraitance animale ».
Dans un premier temps, le parquet de Pau, saisi du dossier, avait proposé à L214 une comparution en reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), à laquelle l’association ne s’est pas présentée.
« Quand on se rend à une CRPC, c’est pour reconnaître une culpabilité, et il était hors de question qu’on y aille. On a fait un travail d’information et on a bien fait attention de flouter les visages des salariés que l’on voit sur les images », a réagi la porte-parole de L214.
D. S avec AFP
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