Le père d’une lycéenne qui s’était vue refuser l’entrée du lycée pour port de l’abaya, comparaissait ce jeudi au tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand. Ayant menacé de mort le proviseur du lycée, il a écopé de trois mois de prison avec sursis.
Les fait s’étaient déroulés le 7 septembre dernier, après que cette lycéenne se soit faite refoulée du lycée par trois fois alors qu’elle portait une abaya, tenue vestimentaire « non conforme » aux directives préconisées par l’Éducation nationale dans le cadre de la laïcité.
Le père de la jeune fille de 16 ans avait alors téléphoné au lycée Ambroise-Brugières, et furieux, avait menacé de mort le proviseur. « Il commence à me casser les c… Je vais lui couper la tête. Faut que ma fille vienne en minijupe pour rentrer ? » avait-il lancé à la secrétaire du lycée, reporte Le Parisien. Celle-ci, effrayée, avait alors passé la communication au CPE. Le père avait alors réitéré ses propos : « Il me casse les c… Il y en a qui cherchent à se faire égorger ! »
Ces propos, ce père de famille nie les avoir prononcé, et s’en excuse au passage. « J’ai juste insulté. Mais je n’ai pas menacé. J’étais énervé. Ils se fixaient tous sur ma fille. Je m’excuse. Cela n’arrivera plus. »
En effet, ce Franco-turc de 44 ans »parfaitement inséré » depuis son arrivée en France il y a plus de trois décennies, comme l’a rappelé la présidente du tribunal correctionnel à l’ouverture des débats, a été décrit comme calme.
« Je n’ai jamais eu affaire à la justice. Je n’ai pas de problème dans le travail. Je suis quelqu’un de discipliné », se décrit-il lui-même au tribunal, précisant qu’il est aussi « impliqué dans l’éducation de ses filles » et « place les lois au-dessus de ses convictions religieuses », reporte Le Parisien.
Parallèlement, son avocat, Me Jean-Louis Borie, a dénoncé « une affaire montée en épingle de toutes pièces », plaidant ainsi: « Il ne se souvient pas avoir prononcé ces propos. Ce n’est ni un fiché S, ni un islamiste radical! »
Menace et intimidation sur une personne chargée de mission publique
Ce procès se déroulant quelques jours seulement après l’assassinat du professeur Dominique Bernard à Arras par un islamiste, et dans un contexte international particulier, la présidente du tribunal correctionnel a aussi tenu à cadrer les débats dès le début: « Cette affaire a pris des proportions démesurées. Le tribunal souhaite apaiser les tensions, eu égard au contexte international. Le débat politique relatif à l’abaya n’a aucune raison d’être dans cette enceinte. Il faut laisser à cette affaire l’importance qu’elle mérite ».
De son côté, pour la partie civile, il était important de rappeler que les propos tenus par le prévenu « sous la colère dans le but de convaincre le proviseur de changer de décision », relevaient de la menace et de l’intimidation sur une personne chargée de mission publique, et donc passibles de sanctions pénales.
« Ces propos sont glaçants et ne permettent pas aux professeurs et aux proviseurs d’exercer leurs fonctions en toute quiétude », avait ajouté la procureur, réclamant une peine de six mois avec sursis, un stage de citoyenneté et interdiction de port d’arme pendant 5 ans.
La culpabilité du prévenu a finalement été reconnue, mais dans un contexte « d’apaisement et de fermeté », il a été condamné à 3 mois de prison avec sursis et un stage de citoyenneté, plus un euro symbolique d’amende à verser au proviseur.
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