États-Unis: des sans-abri sont payés 13,60 € de l’heure pour le nettoyage des espaces publics grâce à un programme urbain exceptionnel

Par Louise Bevan
10 novembre 2019 17:32 Mis à jour: 9 janvier 2020 20:44

À l’occasion du premier anniversaire du nouveau programme d’aide aux sans-abri d’un organisme sans but lucratif d’Austin, l’équipe derrière cette initiative célèbre son succès. Le programme paie 13,60 $ l’heure aux sans-abri pour nettoyer les espaces publics, et cela fonctionne si bien qu’il va se multiplier par deux.

Les sans-abri rencontrent souvent de nombreux obstacles pour trouver un emploi rémunérateur. Selon Austin Echo, le dénombrement ponctuel de 2019 a révélé qu’il y avait 2 255 personnes sans abri dans le comté de Travis en une journée.

En octobre 2018, The Other Ones Foundation d’Austin a réagi à la crise en inaugurant son programme Workforce First. Le programme offre aux sans-abri des emplois à l’extérieur afin de les aider à trouver leurs marques, à économiser en vue d’un logement permanent et à réduire la mendicité.

« La plupart du temps, nous sommes dans des espaces verts, un peu comme dans la nature sauvage, en train de travailler, de ramasser des ordures », a déclaré Chris Baker, directeur exécutif de The Other Ones Foundation, qui a déjà été lui-même sans-abri.

Jusqu’à maintenant, le programme a fourni plus de 130 emplois, ce qui représente un revenu gagné de plus de 91 000 € qui va directement dans les poches des employés sans abri ou à risque.

Gilbert Palacios, l’un de ces employés, a été embauché en février 2019. Gilbert affirme que Workforce First a changé sa vie.

« C’est très important », a-t-il dit dans une interview avec KVUE. « Tu peux avoir de l’argent dans ta poche. Tu peux avoir confiance en toi. Tu peux acheter tes propres billets de bus, ou tout ce dont tu as besoin. »

Regardant vers l’avenir, Gilbert est de nouveau convaincu qu’il peut trouver un emploi à temps plein et un logement permanent. « Les gens peuvent dire : ‘Hé, regardez ça. Vous vous souvenez de lui ? Regardez-le maintenant' », s’exclame Gilbert.

M. Baker voit des changements encourageants et visibles chez un grand nombre de ses employés. « Quand ils arrivent, il y a tellement de désespoir, tellement d’isolement », dit Chris Baker. « Ils deviennent membres de notre communauté et commencent à prendre les mesures nécessaires pour obtenir un emploi à temps plein. »

Selon Fox 7 Austin, jusqu’à présent 24 anciens sans-abri ont été logés de façon permanente grâce à ce programme.

Le site Web de Workforce First fournit de plus amples explications :

« Le programme identifie les travailleurs admissibles par le biais d’une combinaison d’organismes partenaires et de notre propre service d’approche dans la rue. La seule exigence pour participer au premier programme de workforce est qu’une personne soit ou ait été sans abri, qu’elle ait plus de 18 ans et qu’elle soit en train de mendier. »

Workforce First fournit le transport aller-retour aux lieux de travail, un déjeuner gratuit et 13,60 € de l’heure de travail à la fin de chaque journée de travail. Le processus d’embauche est simplifié, expliquent les organisateurs, en « éliminant tous les obstacles traditionnels au démarrage d’un emploi ».

« En supprimant ces obstacles et en ouvrant l’accès au travail », poursuit le site Web, « nous espérons faire un pas vers le rétablissement de la confiance et l’établissement d’une communauté avec des gens qui sont peut-être devenus méfiants ou qui ont peur de la société et de ses systèmes ».

La Ville d’Austin s’associe à The Other Ones Foundation, dans le processus de recrutement, et le financement pour la poursuite du programme est principalement généré par le travail accompli par les sans-abri.

M. Baker a estimé que son personnel a ramassé environ 60 tonnes de déchets dans les espaces négligés d’Austin au cours de l’année depuis l’avènement du programme. « Nous donnons aux [employés] un gilet et nous nous assurons qu’ils ont des pantalons longs, des bottes et des gants, mais nous emportons tout cela avec nous parce que nous savons que nous allons rencontrer ce genre de cas », dit Baker au site d’infos Fox 7.

Outre l’équipement, l’équipe de Workforce First aide ses employés à obtenir les pièces d’identité dont ils ont besoin pour chercher un emploi à temps plein ailleurs. Le programme est de plus en plus populaire.

Au début d’octobre 2018, pour célébrer le premier anniversaire du programme, M. Baker a salué le doublement de l’effectif du projet. Cet agrandissement devrait contribuer à réduire la longue liste d’attente d’environ 100 nouveaux employés.

La Other Ones Foundation fait même équipe avec la Veteran’s Foundation afin d’élargir la portée et les effectifs de ce programme. « Avec cette expansion, l’une des équipes avec lesquelles nous allons travailler, une équipe de sept personnes, sera composée exclusivement d’anciens combattants qui sont sans abri, dans un refuge et à la recherche de logements », a dit Baker à KVUE.

Le 16 octobre 2019, l’équipe de The Other Ones Foundation a affiché un message d’anniversaire sur Facebook :

« Hier, un an s’est écoulé depuis le lancement du programme pilote ‘Workforce First’. Nous sommes tombés amoureux de notre travail, de nos amis au service desquels nous travaillons et de nos partisans.

« Hier, nous avons commencé notre nouvelle année de WFF, en multipliant par plus de deux la capacité de production. Rien de tout cela n’est possible sans vous tous, et sans la myriade d’organisations qui nous ont soutenus. »

Traduction : dur de croire que c’est le même endroit !

« Bravo à eux, à vous tous et à nous. En avant toute ! Allons plus loin ! »

Pour les employés de Workforce First qui travaillent à l’extérieur pour le compte de la ville d’Austin, et pour les nombreux autres qui pourraient être recrutés dans l’année à venir, la beauté du projet va bien au-delà du rajeunissement des espaces publics ; c’est la véritable seconde chance de recommencer.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.