Un groupe de médecins prend position au sujet de meurtres, réalisés à grande échelle, par le régime chinois, sur des prisonniers de conscience, pour leurs organes. Il exhorte les autorités et les médecins américains à faire tout en leur pouvoir pour mettre fin à ces crimes.
Des « preuves accablantes » indiquent que le Parti communiste chinois (PCC) incarcère et prélève de force les organes de membres de groupes religieux, ethniques et autres minorités, en Chine, selon une déclaration publiée par l’Association des médecins et chirurgiens américains (Association of American Physicians and Surgeons, AAPS) au début du mois.
Le groupe appelle également le gouvernement américain et les médecins américains à cesser de former le personnel médical en provenance de Chine – ou de tout autre régime totalitaire – dans le secteur de la transplantation ou de toutes autres compétences pouvant être utilisées aux fins de ces crimes.
« Nous condamnons sans équivoque cette pratique. Elle est absolument barbare, inhumaine et contraire à l’éthique. Elle ne peut en aucun cas être justifiée », a déclaré à Epoch Times le Dr Richard Amerling, ancien président et actuel membre du conseil d’administration de l’AAPS. « Il n’est pas possible de prélever de force les organes d’une personne, c’est la plus flagrante violation [du principe] d’autonomie corporelle. »
« Essentiellement, ils exécutent une personne vivante en lui retirant son cœur, alors que, techniquement, elle est toujours vivante, [car] elle n’est pas en état de mort cérébrale. C’est absolument horrible. »
En 2019, le China Tribunal, un groupe d’experts indépendants, a conclu que le régime chinois réalise, depuis des années, des prélèvements forcés d’organes sur des prisonniers d’opinion, et ce « à grande échelle ».
Le tribunal conclu également que les pratiquants de Falun Gong emprisonnés constituent la principale source d’organes. Le Falun Gong est une pratique spirituelle persécutée de façon systématique par le régime chinois depuis plus de vingt ans. Les Ouïghours et d’autres minorités persécutées dans le nord-ouest de la Chine sont également à risque, de même que les Tibétains et les chrétiens des églises de maison, selon les experts.
Les premières allégations selon lesquelles le régime communiste tuerait des pratiquants du Falun Gong pour vendre leurs organes à des fins de transplantation ont fait surface en 2006. Depuis, de nombreuses enquêtes ont confirmé cette atrocité en détails.
« Il est difficile de faire face à cette forme de ‘Mal' », déclare le Dr Amerling. « Je pense que beaucoup de gens ont peur de regarder en face ce genre de choses. En ne les regardant pas, en les enfouissant sous le sable, en niant leur existence, la vie devient plus facile à bien des égards. »
« Or, une fois leur existence reconnu, [nous avons la responsabilité] de réagir. C’est trop barbare. Un pays civilisé ne peut pas laisser faire sans réagir. »
Selon le Dr Amerling, néphrologue depuis plus de 30 ans, les prélèvements forcés d’organes « doivent être condamnés avec force par l’establishment médical ».
« Il est absolument bouleversant et horrifiant de penser que cela se produit, que des personnes utilisent des connaissances médicales pour commettre des actes aussi malveillants », déclare-t-il.
Le Dr Amerling estime que les sociétés médicales ont le devoir de s’opposer à de tels crimes en les faisant connaître du public et en excluant le personnel médical chinois des cercles d’enseignement médicaux américains.
« Pourquoi formons-nous ces médecins ? Pourquoi leur enseigne-t-on ? Pourquoi les autorisons-nous à bénéficier de la médecine américaine de quelque manière que ce soit ? », dit-il. « Ils devraient être exclus de toute participation au système médical américain, un point c’est tout. Ils ne devraient pas être formés dans nos hôpitaux, ils ne devraient pas être autorisés à présenter des articles lors de nos conférences, ils ne devraient pas être autorisés à publier des articles dans les journaux américains. »
Pénaliser ces médecins et leur interdire l’entrée aux États-Unis « enverrait un message au gouvernement [chinois], leur indiquant que nous savons de ce qu’ils font », ajoute-t-il.
Une organisation de transplantation à but non lucratif s’y emploie déjà. L’année dernière, la Société internationale de transplantation cardiaque et pulmonaire (International Society for Heart and Lung Transplantation), la plus grande organisation au monde dédiée à la recherche sur les maladies cardiaques et pulmonaires en phase terminale, a déclaré qu’elle n’accepterait plus d’articles de recherche « impliquant des organes ou des tissus provenant de donneurs humains en République populaire de Chine » en raison de l’ensemble des preuves relatives aux prélèvements forcés d’organes, réalisés systématiquement sur des donneurs non consentants par le régime.
Appel à l’action des États-Unis
Les prélèvements d’organes sont une activité lucrative pour le parti communiste chinois. Lors d’une audition en 2021 devant la sous-commission des droits de l’homme du Parlement européen, Sir Geoffrey Nice, qui a présidé le China Tribunal, a déclaré que le régime chinois pouvait tirer jusqu’à un demi-million de dollars du corps de chaque victime.
Les experts estiment que 60.000 à 100.000 transplantations d’organes ont lieu chaque année en Chine, dépassant de loin les données officielles du régime, de 10.000 transplantations annuelles. Selon les experts, l’écart entre les données estimées et avancées s’explique essentiellement par les prisonniers d’opinion comme source d’organes supplémentaires.
Le Dr Amerling appelle également le gouvernement américain à tirer profit de sa « position dominante » dans son rôle de contrôle des banques américaines pour mettre fin aux prélèvements forcés d’organes.
Selon le Dr Amerling, l’interdiction de former des médecins chinois aux États-Unis devrait faire l’objet d’une politique nationale. Or, des difficultés subsistent, en raison de l’influence du PCC sur les institutions américaines par le biais de dons et de subventions permettant d’acheter leur silence, selon les défenseurs des droits de l’homme. Les dons du régime chinois aux universités s’est élevé à plus de 3 milliards de dollars au cours des trois dernières décennies. Et, selon les experts, il ne s’agirait là que de la partie émergée de l’iceberg.
Les législateurs américains ont récemment intensifié les efforts pour lutter contre les prélèvements forcés d’organes en Chine.
Le mois dernier, le représentant Scott Perry (Parti républicain – Pennsylvanie) a présenté le « Falun Gong Protection Act » (Loi sur la protection du Falun Gong) (H.R.4132 ). Ce projet de loi vise à imposer des sanctions aux personnes complices de prélèvements forcés d’organes en Chine et à leur interdire l’entrée aux États-Unis. Il prévoit également que les États-Unis évitent de coopérer avec la Chine communiste dans le domaine de la transplantation d’organes et qu’ils coordonnent leurs efforts avec leurs alliés et les institutions multilatérales pour sanctionner le régime.
En juin également, le Texas a promulgué une loi bipartisane qui interdit aux compagnies d’assurance maladie de financer des transplantations d’organes provenant de Chine ou de tout autre pays connu pour faire des prélèvements forcés d’organes.
En mars, la Chambre des représentants a adopté à une écrasante majorité la loi « Stop Forced Organ Harvesting Act » (loi sur l’arrêt des prélèvements forcés d’organes) afin de sanctionner toute personne complice de tels crimes.
Le Dr Amerling s’est félicité de ces mesures législatives et espère que d’autres personnes se joindront à son organisation pour mettre l’épaule à la roue.
« Les mots ont un impact. Nous ne pouvons pas laisser les Chinois s’en tirer à si bon compte », a-t-il déclaré.
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