Les gardes à vues des cinéastes Benoît Jacquot et Jacques Doillon, accusés de violences sexuelles notamment par l’actrice Judith Godrèche, se poursuivaient mardi à la Brigade de protection des mineurs (BPM), a-t-on appris de source proche du dossier.
Les deux cinéastes, qui contestent les accusations, étaient convoqués avec leurs avocates lundi matin. Leur garde à vue peut durer 48 heures.
Ils sont entendus dans le cadre d’une enquête du parquet de Paris ouverte pour viol sur mineur de 15 ans par personne ayant autorité, viol, violences par concubin, et agression sexuelle sur mineur de plus de 15 ans par personne ayant autorité.
Les avocates de Benoît Jacquot, Me Julia Minkowski, et de Jacques Doillon, Me Marie Dosé, ont dénoncé l’atteinte à la présomption d’innocence de leurs clients et le cadre de leur audition.
Jacques Doillon « aurait dû être entendu dans le cadre d’une audition libre au vu de l’ancienneté des faits, de leur prescription acquise depuis plus de deux décennies, et de l’inéluctable classement sans suite qui clôturera cette enquête », avait souligné Me Dosé.
Me Minkowski a, elle, déploré « l’ensemble de ces dysfonctionnements de la justice, à la faveur d’une ultra-médiatisation qui emporte des dérives inadmissibles ».
L’enquête a été déclenchée après la plainte déposée par Judith Godrèche. L’actrice de 52 ans avait accusé publiquement début février Benoît Jacquot de viols puis Jacques Doillon d’agression sexuelle, déclenchant une nouvelle tempête dans le #MeToo du cinéma français.
Des réalisateurs désormais confrontés à leurs accusatrices
M. Jacquot et Mme Godrèche, née en mars 1972, ont débuté leur relation au printemps 1986. Ils ont vécu ouvertement ensemble jusqu’à leur séparation en 1992. Pour l’actrice, il s’agissait de viols dans une relation « d’emprise » et de « perversion ».
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S’agissant de M. Doillon, l’actrice l’accuse le cinéaste de lui « avoir mis les doigts dans la culotte » pendant des essais pour un film sorti en 1989. Elle avait alors 15 ans et était avec Benoît Jacquot.
Deux autres actrices, Isild le Besco et Julia Roy, ont également porté plainte contre M. Jacquot.
Selon des sources proches du dossier, ces gardes à vue devraient être l’occasion de confrontations entre chacun des réalisateurs et certaines de leurs accusatrices respectives, parmi lesquelles Mme Godrèche.
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