L’ancien ministre Damien Abad, visé depuis juin 2022 par une enquête pour tentative de viol, a été entendu mercredi en garde à vue et est ressorti libre de son audition le soir-même sans poursuite à ce stade.
L’interrogatoire du député de l’Ain par la police judiciaire parisienne, confirmé à l’AFP par le parquet de Paris, était attendu depuis la levée de son immunité parlementaire fin mai par une décision à l’unanimité du bureau de l’Assemblée nationale. Cette levée avait été réclamée le 3 avril par le parquet de Paris et l’intéressé lui-même s’y était déclaré favorable. L’immunité protège les parlementaires de toute mesure coercitive telle qu’une garde à vue.
L’enquête pour tentative de viol le visant a été ouverte après la plainte d’une femme, qui l’accuse d’avoir tenté de la violer lors d’une fête organisée chez lui, à Paris, au premier semestre 2010. Devant les enquêteurs de la Brigade de répression de la délinquance à la personne (BRDP), Damien Abad a, comme depuis le début, « nié toute agression », a indiqué une source proche du dossier, confirmant une information de TF1/LCI.
Déjà des plaintes classées en 2012 et 2017
L’ancien chef des députés LR avait été nommé en mai 2022 ministre des Solidarités, de l’autonomie et des personnes handicapées, prise du président Emmanuel Macron à droite. Dès le lendemain de sa nomination, Mediapart relayait des accusations de viol à son encontre, datant de 2010 et 2011. Les plaintes furent classées en 2012 puis 2017. Mais fin juin 2022, une troisième femme, dont Mediapart a publié le témoignage sous le prénom d’emprunt de « Laëtitia », déposait plainte.
Selon le site d’investigation, il s’agit d’une « élue centriste » qui était, au moment des faits qu’elle dénonce, présidente d’une fédération du mouvement de » jeunesse du Nouveau centre », dont M. Abad, alors député européen, était le président national.
Lors d’une soirée, selon son récit dans Mediapart, l’élu, qui est handicapé en raison d’une maladie rare, lui a « offert un verre » au fond duquel elle a vu « quelque chose »: méfiante, elle est allée recracher sa gorgée aux toilettes. Toujours selon ses dires, M. Abad l’attendait derrière la porte et tout est allé « très vite »: l’eurodéputé l’aurait « poussée dans une pièce en face » puis aurait tenté de la contraindre à une fellation. « J’avais peur, j’étais sidérée. Je me suis débattue, je l’ai frappé dans le ventre », raconte-t-elle. « Laëtitia » dit avoir finalement pu « se défaire » de son agresseur présumé et sortir de la pièce grâce à l’irruption d’un convive.
Discret depuis au Palais Bourbon
L’ouverture d’enquête préliminaire qui a suivi avait fragilisé la position de celui qui était devenu ministre, et mis la pression sur la cheffe du gouvernement Élisabeth Borne. M. Abad avait finalement quitté l’exécutif début juillet. Réélu entre-temps député pour un troisième mandat, il s’est fait discret depuis au Palais Bourbon.
Dans un communiqué transmis à l’AFP, le parlementaire s’est dit satisfait d’avoir pu « s’expliquer sur des faits qu’il conteste fermement et de se défendre face à des accusations aussi ignobles qu’infondées ». « Damien Abad a toute confiance en la justice et ne doute pas que cette procédure permettra de prouver son innocence », est-il ajouté.
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